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dimanche 25 avril 2010

SABINE RENCONTRE MAITRE MINUIT...CHAPITRE III...COUCHER DE SOLEIL

Ce fut un après midi peu rentable. De ces après midi d’où l’on rentre bredouille, malgré un semblant d’abondance de gibiers. La chance n’aurait pas été du côté du chasseur, diraient les vieux de la famille.
L’effervescence des jeunes puceaux chauffés rouge-vifs par le konpa endiablé du Scorpio de Pétion-ville, s’arrêta net et sans effet au niveau des braguettes en feu des pantalons peu ravitaillés en pécules. Très peu eurent envie d’affronter la douce ardeur de l’entrecuisse féminine. Offerte au plus offrant. Ou tout simplement au tarif en vigueur.
Pour comble de misère, elle avait du sortir à plus de cinq reprises son cahier de phrases savantes pour confondre les inspecteurs besogneux qui parcouraient la ville roulant de grosses DKW accréditées au service des mœurs et des bonnes manières. Elle avait en effet le look sage et l’allure coutumière des étudiants qui préparaient leurs baccalauréats sous les lampadaires brillants et généreux, disséminés et éparses un peu partout dans la ville.
Sabine réfléchissait à ce qu’elle allait bien pouvoir répondre à sa mère. Elle qui ne ratait pas la moindre occasion pour lui sortir une vraie litanie de mauvaises questions. Et comment donner de bonnes réponses à de mauvaises questions ? Le vrai dilemme pour Sabine qui, malgré l’habitude aurait voulu pour une fois lui faire comprendre que les choses se simplifieraient si jamais elle arrivait à formuler de vraies bonnes questions. Sa mère, célibataire endurcie, ayant procréé une seule fille, excellait dans l’art de poser des questions souvent inappropriées, quelques fois dépassées ou déplacées quand elles ne furent simplement déphasées.
Contexte à la fois drôle et bizarre pour un dialogue entre deux femmes célibataires. Entre une mère seule et une fille unique. Une, témoin du passé révolu et du présent incertain. L’autre s’accrochant au présent les yeux et les doigts écarquillés pour se forger un futur aux couleurs moins ternes et aux résonnances moins plaintives et moins résignées.
Ces discussions habituelles et oiseuses tournaient toujours autour d’une idée-pièce-maîtresse fondée sur la réalité du manque à gagner et la rigidité impardonnable du pressant des besoins. Elles avaient souvent pour vocation de lui rappeler qu’il fallait, un jour ou l’autre, penser à changer de métier.
Sa mère lui avait fait comprendre à maintes reprises, qu’il existait bien des métiers moins amusants, moins jouissifs, moins surprenants certes, mais aux rémunérations plus régulières et moins aléatoires. Elle ne manquait pas non plus de lui faire comprendre que la nature et le bon Dieu s’étaient concertés pour lui construire un physique destiné à être mis à l’épreuve pour la bonne cause. Sans avoir à vendre son charme le temps de quelques minutes, quelques caresses, quelques gémissements feints, quelques dollars, quelques tours de reins en version accélérée, quelques soupirs saccadés et saccagés des secousses de ce bonheur enivrant et éphémère.
Elle était convaincue qu’il faudra changer de métier. Mais troquer la jupette en cuir noir et les talons aiguilles pour le madras de rigueur, le tablier de bonne chez un bourgeois, ou simplement de bonne à tout faire dans le domaine d’un riche mulâtre de Bois moquette était un choix, somme toute très difficile à faire.
