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dimanche 27 avril 2008

POURQUOI LES TRAINS BAILLENT QUAND ILS SONT AMOUREUX...Chapitre 1: La bouche des trains

La bouche des trains
La nuit ne devrait pas exister sur les quais des stations. Surtout quand un bébé attaché à un bonnet attend entre les bras de sa mère. Ses yeux suivent mon stylo brillant et je le lui offre. Mais il ne sert pas à grand-chose. Il parle seulement le langage des fleurs plastifiées.
Un train arrive rempli de passagers qui sourient en leur pleuvant des mains au souterrain d’où ils émergent. Et je dois prendre ce même train mais en dans l’autre direction, vers Séville. Je suis dans un village de ceux-là que les gens appelleraient « l’Espagne profonde ». Je l’appelle simplement « mon lieu de travail ». A soixante dix kilomètres de ma ville. Dans une vielle station. Presque entourée uniquement de tant d’obscurité maintenant.
Il est vingt deux heures quinze, il a quelques hommes d’aspect élégant, pour changer, qui discutent au pas de la porte. Sans les regarder, je laisse tomber un court « bonsoir » auquel ils répondent tous. Je m’assoie à l’endroit de toujours en glissant des idées sur un papier, doutant de presque tout.
Il entre accompagné d’autres hommes parés de sérieux. Ses yeux verts m’interrogent sur le livre que j’ai entre les mains. Je parle enthousiaste des idées bouddhistes qui reposent entre les pages du livre. Une confiance sympathique court entre nous deux. Il me demande la permission de s’asseoir en face de moi. Il m’interroge sur ce que je fais dans la vie. Je lui parle de mes cours, de mes élèves, de ma profession. Il me dit qu’il est spécialiste en droit pénal. Qu’il est avocat.
- Que fait un spécialiste en droit pénal dans un petit village perdu entre Cordoba et Séville
- En plus du droit…j’ai un autre emploi. Je suis policier
- Tu es policier ?...- Je ne le crois pas. Je pense qu’il plaisante et je le lui dis. Lui, sérieux, il repousse le pan de l’américaine et me laisse voir son arme. J’ai eu peur par moments et il ajoute :
- C’est clair je pourrais être entrain de plaisanter et je pourrais être un voleur… - il continue à jouer avec les mots – Pourquoi penses tu que le contrôleur ne m’a pas exigé mon billet en passant près de moi ?
- Il pourrait être ton ami…- Mais effectivement le contrôleur ne lui demanda pas le billet en passant et bien entendu ils ne paraissaient pas amis.
Nous continuons à parler d’autres choses. Comme si on était des amis d’enfance. Nous débouchons je ne sais comment, sur la mythologie grecque. Je lui parle de mon ex mari et je me demande pourquoi. Trop de confiance envers un homme que je viens de rencontrer.
Ça ressemble à une délicieuse aventure dans ce wagon de train. Nous rions. Je fais à peine attention à lui. Nous traçons en fait des sujets de conversations et nous plaisantons. Ils n’ont jamais été aussi courts ces quarante cinq minutes que dure le voyage.
Le train commence à bailler. Les bâillements du train ont à voir avec l’amour. Ils extériorisent le plaisir.
Avant de descendre, déjà a Santa Justa, la station de Séville, un de ses compagnons s’approche et dit en riant :
- Maintenant je sais pourquoi tu as troqué notre compagnie pour celle de cette jeune fille. Nous autres nous ne sommes pas aussi attirants…- Je rougis.
