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dimanche 14 octobre 2007

En palce pour combien de temps (LE CEP)


Le Conseil électoral provisoire existe toujours. Le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis en a fait l'annonce, confirmant par ailleurs qu'une décision serait prise rapidement sur le sort de de l'institution électorale, abandonnée par ses alliés politiques.La nouvelle du renvoi du Conseil électoral provisoire dirigé par Max Mathurin, qui défraie la chronique depuis le début de la semaine, a été commentée vendredi par le chef du gouvernement, Jacques-Edouard Alexis, qui a tenu à rectifier certains points. « L'Exécutif n'a pas renvoyé le CEP », a dit le Premier ministre, confirmant cependant que des consultations étaient en cours en vue d'aboutir à un consensus sur ce dossier qui provoque maints remous. « En attendant, les conseillers électoraux peuvent continuer à remplir leur mission », a-t-il déclaré.Pourtant, au sein de l'Exécutif, il ne fait plus de doute que le sort du CEP de Max Mathurin est déjà réglé. « L'actuel CEP n'a aucune chance d'organiser les prochaines sénatoriales partielles, a laissé entendre le président du Sénat, Joseph Lambert. Pour preuve, les dernières réunions organisées entre l'Exécutif et les autres secteurs concernés dans l'organisation de ces joutes se sont déroulées autour des modalités de choix des membres du prochain CEP et de son mandat. »« Aucune décision officielle n'est encore prise sur la question », a déclaré Jacques-Edouard Alexis, se référant aux déclarations de Joseph Jasmin, ministre chargé des relations avec le Parlement, qui, le premier, avait parlé à la presse du renvoi du CEP. Vendredi, le Secrétariat de la présidence a même publié un communiqué de presse pour se démarquer des déclarations de M. Jasmin. « Toutes déclarations faites par qui que ce soit suite à une rencontre sur le dossier du CEP n'engagent pas l'Exécutif », a fait savoir Assad Volcy, qui a lu le communiqué. « Je maintiens mes déclarations, a réagi Joseph Jasmin. Je suis intervenu dans la presse comme le dirigeant de la Plateforme Lespwa et non comme porte-parole du gouvernement. »Tous les partis politiques membres du gouvernement de coalition, à l'exception de la Fusion des sociaux-démocrates haïtiens, donnent mandat à la présidence pour créer un nouveau Conseil électoral provisoire. « La Fusion ne peut pas faire cavalier seul, estime le dirigeant de l'organisation politique au pouvoir. Nous l'invitons à nous rejoindre. »
Dans un communiqué de presse rendu public ce vendredi, les responsables de la Fusion des sociaux-démocrates haïtiens ont réaffirmé leur support au CEP dirigé par Max Mathurin. « La Fusion pense qu'il faut maintenir en place le CEP, étant donné qu'il a déjà fourni un travail globalement satisfaisant au niveau des élections présidentielle, législatives et territoriales, et qu'il n'aura pas besoin d'un temps de rodage pour réaliser de nouvelles élections », lit-on dans ce communiqué qui porte la signature du professeur Victor Benoît. Les responsables de la Fusion ont aussi invité le président de la République, René Préval, à prendre en compte les points de vue de tous les secteurs du pays sur la tenue des prochaines élections. La Fusion ne fait pas cavalier seuleLa décision des chefs de partis politiques de donner mandat à l'Exécutif pour renvoyer l'actuel CEP est vertement critiquée par leurs collègues de la classe politique. « Il s'agit là d'un acte de lâcheté et de traîtrise parce que les chefs de partis ont livré les conseillers électoraux, juge le leader du Grand rassemblement pour l'évolution d'Haïti (GREH), Himmler Rébu. Ces partis auront à assumer toutes les conséquences de cette décision sur les institutions du pays. »Même s'il est favorable au renvoi du CEP actuel, René Julien, chef de file de l'Alliance démocratique pour bâtir Haïti (ADEBAH), se dit pourtant opposé à la méthode que veut utiliser l'Exécutif. « C'est dommage que le gouvernement ne veuille pas respecter les procédures légales dans la mise en place d'un CEP », regrette René Julien. Le Parti libéral haïtien a lui aussi pris partie en faveur de l'actuel Conseil électoral provisoire. « Nous recommandons au gouvernement de laisser fonctionner les institutions indépendantes comme le CEP », a écrit Jean André Victor dans un communiqué de presse.Il n'y a pas que des leaders politiques qui sont favorables au maintien du Conseil électoral provisoire. Le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti (CCIH), Jean Robert Argant, dit renouveler son appui à François Benoît, représentant du secteur privé au CEP. Il dit croire que l'actuel CEP est en mesure d'organiser les prochaines élections. Pour sa part, le directeur exécutif de l'Initiative de la société civile (ISC), Rosny Desroches, estime qu'une décision consistant à renvoyer le CEP doit être interprétée comme une violation de la Constitution. « La démocratie et l'Etat de droit sont menacés parce que la loi n'est pas respectée », a-t-il lancé. En début de semaine, plusieurs autres institutions dont l'Eglise catholique avaient réaffirmé leur soutien au Conseil électoral provisoire.


Jean Pharès Jérôme
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49740&PubDate=2007-10-13

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