De plus, dans tous les corps de métier il ya des jours sans et des jours avec. Souvent, dans les situations les plus sombres et désespérées, une seule affaire peut recadrer les chiffres ; un seul client peut modifier les chiffres d’affaire. Dans son cas il fallait pouvoir dénicher et attirer ce client. Parmi les repentis pour la énième fois ; entre ceux qui se laissent emporter juste une fois par la convoitise de la bonne chair. Un seul client peut littéralement modifier la donne. Et sous l’effet d’une magie incommensurable, voici les idées grises et mornes qui s’éclipsent et se liquéfient pour redessiner un coucher de soleil radieux et resplendissant de beauté.
Comme celui qu’elle admirait juste devant elle. Presqu’à porter de bras. Un agencement féérique de couleurs et de formes indescriptibles en arrière plan. Or éclatant, blancheur argentée ; braises incandescentes et fulgurances étincelantes se fondant dans des lignes jouxtant des formes pures et des puretés difformes bercées d’une multitude de mélodies aphones et silencieuses. Des lignes et des courbes valsant sans complexe à l’orée des astres en folie. Vision carrément magique. Purement idyllique.
Ce fut en effet l’un des attraits touristiques offerts aux pensionnaires du Royal haïtien Hôtel, la base de la généreuse différence de tarif entre les chambres avec vue sur la montagne et les chambres avec vue sur la mer.
Ce paysage, vraie création et don gratuit de la nature, restait accessible à tout le monde. Aussi, observait –on très souvent, les premiers jours de l’été tropical, des meutes de journalistes et reporters-photographes armés d’appareils sophistiqués, montés de téléobjectifs puissants, se bousculer pour se poster pour le déclic qui représenterait la photo de l’année.
Souvent des badauds et de simples curieux se piétinaient juste pour le plaisir. Les amoureux y venaient à la recherche d’un cadre romantique pour déclamer leur passion ou déclarer leurs flammes. Certains ont formulé des vœux de fidélité, d’autres des demandes en mariage.
L’observation, la routine et l’habitude avaient créé chez sabine une certaine capacité proche du flair de prédateur. Elle pouvait avec un risque très faible de se tromper, stigmatiser, catégoriser et ranger dans des listes les amoureux transis, les photographes en mal de récompenses, les vagabonds, les gens qui refusaient inconsciemment d’affronter la réalité de l’univers hostile de leurs maisons; les vieux étrangers guettant des jeunes hommes pour des aventures fortes ; de vielles touristes en quête d’aventures à la recherche de jeunes filles en âges très tendres. C’était en fait un reposoir. Un lieu de rencontre non identifié. Il y en avait pour tout le monde.
Ce pendant, depuis quelques minutes, Sabine buttait contre une incertitude. Un homme d’un genre bizarre, jamais vu ni dans les parages, ni auparavant tournait ignoblement le dos au coucher de soleil. Ce coucher de soleil ou s’harmonisaient dans une acrobatie symphonique, le ciel et la terre s’unissant dans les limites de l’horizon ; la mer aux vagues à peine perceptibles s’ondulant langoureusement au autour des mouvements de la brise tiède d’un après-midi d’avril.
Les frêles fresques de nuages gris terne et mobile rangés en bataille résistaient stoïquement à la clarté expressive en excès de l’astre patron des chaudes journées d’été achevant son parcours diurne. Des rayons disposés en éventails dardant l’horizon elliptique couleur or pur et jaune nacré.
La mer, au fond, loin très loin, perle et scintille sa surface bleutée arrosée de mille huit cent quatre milliards de grains de feu incandescents.
Tout semblait parfait. Tout était parfait en effet. Perfection et harmonie. L’infini et le néant jouxtant leurs parures célestes pour entonner un chant à la beauté pure et sublime et à l’émerveillement.
