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mercredi 22 septembre 2010

Les Etats Unis aident à la sauvegarde du patrimoine haïtien


Le gouvernement américain a accordé un don de 360 000 dollars aux autorités haïtiennes pour la réalisation de plusieurs projets visant la sauvegarde du patrimoine nationale.
L'ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Kenneth Merten a remis le 17 septembre dernier le chèque totalisant le montant au directeur de l'Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN), Daniel Elie.
Une cérémonie spéciale a eu lieu à la citadelle La Ferrière où des travaux de préservation seront réalisés. Plus de 100 000 dollars seront consacrés à la réparation du toit de la Batterie Royale et la restauration de la Caserne militaire du Palais de Sans Souci.
Le diplomate américain a assuré que le financement permettra à l'Ispan de préserver et protéger une partie du patrimoine d'Haïti chérie. «La population d'Haïti est en train de vivre des moments difficiles. Le tremblement de terre du 12 janvier a détruit non seulement des vies et des bâtiments à Port-au-Prince, mais il a perturbé les progrès fragiles qui étaient sur le point d'être accomplis un peu partout à travers le pays, y compris ici dans le Département du Nord".
M. Merten a également émis le vœu que la citadelle restaurée combinée à la réhabilitation des infrastructures routières contribueront à l'intensification des activités touristiques dans la région.
La Citadelle La Ferrière a été déclarée Héritage du Patrimoine mondial par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation la Science et la Culture (UNESCO).
La seconde tranche de l'enveloppe sera permettra à l'Ispan d'inventorier les dommages subis par les monuments historiques et des bâtiments à Port-au-Prince lors du tremblement de terre. Le directeur de l'Ispan, Daniel Elie, envisage de réorganiser un bureau qui sera chargé de documenter les dommages dans la région métropolitaine.
LLM / radio Métropole Haïti 

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18268

Wyclef Jean accepte le verdict du CEP et maintient son engagement politique



La star internationale du Hip hop Wyclef Jean abandonne la procédure visant à obtenir sa réintégration dans le processus électoral. Il suspend ainsi le recours engagé par ses avocats auprès de l'organisme électoral.
Cette annonce n'est pas une surprise pour les observateurs. M. Jean avait dans un message diffusé sur les ondes de plusieurs medias, dont radio Métropole, admis qu'il ne pouvait plus briguer cette année la présidence.
Cependant l'artiste n'entend pas abandonner la scène politique après cet échec. Il réaffirme sa détermination à poursuivre la bataille sous d'autres formes. L'ex candidat de Viv Ansanm veut assumer la gestion de son électorat potentiel et met en garde contre toute invitation des autres formations politiques. Il promet de lancer des mots d'ordre relatifs au comportement de ses supporters durant le processus électoral.
Wyclef adopte ainsi une stratégie différente de celle de Dumarsais Siméus en 2005. L'industriel américain d'origine haïtienne, candidat sérieux à la présidentielle de 2006, avait été écarté par l'organisme électoral.
Le propriétaire de Simeus Food Inc. n'est plus apparu sur l'échiquier politique depuis le rejet de sa candidature pour double nationalité.
Wyclef Jean ne pliera pas ses bagages mais se positionne en tant que faiseur de roi.
Le conseiller politique de M. Jean, Claude Roumain a révélé que plusieurs candidats avaient sollicité l'appui de l'artiste.
Avant le rejet de sa candidature au cours d'une rencontre avec le chef de l'Etat, Wyclef avait pu s'entretenir au téléphone avec le candidat de la plateforme présidentielle, Jude Célestin. Il s'agissait visiblement d'une tentative du président de rapprocher les deux hommes.

LLM / radio Métropole Haïti 
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18270

Une organisation étudiante et un syndicat supportent la candidature de Jude Célestin

Le candidat de l'Unité, Jude Célestin, bénéficie désormais de l'appui d'une importante organisation étudiante et du syndicat des transporteurs haïtiens.
Le Grand Front National des Etudiants Haïtiens (Grafneh), connu pour ses prises de positions contre le gouvernement, a conclu au bout de plusieurs rencontres, une entente avec le candidat de la plateforme présidentielle. Le président du Grafneh, James Jacques, estime que M. Célestin répond aux critères préalablement définis par l'organisation.
Il s'agit d'un revirement spectaculaire pour cette organisation qui a toujours critiqué les actions du gouvernement de René Préval. Le président du Grafneh avait paraphé plusieurs communiqués des organisations de la société civile qui dénonçaient les violations de la constitution par le Conseil Electoral Provisoire (CEP).
L'appui à M. Célestin ne remet pas en question les autres revendications relatives entre autres à une modification du CEP et à la formation d'un gouvernement d'ouverture. En dépit des critiques contre le gouvernement de René Préval, M. Jacques croit que l'ex directeur du Centre National des Equipements (CNE) est en mesure d'apporter une réponse aux desideratas de la jeunesse haïtienne.
Le bilan de M. Célestin à la tête du CNE a encouragé les dirigeants du Grafneh à supporter sa candidature. M. Jacques rappelle que les infrastructures routières réhabilitées par le CNE contribuent à la mise en place du processus de décentralisation.
Par ailleurs, les responsables du syndicat des transporteurs haïtiens apportent leur appui au candidat de l'Unité. Il jugent positif l'action de l'ex directeur du CNE.
LLM / radio Métropole Haïti 

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18269
Commentaires:
On peut aussi en politique se mettre du côté de l'opposition quand on ne trouve pas la brèche pour atteindre le pouvoir. Les syndicats veulent se mettre avec le candidat avec la plus haute probabilité de gagner les élections et ainsi s'approcher de la table et du partage....
Ce serait pas mal de pouvoir juger la trajectoire de ce groupe en fonction du sens des revendications soulevées  au sein de la société haïtienne...

