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lundi 7 juillet 2008

Michèle Pierre-Louis prête à sauter les écueils

Désignée par le chef de l'Etat, Michèle Pierre-Louis s'est officiellement engagée dans la longue course à la Villa d'Accueil. Ses pièces déposées, elle attend, d'ici à la semaine prochaine, le verdict de la Chambre des députés.
Vendredi, 9 heures 40, le Premier ministre désigné grimpe à pas comptés les quelques marches qui mènent au bureau de Pierre Eric Jean-Jacques, président de la Chambre des députés. L'économiste Michèle Pierre-Louis soumet les quelque 21 pièces -soigneusement reliées - à la commission spéciale présidée par le député Guy Gérard George. Dans un tailleur noir, ses yeux cachés derrière sa sempiternelle paire de lunettes, elle reprend vingt minutes après le même couloir pour retrouver cette fois un parterre de journalistes.« Je ne veux faire présentement aucune déclaration, a lâché Mme Pierre-Louis à des journalistes. J'ai déposé les pièces exigées par la Constitution et j'attends le verdict de la commission. Je souhaite vous revoir à la fin du processus.» Un processus entamé sur de consultations entre la présidence et les différents blocs constitués à la Chambre des députés. Le président René Préval, a-t-on appris, devrait rencontrer en fin de journée les membres de la Concertation des parlementaires progressistes (CPP). « Si le dossier de Mme Pierre-Louis est correct, son choix sera ratifié », a tenté de rassurer Pierre Eric Jean-Jacques, sans aucune assurance de la CPP, le bloc majoritaire qui réunit à lui seul 53 des 98 députés qui compose l'assemblée. La commission chargée d'étudier le dossier, dit-il, prendra le temps nécessaire avant de soumettre son rapport à l'assemblée.
Son acte de naissance, ceux de ses parents, huit passeports, une attestation de résidence pour les cinq dernières années, un casier judiciaire vierge, un certificat de mariage, une lettre d'engagement de la dernière fonction occupée, constituent le gros du dossier déposé par la directrice de la Fondation connaissance et liberté (Fokal) créée en 1995 grâce au financement du milliardaire américain George Soros.
Amie de longue date de René Préval, avec qui elle gérait une boulangerie dans les années 1980, Michèle Pierre-Louis, 61 ans, a participé à la campagne d'alphabétisation lancée par l'Eglise catholique à cette époque. Elle a fait des études aux Etats-Unis où elle a obtenu une licence en économie. Mère d'une fille, Elizabeth, elle a également suivi des cours de formation en France, notamment à Paris sur la gestion des aéroports.
Claude Gilles

Une traversée à choix multiples

« Ton argent détermine le niveau de ta sécurité et la durée du voyage en mer »Hormis la voie aérienne, aller à La Gonâve peut être aussi agréable que dangereuse, aussi rapide que lent. Le type de navire fréquenté détermine le niveau de sécurité et la durée de la traversée. On a le choix entre le voilier, le bateau à moteur et le yacht.
Régine a 22 ans, elle est de La Gonâve. Pendant les vacances d'été, elle laisse Port-au-Prince pour aller voir sa mère à Anse-à-Galets. A bord d'un bateau à moteur, ''Vierge Caridad'', à destination de l'île de La Gonâve. La jeune fille nous a raconté ses expériences en mer et le fonctionnement du trafic maritime dans la zone. « Je voyage très souvent par mer, puisque je vis en transit entre Port-au-Prince et La Gonâve.

Nous disposons maintenant de deux bateaux à moteur, quelques voiliers, et de plusieurs yachts », a-t-elle affirmé. Ce bateau à moteur qui normalement peut transporter 135 personnes au maximum en transporte beaucoup plus.Il est midi moins 10 minutes, presque tous les passagers sont à bord. Le temps est magnifique ce samedi 28 juin. ''Vierge Carinad'' va lever l'ancre dans quelques minutes. Seule condition pour y prendre place, s'il y en reste, c'est d'avoir son billet de 250 gourdes. Aucun contrôle sur les affaires des passagers. Tout se mélange à l'intérieur du navire. Les passagers sont entrelacés, pas de places particulières pour les marchandises. Des marchands ambulants font le va-et-vient
La chaleur augmente d'intensité graduellement. Sous les sièges, quelques gilets de sauvetages sont remarqués, mais visiblement insuffisants face au nombre élevé de passagers. Avec des sièges alignés et d'autres faisant le tour à l'intérieur du navire, la chaleur fait monter la tension et des disputes éclatent pour un rien. Les quatre petits ventilateurs placés à un certain niveau sont nettement insuffisants pour aérer la salle bien que les fenêtres soient ouvertes. Midi. ''Vierge Carinad'' quitte le port de Montouis. Peu à peu, le navire s'éloigne des côtes de la capitale. « Si tout se passe bien on devrait arriver à la Gonâve à 1 heure et 15 minutes », a dit Régine visiblement décontractée. A bord du navire, deux téléviseurs qui ne fonctionnent pas. Selon la jeune fille, on avait l'habitude de passer des films pour distraire les passagers pendant la traversée, ils sont tombés en panne depuis un certains temps. Pour tuer le temps, un homme chante et joue avec ses mains un instrument imaginaire, ce qui a manifestement plu aux passagers qui l'applaudissent à chaque morceau. Tout le monde parait très confiant.