Généralement, quand sabine faisait le choix de partir vers le sud, elle était au moins rassurée de retrouver en se perdant dans l’observation muette de ce paysage le réconfort abstrait mais réel contre une journée de chasse bredouille.
Dans ce pays, tous les couchers de soleil sont d’une beauté brutale et excessive. Celui du bicentenaire vu depuis, les bâtiments vétustes et rémanents et témoins de la vie de ce que fut la Cité de L’exposition était aussi joli mais assez différent. Une différence que l’on disait trop perceptible et peu descriptive.
Les conversations adaptées et propres à tout jeune homme et jeune femme de 18 ans, entamées et animées avec les étudiants des lampadaires des places publiques, quand il ne pleuvait pas. Ces conversations conçues à la manière de simples rajouts veillaient à ce qu’elle ne rentrât jamais déprimée ou moralement affaiblie.
Elle devint, malgré, elle une divine et fatale hérésie, adepte de la théorie de l’observation. Observer en toute liberté. Dans la liberté prostrée entre vide et néant. Elle observait des gens venant de la droite ou empruntant la gauche. Elle guettait des sourires ou des grimaces. Des moues, des cris et des silences.
Elle scrutait les regards. Elle savait très bien les lire, les dépouiller, les dénuder, ces purs reflets de l’âme. Ces fidèles miroirs de l’esprit.
Elle avait appris aussi à les résister, les dénoncer, les devancer, les apprivoiser, les contrecarrer, les amadouer, les visiter, les mépriser.
De son observatoire certes elle ne percevait que des formes, des attitudes et quelques allures dégainées, quelques postures guindées. Plus ou moins . Des postures aphysiologiques de photographes dangereusement perchés, ou la cacophonie posturale de couples difformes en taille et en volume. Essayant à tout prix de se perdre et s’asphyxier dans des étreintes usurpées au temps, à couper le souffle. Souvent la femme se posant difficilement sur l’extrême pointe des pieds.
Toujours le même tableau. Encore la même peinture. Les mêmes clients. Les mêmes pratiques. A force d’observer, elle parvenait à peu de chose près à pressentir les suites et à deviner les épisodes à venir.
Par exemple, elle savait qu’après les effusions torrides et tendres de ce couple déséquilibré en âge et en parure, l’homme assez bedonnant paierait une nuit d’hôtel pour deux heures d’intimité. Entre patron supporté et secrétaire résignée. Elle devinait en jouant et enjouée les caractéristiques des rapports qui pouvaient être à la genèse d’une telle extériorisation sentimentale. E
Elle observait des gens. Des tranches de gens. Des vies et des portions de vie. Des histoires et des bribes d’histoire. Des semblants de bonheur et des rictus de misères, des drames ridicules et des comédies tristes.
Des pères prématurés de famille aux yeux hagards, mines tirées, l’air enrhumé dans l’épaisse brume incertaine, morne, sombre et grise de cette fatalité que de rentrer le soir les bras non chargés, les mains vides, les poches émaciées, le pas pesant.
De jeunes puceaux timides tout heureux d’avoir enfin touché la min de la dulcinée, avec retenue ; celle de la timidité décente. En lui effleurant, avec une envie à peine voilée, l’air expulsé par des lèvres troublées.
Des jeunes femmes trainant dans le sillage de leurs sandales la poussière, leurs incertitudes et leurs contre vérités.
Et lui. Là-bas. Ce drôle d’individu bizarre. Assez pommé pour tourner le dos au coucher du soleil d’Haïti chérie…Un drôle d’homme...
Jonas JOLIVERT