Wyclef Jean leaves Haiti politics to promote album

PORT-AU-PRINCE, Haiti -- Wyclef Jean has officially ended his bid for Haiti's presidency.
A statement sent Tuesday by his publicist says the singer is leaving Haitian politics to promote a new album.
Jean's candidacy ended last month when the Caribbean country's eight-member provisional electoral council left him and more than a dozen other hopefuls off the ballot. Nineteen candidates were approved.
No official reasons were given for the exclusions. Jean is presumed not to have met constitutional requirements including living in Haiti. He lives in New Jersey.
The announcement ends speculation the singer would contest the disqualification, though the council does not allow appeals.
The election is slated for Nov. 28.
Read more: http://www.miamiherald.com/2010/09/21/1835288/wyclef-jean-leaves-haiti-politics.html#ixzz10GKwBR00

Let Haitians lead the effort

BY DIANA AUBOURG MILLNER http://www.bread.org/
Haiti is attracting renewed international attention as it prepares to elect its next leader, thanks in part to the potential candidacy (ultimately ruled invalid) of Haitian-born musician and producer Wyclef Jean.
Also at the heart of the scrutiny are two important questions that the upcoming election raises: How do we keep reconstruction moving, and what type of leadership is required in Haiti to do so? The remaining candidates must consider these questions as they also prepare to inherit all of the problems that Haiti has faced for many years.
Even before the January 2010 earthquake, Haiti was the poorest country in the Western Hemisphere, with 80 percent of the population living on less than $2 a day and the highest malnutrition rate in the region.
Despite these obstacles, this time of transition provides an opportunity to ensure that development assistance for Haiti is delivered far more effectively than before. Enter the United States and the international community. Since the January earthquake, the United States and other nations have shown unprecedented levels of goodwill, focus, and commitment.
Our commitment to Haiti must also be matched with consistent action, keeping the following goals in mind:
• Recovery must be led by Haitians. The Haitian government must reclaim its role and lead rebuilding efforts in Haiti. While we cannot discount the critical role of nongovernmental organizations in Haiti relief and recovery, the government of Haiti must increasingly be visible in the lives of its citizens. Undoubtedly the temptation has been to work around the beleaguered Haitian government to get results, but donors and aid groups must make it a priority to include Haitians -- and their government -- in accomplishing their tasks.
• Efforts should build -- rather than undermine -- the capacity of the Haitian government. Similarly, one of the most valuable ways we can support Haiti is by coordinating our relief efforts with the Haitian government so as to strengthen it and ensure future self-sufficiency. Through Feed the Future, the Obama administration's new global food-security initiative, the United States is making a concerted effort to work with the Haitian Ministry of Agriculture to revive Haiti's agriculture sector. We must do more of this.
• Aid must be accountable, transparent, predictable, and better coordinated. Haiti has suffered one of the largest urban disasters of modern times. People all over the world have responded to Haiti's needs by contributing billions of dollars to relief efforts. However, only a small percentage of the aid that has been pledged has been disbursed. To continue to support Haitians in rebuilding, we must respond quickly and effectively with resources to meet the needs -- not allow stalled legislative processes or stagnant bureaucratic structures to cloud our resolve.
• Haitian civil society, including members of the diaspora, must have a seat at the table. No one can rebuild Haiti more effectively than Haitians, with their concrete and intimate understanding of their own needs. The United States and the international community can provide resources, but Haitian civil society must have a seat at the table. Failing to engage the diaspora, which offers an enormous flow of financial support and a growing pool of professionals, would undermine the rebuilding efforts.
Haiti will need support and encouragement to continue rebuilding long after the elections are over and the international media stop reporting on the country's challenges. If we are serious about long-term recovery, we should work to harness the considerable energy around Haiti today to make aid more effective in building a better future for Haitians.
Diana Aubourg Millner, a Haitian-American, is a senior policy analyst with Bread for the World Institute.
http://www.miamiherald.com/2010/09/22/1836044/let-haitians-lead-the-effort.html
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Tired of crime, Liberty City group seeks solutions door-to-door

Volunteers went to Liberty City as part of the `Zero Tolerance Zone' initiative, which aims to cut down on crime and find out what residents need.
BY JENNIFER LEBOVICH
JLEBOVICH@MIAMIHERALD.COM
As she walked along Northwest 58th Terrace in Liberty City Tuesday night, Elaine Black heard a range of concerns and needs from residents.
Cedrick Akra, 31, wanted more activities for kids. Shantrice Shipman, too, was worried for the youth and about the quality of education. Down the street, Courtney Cooper told Black she felt safe only when she was inside her home.
Black, the president of Liberty City Trust, and volunteers with other organizations, fanned out around Liberty City on Tuesday night to talk to residents about reporting crime and to complete surveys -- getting basic information about their households and asking residents what kinds of crime they see, whether they feel safe at home and what concerns they have.
The goal was to knock on about 100 doors on four streets, give residents cards to report crime and survey residents about crime and changes they would like to see.
Organizers said the initiative was spurred by a drive-by shooting at the end of May that injured two boys, ages 4 and 9, as they played basketball at 1231 NW 58th Ter.
A string of shootings in the inner city followed.
In July, a stray bullet killed 17-year-old Lexsis Ray in a drive-by as she walked in Little Haiti. Days later, in Liberty Square, a toddler was struck in the foot by a stray bullet and her uncle, the shooter's target, was critically injured.
Even the church where the group met, Jordan Grove Missionary Baptist Church, has been victimized. Last summer, members were robbed at gunpoint and days later the church was burglarized.
Black described the initiative as a neighborhood crime watch and said teams will go out every few months to hand out materials. ``We're tired of all this going on in the community,'' said Black, whose organization works to revitalize Liberty City. ``When the community takes control by reporting crime, our neighborhood becomes safer.''
Tuesday night, volunteers covered several blocks in Liberty City -- from Northwest 12th to 15th avenues between Northwest 58th Terrace and 62nd Street.
The teams passed out HotSpot cards, prepaid postage cards that allow residents to anonymously report crime, and asked people about their concerns.
The cards have been distributed around the county, and hundreds have been returned from Liberty City alone, said Nathaniel Wilcox, executive director of People United to Lead the Struggle for Equality.
At the three-story beige and light brown apartment building on 58th Terrace, Black and Chris Manson, a member of the church, got a mixed reception.
One couple agree to take the HotSpot card, but they were skeptical that tipsters would remain anonymous. Another woman didn't want to open her door.
Courtney Cooper, 35, was comforted to see Black and others going door to door, saying that maybe it would get people ``more involved to call the police when something happens, instead of acting like because it's not me I have nothing to do with it. They want to do something about crime, trying to make it better.''
In her nearby apartment, Shantrice Shipman, 25, said she is concerned about schools in the area and the quality of education children are getting.
``Maybe it will help people to report crime,'' she said of the effort.
Miami police Maj. Keith Cunningham said they're asking residents to report crimes of any kind, whether it's a man walking down the street smoking marijuana or someone breaking into a home.
To get more people involved ``we need to do it block by block, brick by brick,'' he said.

