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lundi 8 octobre 2007

Le drame à la rue Métellus, dans le soir pluvieux

Le dimanche 9 septembre 2007, je me tiens à la rue Métellus, en face du lieu du drame survenu dans la soirée du jeudi 6 septembre. Un adolescent de 19 ans - le baccalauréat fraîchement passé - emporté par les eaux furieuses parce que là, à l'intersection des rues Métellus et Chavannes, Pétion-Ville, deux égouts à ciel ouvert avaient élu domicile. Les deux bouches d'égouts sont restées trop longtemps sans couvercle. N'importe quel passant aurait pu avoir le sort de ce jeune homme qui a fait, dans le soir pluvieux, une chute mortelle dans l'un des deux égouts.
Au matin, attroupement des badauds. S'épuisant en commentaires stériles, en lamentations vaines. Ils étaient trois, trois jeunes revenant du terrain de foot de la Place Boyer où ils avaient tapé dans le ballon. Quand la pluie s'est mise à tomber à verse, la prudence aurait dû les commander de s'abriter. Mais, voulant regagner leurs pénates, ils s'aventurèrent dans la rue Métellus où déjà grondaient furieusement les eaux dévalant de la Montagne Noire. Minimisant le péril encouru avec les éléments naturels. A l'intersection, l'un s'avisa de remonter sur la droite et sous les yeux de ses deux camarades, eux-mêmes cheminant à gauche, il est happé par ce trou béant. Le corps inanimé ne sera retrouvé que le lendemain matin très loin dans la plaine, du côté de l'entrée de «Vivy Mitchel»
Toute la ville est choquée par le drame. Mais toute la ville avait remarqué le danger et avait choisi de poursuivre son chemin. Chacun a sa part de responsabilité dans l'incurie et l'inertie. Le citoyen n'alerte pas la Mairie, ne rameute pas la police pour éviter un accident, au pire : un drame..

L'automobiliste contourne l'obstacle ; le piéton évite soigneusement. La patrouille policière est frappée de cécité, les inspecteurs municipaux ont les yeux au ciel. Chacun tarde à corriger une situation anormale, prévenir un accident. C'est le règne de l'imprévoyance.
Quand, faute de protection, une vie est prématurément enlevée, alors on s'active. L'autorité de la ville s'empresse de faire le nécessaire, oh ! fait enfin ce qui aurait dû l'être longtemps déjà : replacer les couvercles. Il faut maintenant les voir, ces couvercles cimentés, frais, entourés de bordures en bois. Depuis que toute une famille pleure la disparition d'un être cher. Et que ça soulève de l'émoi. Toute la ville est remuée. Se sent enfin concernée. Interpellée. Ça aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous. Désormais chaque citadin n'a-t-il pas l'obligation impérieuse de harceler les responsables pour leur faire appliquer l'adage : «Prévenir vaut mieux que guérir» ? Etant entendu qu'ils mettront en place les canaux de communication.
P.S.- Je m'aperçois qu'il ne suffit pas de déplorer et qu'il convient d'aller à la source du mal. Une proche me rapporte qu'une fois elle passait par là quand un jeune laveur d'autos vient à soulever le couvercle d'une bouche d'égout pour s'y enfoncer.«Mais que faites-vous là, mon garçon ?», s'enquit-elle.«J'ai un besoin pressant !», répondit l'interpellé.

2e cause : le lavage d'autos au coin de la rue
3e cause : le passage des poids lourds. Les couvercles finissent ainsi par céder.Ce n'est pas exhaustif. Ce sont là quelques pistes. De toute façon, là encore, la présence de l'Etat est recommandée.
Jean-claude Boyer
Dim. 9 sept 2007.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48364&PubDate=2007-10-07

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