Un enfant haïtien a-t-il de l’avenir?


(En Haïti et en République Dominicaine) 
Certains observateurs n’hésitent pas à dire qu’ils sont rares les gouvernements, en Haïti, qui aient envisagé l’enfance comme un espoir, comme une promesse, comme un regard anticipé sur l’avenir. D’autres, plus exigeants, affirment que l’absence d’une politique de l’éducation,  voire l’obscurantisme, ne rend les citoyens que plus vulnérables, plus enclins à céder sous le charme des discours inutiles des politiciens de ce pays. Un constat aussi sévère ne saurait se justifier qu’en fonction d’une observation objective de ce qui se passe réellement sur le terrain. Et que nous indiquent les faits ?
I.                   La fin d’une tradition familiale
Bien qu’Haïti représente en général pour tout être humain tant soit peu conscientisé, un milieu inclément, et peut être même à cause de cette caractéristique-là, l’éducation des enfants a toujours été une priorité pour la majorité des parents. Même les plus pauvres, ceux qui affrontent la misère, abandonnés à eux-mêmes dans les coins les plus reculés, les zones rurales les plus lointaines du territoire, avaient pris l’habitude de cultiver leur propre stratégie pour répondre à cette obligation morale, la scolarisation de  leurs enfants. Leur philosophie consistait – car il faut le répéter - à « offrir le pain de l’instruction » qu’ils n’ont pas reçu, à ceux qu’ils ont mis au monde. C’était la seule façon d’espérer atteindre un jour, indirectement, ce que, devenus adultes (dans la plupart des cas) trop vite, ils n’avaient pas pu réaliser eux-mêmes.
 En effet, dans un environnement aussi difficile que celui qui nous occupe, et sans qu’on puisse établir avec précision l’origine de cette pratique, les paysans haïtiens appliquaient une forme toute particulière d’épargne. Cela consistait à passer le plus clair de l’année à faire de l’économie (si le mot n’est pas un abus) et le peu qu’ils réussissaient à accumuler, ils l’investissaient en achetant des animaux d’élevage. A cause de son niveau de rentabilité, c’est le porc – cette tirelire des pauvres - qui avait la cote auprès d’eux. C’était donc normal qu’au cœur des vacances d’été, ils se frayent un petit espace pour écouler leur marchandise afin d’être prêts à répondre aux exigences financières de la nouvelle année scolaire. C’est avec le cœur serein, le front plein d’orgueil qu’ils accompagnaient leurs petits savourer la beauté des premiers jours de classe. Mais le malheur qui, dans cette moitié d’ile, ne s’est jamais fait trop attendre, a voulu que se présente la fièvre porcine. Voilà une autre tragédie qui est venue bouleverser les calculs des plus optimistes dans le pays le plus pauvre de l’hémisphère. Le gouvernement en place, pour répondre aux exigences des organismes internationaux, a décrété purement et simplement l’élimination des porcs. Et c’était tout.

II.                Le trafic d’enfants
Dans ces circonstances adverses, où les gouvernements fonctionnent toujours sous le régime de l’improvisation et du provisoire, rien d’autre n’a été envisagé. Pas d’aide à la promotion de la petite entreprise, comme le font d’autres pays en développement (La République Dominicaine, par exemple), pas de prêts aux familles affectées par l’abattage des porcs, absolument rien ! La dégringolade économique n’a pas tardé.  Mais la chute aurait pu être moins spectaculaire si les coups d’états successifs, les répressions militaires, les groupuscules armées par le cacique de l’heure (occupant le Palais national), et toute l’instabilité qui s’ensuivit, n’avaient pas effrayé les investisseurs qui ont fini par déménager les rares usines qui existaient encore vers d’autres territoires des Caraïbes et de l’Amérique Latine dont la République Dominicaine. Et ils ne sont pas rares, les investisseurs haïtiens qui se sont eux-mêmes établis hors du pays. Comme on peut en déduire, ce deuxième coup fatal porté à l’économie, n’a fait qu’envenimer l’atmosphère et approfondir l’isolement des enfants,  victimes majoritaires du chaos et dont l’avenir était déjà très incertain.
Dans les eaux troubles de cet environnement on ne peut plus fragile, des groupuscules de délinquants d’origines diverses, n’ont pas tardé à lancer leurs hameçons dans toutes les directions. Ce n’est pas que ces enfants n’aient pas été auparavant exposés au contact de ces malfrats. Mais le phénomène a pris de l’ampleur et les prédateurs, sexuels entre autres, pouvaient désormais s’afficher avec moins de scrupule. La crise d’autorité, qui est d’abord morale, n’a pas manqué de favoriser l’expansion de cette tragédie. Le chiffre de « 30 000 enfants trafiqués »1 a été avancé, en novembre 2005, après plusieurs études réalisées dans la ville frontière de Ouanaminthe par des émissaires de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme. L’on comprend bien que le viol, la mutilation, l’exploitation sexuelle des enfants ont pris une force jamais atteinte jusque là. Face à ce fléau devenu national, Madame Sylvana Nzirorera, porte-parole de l’Unicef en Haïti, n’a pas hésité à montrer ouvertement sa déception et sa stupeur. Le taux de mortalité infantile chez les enfants de moins de cinq ans avait déjà franchi la barre des 83 pour mille naissances en 2002 selon le ministère de la santé publique. Violent contraste par rapport à Cuba (après un demi-siècle d’embargo), par exemple, où il était de 6 décès pour mille naissances.2 Les causes principales de ce niveau de mortalité étaient la diarrhée, la malnutrition et les infections respiratoires aigües. N’est-il pas évident que la place de l’éducation, dans ces circonstances, devient secondaire ?