http://www.miamiherald.com/2010/09/21/1836004/tired-of-crime-liberty-city-group.html


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Jean-Max Bellerive demande à l'international de respecter ses engagements

Cette semaine, les dirigeants du monde entier sont réunis au siège de l'ONU, à New York, pour évaluer les engagements pris le 6 septembre 2000 sur les objectifs du millénaire et prendre de nouvelles résolutions. Le chef du gouvernement haïtien, Jean-Max Bellerive, a rappelé à la communauté internationale les promesses qu'elle avait faites à Haïti le 31 mars dernier. Jean-Max Bellerive a également formulé le voeu d'avoir des informations sur les montants alloués aux ONG et agences de développement qui opèrent dans le pays. Haïti: A quelque cinq ans de l'échéance de 2015 fixée, les dirigeants du monde se sont réunis en sommet à New York, du 20 au 22 septembre, afin de permettre une accélération des progrès en vue de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). « Il n'y a pas de projet mondial plus valable que celui-là », a déclaré d'entrée de jeu le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, devant les quelque 140 chefs d'État et de gouvernement participant à ce sommet. « Diffusons un vigoureux message d'espoir. Tenons les promesses que nous avons faites », a-t-il renchéri.
Parlant promesses, dans son intervention, le Premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive a, de façon voilée, critiqué la communauté internationale qui n'a pas tenu ses promesses envers Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier dernier. « Le 31 mars, dans cette même ville, nous avions lancé un appel concret à travers le Plan national pour le relèvement et le développement d'Haïti. Notre appel a été bien accueilli et des montants importants ont été promis, a-t-il rappelé sur la tribune de l'ONU. Ces promesses ne se sont pas cependant totalement traduites par des fonds additionnels qui permettraient de passer à la vitesse supérieure et couvrir de façon adéquate tous les grands programmes qui sont en attente de financement. »
« Haïti a été profondément marquée et a reçu de plein fouet les résultats de décennies de mauvais choix de développement et d'un contexte international incertain. Que peut faire Haïti seule, lorsque, années après années, les coups de boutoir des cyclones basculent des dizaines de milliers de familles plus loin dans la pauvreté ? Que peut faire Haïti seule, lorsqu'elle est frappée par une tragédie sans précédent comme celle du 12 janvier ? Comment enfin pouvoir, dans un tel environnement, se donner les moyens de sortir Haïti de ce cercle vicieux de vulnérabilité grandissante qui approfondit la pauvreté, jette sur les routes et sur les mers des milliers d'Haïtiens et Haïtiennes qui fuient l'insupportable, et apporte une instabilité peu propice aux investissements ? Bref, comment donner les moyens au gouvernement de remplir le rôle qui lui échoit, celui de renverser la situation ? » Autant de questions que Jean-Max Bellerive adresse à la communauté internationale.
« Depuis 2004, a ajouté le premier ministre, Haïti jouit d'une certaine stabilité. Cela n'est pas négligeable et doit être rappelé. Le classement d'Haïti, je le crois fermement, ne reflète pas toute la réalité du pays, et encore moins son potentiel. Cependant, nous aurions certainement dû mieux jouer le jeu et investir nos maigres ressources sur certains aspects du développement qui auraient relativement amélioré le score d'Haïti et ainsi projeter une autre image. »
Par ailleurs, Jean-Max Bellerive veut avoir des informations sur les montants alloués aux ONG et agences de développement qui opèrent dans le pays. « Il nous est extrêmement difficile de connaître les montants réels mis à la disposition des agences de développement multilatérales, bilatérales ou autres. Quels montants pourraient être programmés ? Combien de fonds additionnels sont disponibles ? Ces questions sont cruciales et sont la clé de voûte d'une coordination des efforts plus efficaces. J'engage donc la communauté internationale à un meilleur partage de l'information, qui est à la base de tout véritable dialogue », a-t-il déclaré.
L'objectif du sommet est de faire le bilan des progrès accomplis vers la réalisation des OMD qui sont de réduire l'extrême pauvreté et la faim, assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomie des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies, préserver l'environnement, mettre en place un partenariat mondial pour le développement et accélérer les efforts pour assurer la réalisation de ces objectifs d'ici à 2015.
Robenson Geffrard
(New York)
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83849&PubDate=2010-09-22

Haïti se prépare à des élections générales malgré le désordre laissé par le séisme