« Les accidents en mer ne sont pas fréquents ici, mais ça peut arriver que le bateau tombe en panne en pleine mer, quand cela arrive, on fait appel à un autre navire pour venir chercher les passagers et les conduire sur terre ferme », a expliqué Régine qui garde toujours en tête la catastrophe de 1997 où Fierté Gonâvienne, le plus gros vaisseau de l'époque, a fait naufrage avec plusieurs dizaines de personnes.La zone la plus dangereuse dans la traversée est la Grosse Pointe, appelée ainsi à cause de l'agitation violente de la mer même en temps normal.Une heure 10 minutes, le capitaine s'adresse enfin aux passagers: « Merci d'avoir choisi''Vierge Carinad'', nous allons arriver dans 10 minutes, au revoir et à bientôt », a-t-il conclu. « Ça y est, on a réussi », a rétorqué un passager satisfait du voyage.
Pour la traversée, on peut prendre le Yacht pour 375 gourdes et qui met seulement 35 minutes pour effectuer le voyage. Un autre, moins sécurisant et plus lent, le voilier, met plus de deux heures pour la traversée, on paie 175 gourdes. Dans cette catégorie, rien n'est respecté, pas de gilets de sauvetage, ni radio de communication. Les passagers sont livrés à la merci de la nature. « Santi bon koute chè », nous a dit Régine d'un ton ironique.
Robenson Geffrard

Un américain accusé de meurtre arrêté en Haïti

D’origine haïtienne, Maxino Edmond Pardo est sous le coup d’une demande d’extradition pour avoir "tué" son fils aux Etats-Unis en 1994
vendredi 4 juillet 2008,
Radio Kiskeya

Un ressortissant américain d’origine haïtienne, Maxine Edmond Pardo, poursuivi aux Etats-Unis pour avoir tué son fils de 2 ans en 1994 à Raleigh, en Caroline du Nord, a été arrêté cette semaine en Haïti, rapporte une dépêche de l’Associated Press.
Des documents rendus publics par un tribunal fédéral américain ont révélé que la police de Pétion-Ville (banlieue est de Port-au-Prince) a procédé à son arrestation.
Né en Haïti il y a 44 ans, M. Pardo, qui s’était naturalisé en 1989, avait été accusé en 1996 d’avoir délibérément provoqué la mort de son garçonnet, deux ans plus tôt, en décembre 1994.
Les autorités américaines ont affirmé que le présumé meurtrier utilisait depuis 2002 un passeport haïtien sous le nom de Leopold Garcia Pardo.
Détenu dans une prison de Port-au-Prince, l’homme fait l’objet d’une demande d’extradition pour meurtre et fuite à l’étranger. Il devrait être extradé incessamement vers les Etats-Unis. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article5125

Le destin de Michèle Pierre-Louis entre les mains des Députés

Le Premier ministre désigné, qui a remis tôt vendredi ses pièces à la Chambre basse, aurait impressionné les membres du CPP lors d’une rencontre au Palais National
vendredi 4 juillet 2008,
Radio Kiskeya

Comme prévu, le Premier ministre désigné, Michèle Duvivier Pierre-Louis, a fait vendredi le dépôt de ses pièces à la Chambre des Députés dans le cadre de la première étape du processus de ratification de sa candidature.
Arrivée très tôt dans la matinée, elle a remis au président du bureau, Pierre Eric Jean-Jacques, un lot de documents comprenant notamment son acte de naissance, ceux de ses parents et grands-parents, ses titres de propriété, son attestation de résidence, sa carte d’identification nationale et son acte de mariage.
Estimant qu’elle est allée au-delà des conditions d’éligibilité au poste de chef de gouvernement, la candidate a indiqué dans une brève déclaration qu’elle attendait désormais le "verdict de la constitution". Elle semblait attendre avec sérénité le rapport de la commission spéciale de ratification chargée de l’examen de son dossier ainsi que le vote de l’assemblée qui s’en suivra.
Pour sa part, le président de la Chambre basse a donné l’assurance que les sept membres de la commission spéciale de ratification disposeront de tous les moyens nécessaires afin de pouvoir travailler dans les meilleures conditions. Très favorable à la désignation de Michèle Pierre-Louis, Pierre Eric Jean-Jacques a déjà mis au point son argumentation : au pouvoir, les femmes font preuve d’une plus grande "sensibilité sociale" que les hommes.
Au Palais National (siège de la Présidence) où elle prenait part, dans la journée, à une séance de travail qui réunissait le Président René Préval et les membres de la Concertation parlementaire progressiste (CPP), Mme Pierre-Louis aurait fait forte impression sur les représentants du bloc majoritaire à la Chambre basse. Deux d’entre eux, Jean Marcel Lumérant (Grand-Goâve, ouest) et Ronald Larêche (Carice-Mont Organisé, nord-est) ont affirmé qu’après avoir entendu la candidate, ils ont compris que le pays était sur le point d’avoir un autre chef de gouvernement, contrairement au scénario enregistré précédemment avec les candidats malheureux Ericq Pierre et Robert "Bob" Manuel.
Lumérant en a profité pour préciser que le CPP n’a jamais été le fossoyeur des prétendants à la succession de Jacques-Edouard Alexis, mais de préférence une une force politique très attachée à l’application de l’article 157 de la constitution définissant les conditions d’éligibilité.
Depuis le vote de censure infligé, le 12 avril dernier, par le Sénat au Premier ministre sortant, au milieu d’une violente tempête sociale contre la faim et la vie chère, Haïti est privée d’un gouvernement légitime. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article5126