III.             Les restaveks

Par ailleurs, un phénomène tout aussi scandaleux que le précédent, qui tant bien que mal tendait à s’amenuiser en Haïti, a repris du terrain avec la crise, celui des restaveks (enfants employés comme domestiques). De quoi s’agit-il, se demanderont certainement ceux qui ignorent tout de cette forme d’esclavage moderne qui sévit encore en plein cœur du siècle de l’informatique? Des milliers de parents pauvres, incapables de répondre aux besoins de leurs enfants, les confient à d’autres  mieux lotis, dans l’espoir qu’ils puissent au moins être nourris et vêtus. Rien que cela. Toutefois, dans les faits, la plupart de ces enfants sont maltraités, exploités à l’extrême, et privés de tout. Forcés d’être sur pied dès quatre ou cinq heures du matin, ils n’ont aucune chance de se reposer avant dix-huit ou vingt heures d’activités continues. Ce phénomène qui a attiré l’attention du monde et que le comédien haïtien Maurice Sixto a décrit avec un réalisme poignant, commence finalement à être considéré comme un accroc au respect des droits de l’enfant. Plusieurs organisations s’y sont penchées, et actuellement, celle qui porte, pour ainsi dire, le premier violon sur le terrain, c’est l’organisation humanitaire Terre des hommes. Elle offre de l’assistance à de nombreuses organisations locales dont la plus importante porte précisément le nom de Maurice Sixto et est dirigée par un prêtre haïtien.

IV.             Les apatrides
Ce cancer moral déjà humiliant pour un peuple qui, comme on se plait à le dire,  « a promené la torche de la liberté à travers les Amériques » (voir le dernier éditorial de La Machette), ne s’arrête pas là. Comme une conséquence de ce désarroi local, couvé sous les cendres de l’ignominie, cette même tragédie  traversant la frontière fait métastase, d’une manière encore plus horrible, en République Dominicaine. En effet, chez ce peuple voisin qui a passé des décennies à améliorer le sort de ses propres enfants,  l’image d’Haïti se trouve considérablement ternie. Plusieurs milliers d’enfants ont eu le malheur de naitre dans les bateys (habitations de fortune, privées d’eau courante, d’électricité ou de tout autre service, hébergeant les ouvriers agricoles haïtiens dans les cannaies de la République Dominicaine) où leurs parents ont donné leur sueurs et leur sang pendant au moins un siècle pour alimenter l’économie de la République Dominicaine.  C’est en marge de cette même économie-là qu’ils ont connu une existence totalement misérable. Quelle différence entre la misère de ces enfants et celle de leurs congénères en Haïti ? Ils sont en plus des apatrides ! Les lois dominicaines ne leur permettent point d’obtenir un acte de naissance. Ils ne peuvent donc pas, eux non plus, fréquenter l’école. Ainsi, après le sacrifice de leurs parents qui ont tout donné à l’économie de ce pays, ils n’ont aucun droit de recevoir les bénéfices qui devraient logiquement en dériver. Le comble, c’est qu’à chaque descente de police pour rapatrier leurs parents illégaux3, ils sont sûrs de les accompagner pour aller grossir le lot déjà excessif d’enfants sans avenir en Haïti. Voilà le cercle vicieux dont les politiciens haïtiens se rendent complices. « Il est inacceptable qu’une crise politique prenne en otage les enfants haïtiens »4 s’est indigné le Dr Frantz Large, un médecin haïtien qui connait le problème de première main.