Nous descendons du train. Ses compagnons marchent devant et nous sans le planifier , nous marchons lentement.
Effectivement ils se dirigent vers le commissariat. Quand nous remontons le quai il me dit qu’il espère me rencontrer un autre jour. J’acquiesce et nous nous souhaitons bonne nuit.
Le jour suivant je suis arrivé à la station pour prendre le train de 14 :25 avec un libre de mythologie grecque en main.
Ma vie continue. Le travail m’occupe une grande partie de mon temps. Certains me disent que je devrais déconnecter plus souvent. Mais quand je mets mon âme dans ce que je fais je ne peux éviter de m’impliquer jusqu’à certains extrêmes qui ne sont pas toujours corrects.
Les élèves ne viennent pas seulement pour apprendre. Ils charrient des expériences difficiles. Ils viennent en cherchant à s’améliorer dans tous les domaines. Souvent il est difficile de lutter contre tous les avatars qu’ils portent sur leurs épaules. Mais si rien n’est fait, s’ils ne trouvent pas un soutien et uniquement une froide pédagogie je suis sûre que pour la plupart cette amélioration sera très difficile. Je m’occupe d’un groupe d’alphabétisation. Il y a des analphabètes. Dans les pays qui se disent avancés. C’est ce qu’ils disent. Il y a aussi des analphabètes dans des pays plus avancés que l’Espagne. Qui doivent constituer la majorité. Je les ai rencontrés en France, en Allemagne, en Suède…
Dans notre pays le groupe des analphabètes vient spécialement de la génération d’après-guerre, de groupe de migrants, des gens en provenance du tiers monde et de l’ethnie gitane.
Je m’occupe d’un autre groupe qui veut finir les études primaires que pour une raison ou une autre il n’ont pas bouclé à temps. Ce sont généralement des gens plus jeunes qui possèdent un certain degré de connaissance. Avec une meilleure base culturelle. Plus aptes à apprendre.
Il est clair qu’une bonne partie des élèves fréquentent les centres à la recherche de changements. Ils n’ont pas toujours besoin d’un diplôme, ils n’ont pas toujours besoin de lire une lettre. Ils ont besoin d’être écoutés, soignés, établir des relations, changer de sphère. Et nous l’entendons ainsi.
Nous sommes cinq professeurs. Mes compagnons résident dans le village. Ils sont plus aguerris que moi en ce qui à trait à la pédagogie des adultes. Je dirais qu’ils se protègent davantage et qu’ils se mélangent beaucoup moins. Je vis dans ce monde depuis deux ans seulement. J’essaie de m’adapter. Je n’habite même pas sur mon lieu de travail. Je voyage chaque jour trois heures pour aller travailler et pour cela je prends le train. Un moyen de transport que je ne connaissais pas bien à fond avant.
Le train est comme un baguette récemment faite, pleine d’ingrédients rares, riches, nutritifs. Une baguette avec laquelle nous pouvons accompagner d’autres aliments de la vie. Une baguette qui peut en certaines occasions provoquer une certaine montée d’acide.
Et si le train est une baguette fraîchement sorti du four, les différentes stations nous pouvons les considérer comme des boulangeries avec des odeurs, des saveurs, des chaleurs différentes mais communes.
Et comme tout à fait par hasard je ne mange pas de pain. Paradoxe intéressante. Peut-être je devrais. Peut-être je commencerai demain.