Haïti: Sur les murs de Port-au-Prince épargnés par le terrible séisme du 12 janvier, les graffitis fleurissent. La campagne pour les élections présidentielle et législatives du 28 novembre ne commencera officiellement que le 27 septembre. Mais, déjà, les partisans de plusieurs candidats, dont Jude Célestin, le dauphin du président René Préval et l'ancien premier ministre Jacques-Edouard Alexis rivalisent à coup de bombages. Ces élections pourront-elles avoir lieu alors que plus de 1,3 million de sinistrés croupissent dans les camps qui ont surgi dans tous les espaces libres de la capitale et qu'une partie de l'opposition appelle au boycottage des urnes ? "Il n'y a pas d'autre option que les élections, il est vital d'avoir un gouvernement légitime pour la reconstruction d'Haïti", répond Edmond Mulet, le diplomate guatémaltèque qui dirige la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah). "J'étais le 13 septembre devant le Conseil de sécurité des Nations unies, tous les intervenants, qui représentaient 26 pays, ont insisté sur l'urgence d'organiser des élections crédibles", ajoute-t-il.
Dénonçant le Conseil électoral provisoire (CEP) "à la solde du pouvoir", plusieurs partis de l'opposition boycottent "la mascarade électorale". "Préval est un anarcho-pragmatique qui a profité de la faiblesse des institutions pour racheter les parlementaires de l'opposition. La communauté internationale s'intéresse plus à la stabilité qu'à la démocratie, et une tutelle économique s'est ajoutée à la tutelle militaire", dénonce l'ancien premier ministre Rosny Smarth, porte-parole de ce rassemblement. Il réclame la formation d'un gouvernement de transition pour organiser "des élections libres, honnêtes et sans exclusion".
"J'ai conscience de cautionner un conseil électoral contesté, mais ne pas faire ces élections aurait des conséquences désastreuses pour le pays", plaide Mirlande Manigat, candidate à la présidence de l'opposition centriste. "Plus il y aura de monde à voter, moins il y aura de possibilités de magouilles", ajoute cette universitaire, qui espère réunir "entre 1 et 2 millions de dollars" pour sa campagne.
"Les préparatifs avancent bien, tout sera prêt le 28 novembre", assure Gaillot Dorsinville, le président du CEP. Ce personnage madré, tout en rondeurs, reçoit au Gold Gym, un gymnase de la banlieue de Pétionville. "Les candidats aux législatives de l'opposition ne se sont pas désistés malgré la position de leur parti et les bailleurs de fonds ont promis que nous aurons l'argent", ajoute-t-il. Le gouvernement haïtien finance le tiers des 28,9 millions de dollars nécessaires au scrutin. Le reste viendra du Canada, de l'Union européenne (UE), des Etats-Unis et du Brésil.
"Dans les camps (de sinistrés), les gens disent qu'ils n'ont pas de raison d'aller voter. Ils ont été oubliés par le gouvernement, beaucoup ont perdu leur carte", prévient Jonas Atis, jeune responsable de la fédération des organisateurs de camps. "Les leaders politiques utilisent les programmes "cash for work" ("argent contre travail" pour le déblaiement des décombres) pour gagner des voix en faveur de candidats proches du pouvoir ou des maires", ajoute-t-il.
Mêmes réticences dans les milieux aisés, sur les hauteurs de Pétionville : "Tout le monde est démoralisé, on fera notre devoir, mais ce n'est pas de gaieté de coeur, surtout avec l'insécurité qui remonte", dit la galeriste Axelle Liautaud.
De longues queues se forment devant les bureaux de l'Office national d'identification, qui délivre de nouvelles pièces d'identité. "Nous avons 150 000 cartes disponibles en Haïti et 700 000 sont stockées à New York et peuvent être envoyées sous quarante-huit heures, si nécessaire", explique Ricardo Seitenfus, le représentant de l'Organisation des Etats américains (OEA). L'OEA assiste les autorités pour la confection des nouvelles cartes et la mise à jour du registre électoral. "Cette révision va porter sur 9 % à 10 % des électeurs inscrits, décédés avant et pendant le tremblement de terre ou partis à l'étranger", calcule M. Seitenfus.
L'OEA, en collaboration avec la Communauté des Caraïbes (Caricom), va déployer la seule mission d'observation internationale des élections. Sous la direction de Colin Granderson, un diplomate trinidadien qui connaît bien Haïti, elle comptera 150 observateurs. L'ancien premier ministre français Lionel Jospin, qui vient de recueillir les préoccupations des différents acteurs lors d'une mission pour le Club de Madrid (regroupant 75 anciens chefs d'Etat et de gouvernement), regrette que l'UE n'ait pas prévu d'envoyer des observateurs.
Un regret partagé par Edmond Mulet : "Nous espérons que l'Union européenne pourra envoyer une mission d'observation électorale de haut niveau", dit le représentant du secrétaire général des Nations unies en Haïti.
Jean-Michel Caroit
Le Monde 22.09.10
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83828&PubDate=2010-09-21