La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme n’ignore pas ce qui se passe en Haïti (ni de l’autre côté de la frontière). Son rapporteur sur la situation de l’enfance, M. Paulo Sergio Pinheiro, lors d’un périple de trois jours dans ce pays en novembre 2005, a déclaré  que « La délégation exprime sa préoccupation suite aux graves dénonciations qu’elle a reçues concernant la traite et le trafic d’enfants et d’adolescents des deux sexes utilisés pour le travail domestique, l’exploitation sexuelle et autres occupations dégradantes »5. L’Unicef, pour sa part, avait déjà constaté en 2003 qu’ « entre 2 000 et 3000 enfants sont trafiqués annuellement vers la République Dominicaine »6. Sans doute ces dénonciations apportent-elle une lueur d’espoir. Mais elles ne suffiront pas. Il ne suffit pas que les organismes internationaux constatent le résultat des désastres que les gouvernements ont cumulés à travers les années, il faut qu’une structure soit mise en place, il faut que des procédures clairement élaborées soient établies. Un pays qui ne repose que sur l’assistance internationale et sur la bonne volonté des Organisations non gouvernementales (ONG) est tout, sauf un pays. La balle ne peut se trouver que dans le camp des politiciens. A eux de dire jusqu’où ils veulent conduire la nation. Se décideront-ils enfin à l’éloigner du précipice ?
Renos Dossous

L'Oxfam vient en aide aux habitants de Carrefour Feuille.

L'organisation internationale, Oxfam annonce qu'elle accompagne actuellement environ 13 mille chefs de famille à Carrefour Feuille en leur permettant de relancer leurs activités économiques après le tremblement de terre du 12 janvier. Dans un communiqué rendu public, l'Oxfam a indiqué, qu'elle a déjà octroyé une allocation de 5 mille gourdes à 12 mille chefs de ménages au sein de la communauté de Carrefour Feuilles pour relancer leurs petits commerces dans le cadre d'un programme spécial.
Parallèlement, l'organisation internationale a précisé qu'elle envisage également d'accorder un chèque de 2 mille US dollars à 45 commerçants qui ont perdu leurs petites entreprises lors du séisme du 12 janvier.
L'Oxfam souligne que certains d'entre eux pourront aussi bénéficier d'un container de 20 pieds aménagé sous forme de boutique.
Selon, le responsable du programme humanitaire de l'organisation en Haïti, Francis Lacasse. L'objectif général de ce programme consiste à revitaliser le secteur économique dans la commune de Port-au-Prince. Il annonce que ce même projet est en cours d'exécution dans les communes de Delmas, Croix des Bouquets et Carrefour.
Ce programme qui est à sa deuxième phase vise à aider les victimes du séisme afin qu'elles puissent faire face à la situation qui prévaut actuellement dans la capitale haïtienne
EJ/Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17628
Commentaires:
Le commerce informel en Haïti faisait partie d'un des énormes chantiers que personnes n'osait toucher. Parce que sans aucun doute personne ne détenait une piste de solution valable et viable pour apporter une solution sérieuse à ce problème qui défigurait beaucoup la capitale et qui en quelque sorte explique le grannombre de décès survenus au centre ville.
L'OXFAM et toutes les autres instances et institutions qui voudront bien supporter des haïtiens dans ce sens devraient contempler une sorte de charte expliquant aux gens la nécessité de bien s'organiser pour ne pas reproduire le problème et le cahos d'avant le seisme.
Il faut profiter du cahos qui a effacé le premier cahos pour neplus reconstituer le même cahos.