Sara Villegas
http://encontreelolimpobajomicama.blogspot.com
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Ce roman reprend les expériences d’une professeur d’Education pour Adultes. Pour arriver à son travail, il prend tous les jours le train. A des heures ou la magie de la solitude s’imprègne d’expériences différentes qui ont marqué la protagoniste.
Note :
Une des multiples facettes de Sara Villegas. De sa plume. De son monde. De sa réalité. Dans un registre plus proche de l’humainement humain; dans son univers il ne pleut point de pingouins, ni les balles de pingpong ni les chapeaux résident dans des casseroles. Loin de ses succulents dialogues avec les dieux bondés de promiscuité amoureuse qui procréent et jettent des sorts à profusion, elle regrette presque de nous inviter à rentrer dans univers moins amusant ou l’amour, le désir côtoient un quotidien fait de réflexions de raison…et d’interdits.

Des centaines de personnes, dont des partisans d’Aristide, commémorent le 26 avril

Le double anniversaire des massacres de 1963 et de 1986 a été l’occasion d’un nouvel appel au retour de l’ex-Président Lavalas
samedi 26 avril 2008,
Radio Kiskeya

Plusieurs centaines de personnes, pour la plupart des partisans de Jean-Bertrand Aristide, ont manifesté samedi à Port-au-Prince à l’occasion de la double commération des tueries commises à la date du 26 avril, en 1963, sous la dictature de François Duvalier et en 1986, sous le Conseil National de Gouvernement du général Henry Namphy.
Selon une dépêche de l’Associated Press, les manifestants, qui ont défilé sans incident dans les rues de la capitale, ont également réclamé le retour de l’ancien Président Lavalas exilé en Afrique du Sud depuis 2004. La Police Nationale et la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH), qui encadraient la marche, se sont félicitées de son caractère pacifique.
Le 26 avril 1963, "Papa Doc" ordonna l’exécution de plusieurs officiers des Forces Armées d’Haïti dont il soupçonnait l’implication dans un présumé attentat contre son fils et futur Président à vie, Jean-Claude Duvalier, devant son école, le collège Bird, située dans le centre de Port-au-Prince. Le lieutenant François Benoît fut la principale victime de la furie des "Tontons Macoutes". Ses père et mère ainsi que son fils Gérald, âgé seulement de quelques mois, furent notamment massacrés et la maison familiale incendiée.
Ce jour-là, les partisans zélés du régime n’hésitaient pas à abattre tout "ennemi potentiel" en pleine rue.
23 ans plus tard, le 26 avril 1986, à l’issue d’un service religieux organisé à l’église du Sacré-Coeur en mémoire des victimes, une marche commémorative, qui réunissait une foule immense, allait tourner au cauchemar et s’achever dans le sang devant le Fort-Dimanche, l’un des lieux sinistres de la dictature trentenaire. Une dizaine de personnes ont été tuées, certaines par balle, d’autres par électrocution, à l’image de Fred Coriolan, un jeune militant du secteur démocratique. Il était victime de la rupture d’une ligne de haute tension qu’avaient provoquée des tirs des soldats qui étaient placés sous le commandement de feu le major Isidore Pognon, connu pour son cynisme. spp/Radio Kiskeya

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4974

Roudolph Henry Boulos intente une action en justice contre Joseph Guyler C. Delva

La citation à comparaître décernée au journaliste le traite de « prévenu non encore détenu »
samedi 26 avril 2008,
Radio Kiskeya