L'école de toutes les attentes

700 élèves répartis sur deux vacations, sept salles de classe, 98% de réussite aux examens d'Etat, l'Ecole de Cazeau est considérée à la fois comme l'un des établissements de référence de l'axe Tabarre et l'un des moins équipés. Bref coup d'oeil sur le leadership d'un directeur d'école qui se bat pour le meilleur et pour le pire à moins de deux semaines de la rentrée des classes.
L'Ecole nationale de Cazeau
(Photo: Francis Concite)
Haïti: Dans une petite pièce ne mesurant pas plus de 7 mètres carrés, Adam Dorzin montre son bureau où est entreposé tout le bataclan qui a permis à l'école de fonctionner l'année dernière. Des planches à dessin, des morceaux de bois, des seaux...; le directeur de l'Ecole nationale de Cazeau peut à peine entrer et sortir de sa cage. « Nous venons de débuter avec les inscriptions pour cette année académique. Mais les demandes excèdent nos capacités », lâche-t-il au bord de l'affaissement.
M. Dorzin doit se partager entre la planification de la reprise des activités scolaires prévue pour le 4 octobre prochain, l'organisation des examens d'admission de ses recrues et les nombreuses sollicitations pour les résultats de ses candidats au CEP. « Je ne sais où mettre la tête », souffle-t-il.
Du préscolaire au CEP, l'Ecole nationale de Cazeau reçoit 700 élèves chaque année. Mais, pour 2009-2010, les résultats en classe ne satisfont personne. Qu'il s'agisse du corps professoral ou du directeur, le fait que l'établissement ait enregistré un taux de réussite de 65% seulement prouve qu'il y a beaucoup de choses à corriger. Car en temps normal, la réussite se fixe toujours entre 90 et 98%.
Le taux d'échec qui variait toujours entre 2 et 16% a creusé l'écart en s'imposant à 22%. De quoi alarmer le directeur de l'école qui planche sur des mesures urgentes à adopter en vue de corriger cette difficile situation. « En voyant baisser la capacité d'apprentissage de certains de mes meilleurs élèves, j'ai pu comprendre que le séisme a tout changé dans mon univers », explique Adam Dorzin, qui prie ses dieux pour que reviennent dans ses murs les psychologues des ONG qui se sont donné corps et âme au lendemain du 12 janvier.
Adam Dorzin, le directeur de l'Ecole nationale de Cazeau
M. Dorzin qui rêvait tant de relever le taux de réussite doit faire tout son possible pour atteindre son objectif. Entre-temps, il doit se colleter avec d'autres défis comme ceux liés aux inscriptions d'élèves ayant perdu leurs pièces et au ravitaillement pour réparer les mobiliers endommagés, acheter du matériel de fonctionnement de l'école et maintenir en vie la cantine.
Pour garantir le fonctionnement de l'école qu'il dirige depuis 15 ans, Adam Dorzin dit avoir encouragé, dès son arrivée à la direction de cet établissement, la formation de comités de parents et d'élèves qui ont abouti à la création du comité de gestion de l'école. « Sans quoi, cette école déjà traitée en parent pauvre aurait crevé », dit-il.
Le directeur explique que l'Etat exige annuellement de chaque élève 100 gourdes dont 40 vont dans la caisse de l'école. « Comment faire fonctionner une école avec un si maigre budget ? », se demande-t-il. Le ministère de l'Éducation nationale ne fait que payer le corps professoral, le personnel de direction et un gardien. L'État ignore tout le reste, avoue M. Dorzin, qui explique que le comité de gestion a entrepris de réclamer de chaque élève 555 gourdes de frais annuels. « Certains parents me reprochent de vouloir leur soutirer de l'argent, mais les décisions ont été prises par le comité et discutées en réunion plénière, soupire-t-il. La loi est dure mais c'est la loi. »
L'un des plus grands rêves que caresse cet éducateur pour le moment est de voir fonder le comité des anciens élèves de l'Ecole nationale de Cazeau. Entre-temps, il se concentre sur la reconstruction du bâtiment que lui a promis l'lslamic Relief Worldwide et l'intégration des cours d'artisanat avec l'aide de jeunes talents de la zone.
Lima Soirélus
lsoirelus@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83817&PubDate=2010-09-21

A six jours de l'ouverture de la campagne électorale !

Haïti: Au fur et à mesure que les jours passent, que les différentes opérations électorales se poursuivent, le Conseil électoral provisoire (CEP) dirigé par Gaillot Dorsinvil aura beaucoup plus de latitude à faire valoir sa capacité d'organiser les élections législatives et présidentielle du 28 novembre 2010. Mises à part les suspicions de toutes sortes qui planent sur la crédibilité des membres du CEP, en raison de l'influence exercée par les plus hautes autorités du pays lors des sénatoriales de 2009, il n'y a jusqu'aujourd'hui que deux actions posées par l'institution électorale qui laissent planer des doutes sur son indépendance. Le tirage au sort du 4 décembre 2009 pour l'octroi des numéros aux partis et plateformes politiques, dont le numéro 1 avait été maladroitement attribué au parti au pouvoir INITE, et le fameux communiqué numéro 16 du CEP qui permet aux candidats à la présidence (ex-ministres et Premiers ministres) de faire le dépôt de leur candidature sans le certificat de décharge délivré par le Parlement. La décision prise dimanche par la Plateforme des patriotes haïtiens (PLAPH) d'accompagner ses candidats au scrutin du 28 novembre prochain, bien qu'elle soit l'une des cinq plateformes politiques de l'opposition qui ont toujours exprimé leur refus de participer audit scrutin avec les membres de ce Conseil électoral, va contribuer à fragiliser les autres plateformes et partis politiques qui campaient sur leur position vis-à-vis des élections.
Comment des chefs de partis politiques de l'opposition pourront-ils convaincre leurs candidats de s'abstenir de participer aux élections de novembre, alors que d'autres partis décident d'emboîter le pas ?
Les plateformes Alternative, Liberasyon, Rasamble et UCCADE, qui tardent à prendre une décision à six jours de l'ouverture de la campagne électorale, risquent d'être plongées dans des crises graves. Au moment où les candidats de plusieurs partis politiques planifient les cérémonies d'ouverture de campagne, la situation est encore incertaine au sein de ces plateformes.
Entre-temps, les pays donateurs, dont les Etats-Unis, ont déjà décaissé les fonds promis pour l'organisation de ces joutes.
Ces élections, pourront-elles contribuer à consolider la stabilité politique du pays tant souhaitée, ou vont-elles élargir davantage le fossé entre les forces politiques haïtiennes ?
Lemoine Bonneau
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83848&PubDate=2010-09-21