Le « sénateur en exil Roudolph Henry Boulos » (comme il se désigne lui-même), par l’intermédiaire de ses avocats Samuel Madistin et Jean Gary Rémy, a officiellement introduit vendredi une action en justice contre le journaliste Joseph Guyler C. Delva pour « diffamation, délit de presse, injures publiques et expressions outrageantes » contre sa personne.
Une citation à comparaître transmise à Guyler C. Delva par voie d’huissier l’enjoint, à titre de « prévenu non encore détenu », à se présenter au Tribunal civil de Port-au-Prince dans un délai de 3 jours francs, à partir du 25 avril.
La convocation est assortie d’une requête formelle au Ministère public (le commissaire du gouvernement) pour qu’il condamne M. Delva à 3 ans d’emprisonnement et à 5 gourdes d’amende au profit de l’Etat, conformément aux articles du Code pénal, de la loi du 18 janvier 1929 et du décret du 31 juillet 1986 correspondant aux infractions reprochées au journaliste.
Faisant référence à l’article 9 du Code pénal, les avocats de M. Boulos demandent que M. Delva soit placé pendant 10 ans « sous la surveillance de la haute police de l’Etat ». Ils citent également l’article 28 dudit Code en soutien à leur demande d’interdire Guyler C. Delva d’exercer, pour une durée de cinq (5) années entières et consécutives, ses droits politiques, civils et de famille.
En cas de non-paiement par Delva de l’amende et des frais requis, la requête réclame que soit appliquée contre lui la contrainte par corps (emprisonnement) pour une période supplémentaire d’une année, conformément aux dispositions des articles 36 et 37 du Code pénal.
En plus de ces exigences, Roudolph Henry Boulos et son conseil de défense déclarent se réserver le droit d’exercer ultérieurement une action en dommages et intérêts contre Guyler C. Delva pour les « graves préjudices subis ».
Le délit reproché à Delva par Boulos et ses avocats concernent des déclarations faites dans la presse par ce dernier le 1er avril 2008, dans lesquelles il accuse Roudophe H. Boulos d’avoir menti dans le cadre du dossier de l’Affaire Jean Léopold Dominique/Jean Claude Louissaint, en prétendant avoir répondu à un questionnaire du juge d’instruction. Delva a fait état d’un démenti formel du juge d’instruction Fritzner Fils-Aimé relatif au fait qu’il ait soumis à Boulos un quelconque questionnaire en rapport avec l’affaire Dominique/Louissaint.
Il est également reproché à Delva d’avoir fait état d’une interdiction de départ à l’encontre de Roudolphe Henry Boulos et de n’avoir pas obtempéré à une sommation en date du 2 avril 2008 lui enjoignant de fournir des preuves à l’appui de ses allégations.
Dans les attendus de la citation il est précisé que, « jusqu’aux dénonciations du prévenu Joseph Guyler C. Delva, le requérant (Roudolph H. Boulos) jouissait dans le milieu d’une réputation impeccable ». « Cette réputation lui a valu de bénéficier de la confiance de ses concitoyens du Nord-Est qui l’ont élu 1er sénateur de ce département en 3 tours d’élections ». De ce fait, « seule la justice peut l’aider à recouvrer son honneur, sa dignité et son prestige », indique le document.
Outre Joseph Guyler C. Delva, la citation à comparaître de Roudolph Henry Boulos et de son conseil de défense est adressée au commissaire du gouvernement près le Tribunal de 1ère instance de Port-au-Prince, Me Claudy Gassant, à titre de chef de l’action publique ; au juge d’instruction Fritzner Fils-Aimé, en charge du dossier de l’Affaire Jean Dominique/Jean Claude Louissaint, à titre de témoin ; à Mme Anne Marie Issa, directrice générale de Radio Signal FM et à M. Sony Bastien, directeur général de Radio Kiskeya, les deux à titre informatif sur le fait que les déclarations reprochées à Delva ont bien été diffusées sur les ondes de leurs stations.
La citation ne fait pas référence à d’autres déclarations publiques de Guyler C. Delva contre Boulos, notamment celles relatives à sa citoyenneté américaine. De telles déclarations ont été à l’origine des problèmes rencontrés par Boulos au Sénat qu’il a dû abandonner, tout en se considérant encore comme sénateur du Nord-Est.
Joseph Guyler C. Delva est le principal responsable de l’association « SOS Journalistes » et de la Commission de journalistes chargée d’appuyer les enquêtes sur les cas de journalistes assassinés, créée avec le soutien du gouvernement et de la présidence. Il est également correspondant en Haïti de l’agence de presse britannique Reuters et chroniqueur à Radio Mélodie FM, une station privée de Port-au-Prince.[jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4973
Commentaires :
Nous continuons malheureusement à penser que les conseillers de Monsieur Le Sénateur Rudolph Boulos ne l’emmènent pas dans la bonne direction. Ils sont entrain de lui forcer à attraper le serpent par la tête. Le cas de Monsieur Boulos pourrait bien servir de détonateur pour impulser une fois pour toutes de vraies réflexions et surtout des actions concrètes autour de la question de la nationalité des haïtiens d’origine nés en terre étrangère, détenteurs d’une nationalité non haïtienne.
Toutes les démarches et la grande majorité des déclarations faites au nom du Sénateur en exile démontrent une tendance à traiter le problème à l’haïtienne. Ce faisant, Monsieur Boulos pourrait être entrain de passer à côté de son destin historique.
Sa démission-retrait du sénat, l’évocation de la volonté de « ses bases » lui demandant de rester , les « viv sénatè Boulos » ne sont que des éléments qui prouvent la négation des conseillers du Sénateur à faire les choses comme si en Haïti aussi pour une fois on était en 2008.
Le problème du terme impropre « Double nationalité » est un vrai problème. Il doit être traité un jour en tenant compte des intérêt de la majorité. Quels intérêts me direz-vous avec raison. Cependant il faut une évaluation qui surpasse les instincts hypocrites des pêcheurs en eaux troubles.Combien de députés sénateurs et directeurs généraux n’ont-ils pas accompagné leurs femmes enceintes aux USA ou au Canada pour « donner une chance » à leurs progénitures moyennant un passeport étranger ?