Ayikodans au 6e festival de danse contemporaine de Santo Domingo

Haïti: Ayikodans, la prestigieuse compagnie de danse dirigée par le chorégraphe Jeanguy Saintus (prix Prince Claus 2008 pour l'ensemble de son oeuvre chorégraphique) participera, aux côtés des compagnies brésilienne, italienne et espagnole, à la 6e édition du festival de danse contemporaine de Santo Domingo, Edanco, qui se tiendra du 22 au 29 septembre à Palacio de Bellas Artes, a annoncé la direction de la compagnie.
Le chorégraphe Jeanguy Saintus
(Photo: Partrice Dougé )
Ayikodans participera à cette grande rencontre autour de la danse avec deux chorégraphies du directeur fondateur d'Artcho danse : « Amores prohibidos » et « Anmwe w Ayiti manman », la création en date de Jeanguy Saintus. Ces deux pièces seront présentées respectivement les samedi 25 et dimanche 26 septembre au théâtre dominicain, nouvellement réhabilité pour accueillir le festival international de la danse contemporaine et non à la Sala Manuel Rueda où, en 2007, dans le cadre du festival des pays ACP, la compagnie avait présenté « Résistance », une création contemporaine de Jeanguy Saintus.
« Amores prohibidos » est une oeuvre dans laquelle le chorégraphe dénonce, par le foyer corporel de ses talentueux danseurs les tabous sexuels, les interdits, le sexisme. « Amores prohibidos », c'est aussi une création contemporaine qui témoigne de la diversité et de la richesse du répertoire chorégraphique de Jeanguy Saintus. Une oeuvre qui interpelle les consciences par la trame des histoires, la théâtralisation des personnages. Dans cette chorégraphie culminent des gestes, des mouvements significatifs, se refusant à tout refoulement. Les interprètes se dépouillent pour entrer dans la peau des personnages qu'ils incarnent, et pour mettre à nu la société qui réprime les fantasmes, la liberté individuelle.

Cette scène de « Anmwe w Ayiti manman »  montre
un personnage (Linda Isabelle François) esseulé, angoissé,
 jeté dans le vide.
La lumière, création du scénographe guadeloupéen Raymond Sardaby
(intégrant Artcho depuis 2002), traduit bien cette scène.

(Photo: Maud Hostache Bandou)
 « Anmwe w Ayiti manman », la nouvelle création de Jeanguy Saintus, est un grand cri face à l'horreur, le désespoir, l'angoisse et aux deuils que provoque le drame du 12 janvier. Le tragique domine cette oeuvre dans laquelle le chorégraphe campe des personnages esseulés, horrifiés, sans recours, face à la destinée d'un pays meurtri. C'est un cri profond où l'on sent toute la douleur d'un pays qui se déchire, qui se meurt. La musique choisie (celle de Toto Bissainthe, James Germain et celle chantée par de toutes nouvelles voix prometteuses, comme Emmanuel Bonnet du groupe Chay Nanm) se mêle aux formidables scats et aux poèmes (dits par le comédien de la troupe Actelié Saint-Phar Pyram). Le tout crée une ambiance triste, sombre dans cette chorégraphie où se mêlent transe, frénésie et méditation.
« Anmwe w Ayiti manman » a été présentée pour la première fois à la 2e édition de la Biennale danses Caraïbe à la Havane. Cette 2e Biennale, une coproduction de Cultures france et du Conseil national des arts de scène (une entité du ministère cubain de la Culture), a été marquée, entre autres activités, par des concours de danse contemporaine, des ateliers d'écriture chorégraphique et des rencontres professionnelles entre danseurs et chorégraphes. Deux compagnies haïtiennes y ont été invitées : le centre de danse Jean-René Delsoin et la compagnie Ayikodans de Jeanguy Saintus.
Ce personnage, horrifié, pleurant le drame
 de son pays,  est incarné par la grande danseuse
Linda Isabelle François,
dans « Anmwe w Ayiti manman ».

(Photo: Maud Hostache Bandou)
Dans le cadre du festival Edanco, Jeanguy Saintus animera des « mater class » au conservatoire de danse de Santo Domingo, au cours desquels il interviendra autour de sa technique, de son langage, de ses approches contemporaines et de ses emprunts à la danse traditionnelle, classique et contemporaine. « C'est important que les gens comprennent le langage, l'esthétique de la compagnie ou de son chorégraphe, de ses techniques de danse, de son style, son mode de création », indique Jeanguy Saintus qui annonce par ailleurs la tenue de rencontres avec les autres compagnies invitées, des écoles et troupes de danse dominicaines.
Après le festival de danse contemporaine de Santo Domingo, Edanco, Ayikodans participera, en décembre prochain, à un grand spectacle autour d'Haïti, qui aura lieu à Adrienne Arsht Center of Performing Arts de Miami - ci-devant Carnival Center- . La compagnie présentera un « Opening » avec Emeline Michel, James Germain, à partir de la chanson traditionnelle « M angaje ». Cette création rassemble différents extraits de chorégraphies de Jeanguy Saintus, qui s'étendent sur plus de vingt ans de travail. En ce même mois de décembre se tiendra en Floride une soirée de levée de fonds, une initiative des amis de la compagnie. À cette occasion, les créations « Anmwe w Ayiti manman » et « Amores prohibidos » seront présentées.
Au cours du mois d'août dernier, Artcho danse a organisé Ayitidans, un atelier de danse à l'intention de jeunes danseurs de hip hop venus des quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince et de la commune d'Aquin. Cette session de formation a été animée par le danseur et chorégraphe d'origine guadeloupéenne, Yannick Lucol dit Datta. Le clou de cet atelier a été la création par Datta de la chorégraphie « La direction », qui a été interprétée par les danseurs qui ont participé à la formation le vendredi 4 septembre au studio-théâtre Dansepyenu d'Artcho danse.
Chenald Augustin
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83604&PubDate=2010-09-21

Belfort Kervens Fils à l'essai au Portugal

Haïti: Véritable fer de lance du Tempête FC de Saint-Marc, Kervens Fils Belfort a laissé Port-au-Prince (Haïti) vendredi dernier à destination de Lisbonne (Portugal) en vue d'intégrer le Centre de Formation du Benfica.
Belfort Kervens Fils aux cotes de Soleumane
et Junior au Centre du Benfica de Lisbonne
Nommé respectivement révélation de l'édition 2008 et meilleur joueur de celle de 2009 du championnat national Digicel, Kervens Fils Belfort, après avoir éclaboussé de tout son talent la compétition reine d'Haïti, est en train de conquérir l'Europe en intégrant le Centre de Formation de l'équipe de la Superliga, le Benfica de Lisbonne.
Débarqué samedi 19 septembre dans la capitale portugaise, Belfort n'a observé qu'une journée de repos et a pris le chemin des entraînements avec l'équipe U-19 de Benfica, là où il se dit très confortable. « Je suis bien arrivé et je me sens déjà très à l'aise et ce, en dépit du fait que j'ai l'embarras de la langue. Pour l'instant, j'ai pu communiquer avec Souleumane et Junior. Ils viennent du Sénégal et de Guinée ». Telles sont les premières déclarations de Belfort au Nouvelliste via l'Internet.
Questionné en ce qui concerne la chance qu'il a de décrocher un contrat pro en Europe, le talentueux attaquant du Tempête FC s'est montré plutôt optimiste. « S'ils vont se baser sur la capacité et le talent sans tenir compte de ma nationalité, je suis persuadé que je décrocherai un contrat professionnel. D'ailleurs, j'ai pu me faire remarquer en marquant un but pour ma première séance d'entraînement et j'ai été titularisé lundi dernier dans un test match face à l'équipe première qui nous a battus par (2-0); mais j'ai fait un bon match », a-t-il précisé.
S'exprimant sur le départ de Kervens Fils Belfort à destination du Portugal, le secrétaire général du Tempête FC a tenu à préciser que le joueur va intégrer le Centre de Formation de l'équipe portugaise Benfica dans le but d'intégrer une équipe européenne. « Belfort est admis à l'Académie de Benfica Lisbonne et y restera jusqu'à ce qu'il trouve un contrat soit à Benfica ou ailleurs. Ce faisant, viendront alors les clauses du contrat et le Tempête FC négociera en revanche avec le club acquéreur », a clairement fait savoir Ernst Benji Joseph.
Signalons que Kervens Fils Belfort porte à trois le nombre de joueurs haïtiens évoluant au Portugal après Jean Sony Alcénat (Leixoes) et Peterson Joseph (Sporting Braga).
Bonne chance Belfort
Peterson Leguy Alexandre
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83807&PubDate=2010-09-21

Haïti au coeur du Carnaval Caribéen de New York

Haïti: La veillée
Gina Faustin, habillée par le ministère de la Culture
Dix heures du soir, ce 5 septembre, sur Flatbush Avenue, une délégation du ministère de la Culture ainsi que des employés du personnel de « Haitian Time » se dévouent comme des fourmis pour finaliser les derniers préparatifs pour la réussite du jour J.
Gary Pierre Pierre, directeur du magazine « Haitian Times », un téléphone à l'oreille, passe des instructions par-ci, par-là pour le son du char, la décoration etc. Le barbecue traditionnel est au rendez-vous. Beaucoup de va et vient, un spectacle particulier cette année. En effet, Doc, Jimmy, Kevens et Larochelle, du mouvement « LORAY », sont en train de transformer à coups de pinceau ce char du ministère en une véritable oeuvre d'art.
Une curiosité, mêlée d'admiration, est, peinte sur tous les visages. On sent la fierté de tous les Haïtiens et Haïtiennes qui s'extasent devant le chef-d'oeuvre qui prend corps.
- Haïti est réellement prise en compte cette année, dit un jeune homme avec un accent qui rappelle celui du Cap-Haïtien. Une dame de répondre
- " Kominote Jamayken an pap pran devan n ane sa a ".
Les badauds déguste ce dimanche soir comme s'il s'agit d'un verre de champagne.
On peut voir Merline, Sony, Nazaire, Winifred et les autres s'assurer de la bonne marche pour le lendemain, tandis que Gabrielle Justa de Canal 11, de son côté, fait corps avec sa caméra, voulant tout voir, tout prendre sans laisser une miette... comme d'habitude. Richarson Dorvil, caméra au point, mitraille tout ce qu'il voie.
Minuit passé, la ministre de la Culture, Marie Laurence Jocelyn-Lassègue, fait un dernier tour. Fatiguée, mais heureuse de voir que toute la mise en place est assurée. L'équipe l'est également, d'avoir planté enfin le décor pour que la communauté haïtienne de New York accueille son carnaval du Labor Day 2010.

Le Labor day
La fièvre en ce début de journée gagne New York à petits feux, les routes sont barricadées, des hommes et des femmes déguisés vont et viennent sans se soucier de la reprise des activités le jour suivant. Les saveurs de mille et un barbecues font monter l'eau à la bouche des carnavaliers. La Jamaïque, la Barbade, Trinidad, Sainte-Lucie, toutes ces îles de la caraïbe, investissent le bitume pour voir passer leur délégation ainsi que danseurs, danseuses, musiciens et chars, etc. Des couleurs chaudes et vives font voyager tous ceux qui sont présents soit vers un coin de terre déjà connu ou vers un autre qui les fait rêver depuis longtemps déjà. Les Haïtiens et Haïtiennes, pour leur part, attendent avec une impatience quasi enfantine les premiers accords de T-Vice, de Carimi ou de Djakout #1. On murmure également que Gina Faustin et sa troupe font partie des cinq (5) devant ouvrir le défilé.
La ministre haïtienne a pour sa part rejoint les autres représentants de la Caraïbe invités à prendre le petit déjeuner avec le gouverneur de l'Etat de New York, David Patterson, et d'autres personnalités de la ville. La participation d'Haïti est chaleureusement saluée. Notons la présence dans la salle de l'artiste Michel Martelly, actuellement candidat à la présidence d'Haïti. A l'issue de cette rencontre, Marie-Laurence Jocelyn- Lassègue a eu un bref entretien avec le Gouverneur Patterson.
Le défilé va enfin s'ébranler: couleurs et créativités en parfaite symbiose captent l'attention de tous. Haïti est représentée par le groupe culturel "Kompa Guide" dirigé par Gina Faustin et Joseph Noisette, avec la participation de «Mikerline école de danse». La ministre de la Culture a ramené d'Haïti les costumes portés par ceux et celles qui défilent. Ils ont ainsi pu apprécier les talents de la styliste haïtienne Yvonne Prophète.
Marie-Laurence Jocelyn-Lassègue accepte de monter sur le char de « Kompa Guide » non seulement pour marquer la volonté du gouvernement haïtien de s'impliquer dans les activités culturelles de la diaspora, mais également en signe de remerciement à celle-ci face à sa solidarité avec les compatriotes de l'île, après l'événement du 12 janvier.

Défilé carnavalesque
Vient enfin le tour des chars haïtiens, moment tant attendu. En tête, Carimi assure avec brio une ambiance à la "Zandolit", meringue qui fait succès en 2009. La performance a émoustillé la diaspora new yorkaise présente sur Eastern Parkay et en quête d'un plaisir "made in Haïti." Cependant, si cette joie est donnée, elle n'est pas partagée par les musiciens. Car, dans les rangs de Carimi, Michael Guirand, chanteur principal du groupe, vient de perdre son père le matin même. Fritz Hyacinthe, dit « Fito Farinen », le manager, exprime en des termes clairs sa satisfaction et remercie vivement le « Haitian times » pour son support.
Comme à l'accoutumée, Anténor Hervé "Shaba" de Djakout #1 harangue la foule avec des slogans les uns plus amusants que les autres. Les premières notes de la meringue «T-Vice manniget» coupe la température, qui tente de se rafraîchir, en faisant vibrer les participants du Labor Day. Le char du ministère, sur lequel se trouve Djakout #1, ne manque pas sur tout le parcours d'attirer les regards et des compliments de la foule. Décoré par des professionnels de l'art, il est vrai qu'il tranche parmi les autres qui sont habillés de panneaux publicitaires. Rolls Lainé (Roro), en bon doyen du groupe, relance par un mot ou une phrase sa bande venue d'Haïti pour le plaisir des carnavaliers de la communauté de New York..
Jean Emmanuel Jacquet et Paul Vilfranche, plume en main, la tête en effervescence, cherchent des mots pour décrire des retrouvailles ponctuées de rires et de grandes accolades de ceux et celles qui se retrouvent, l'espace de ce week-end du carnaval. Fredo de " Kanpech", de son côté, est tout heureux sur le char, savourant sa première fois au carnaval du Labor day. Sa présence est également appréciée par ceux qui le reconnaissent.
Jamais l'un sans l'autre, T-vice est au talon de Djakout # 1 pour garder le rythme et procurer à tous ces bouffées de joie et de chaleur qu'ils vont emmagasiner pour les jours à venir. D'une meringue à une autre, la bande à Roberto électrise son passage sur Eastern Parkway. Leur professionnalisme habituel permet aux uns et aux autres de danser sur le parcours comme s'ils sont au pays.
Yannick Gaston, pour sa part, consultante proposée par le ministère pour appuyer la communauté pour sa participation au carnaval caribbéen, prend des notes en vue d'un contenu culturel de poids lors des prestations des compatriotes à Miami, Boston, Montréal, Paris et ailleurs.
Le promoteur culturel Zagalo, en bon habitué du Labor day, ne semble pas étonné le moins du monde d'entendre à 5 heures le coup du sifflet des agents de l'ordre mettant un terme à cette ambiance euphorique, qui laisse les fêtards sur leur faim. Il semble que les organisateurs reprochent aux chars haïtiens de ne pas être précédés, comme les autres, de personnes déguisées, comme le veut la règle au carnaval caribéen.
Le ministère de la Culture et de la Communication a du pain sur la planche!
7 septembre.
Il est 6h 20 a.m. Je vous quitte, un avion n'attend pas.
Sandra Rabrun
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83493&PubDate=2010-09-21

Inciter les jeunes à lire avec plaisir

Intéresser les jeunes à la lecture afin de diminuer le nombre d'analphabètes scolarisés dans le système éducatif haïtien. C'est l'objectif poursuivi par René Garot, administrateur de la Bibliothèque communautaire de Fonds-Parisiens. En ce sens, il a procédé vendredi dernier à la réalisation d'un atelier de lecture à l'intention des jeunes écoliers et universitaires de cette communauté. Animé par le journaliste et professeur Marc Exavier, l'atelier a permis aux participants de prendre conscience de l'importance de la lecture dans l'évolution de l'être humain.
Des jeunes participants à l'atelier
de lecture qui s'est déroulé dans les
 locaux  de la bibliothèque communautaire
de Fonds-Parisiens
Haïti: Tenue décontractée, toujours mesuré, debout derrière une table à la Bibliothèque communautaire de Fonds-Parisiens, le professeur et journaliste Marc Exavier a animé vendredi dernier un atelier de lecture au profit des écoliers et universitaires de cette communauté. Assoiffés de savoir, ces jeunes, bien endimanchés, ont manifesté un intérêt certain pour l'objet-livre. Cet atelier, qui s'est déroulé autour du thème « Lire pour être libre », avait permis aux participants de donner libre cours à leur imagination en se consacrant à la lecture, car elle est à la base de tous les apprentissages.
« La lecture, c'est une affaire de longue haleine. Elle est une aventure intérieure. La lecture n'est pas spectaculaire, elle est une passion personnelle qui se partage. Il est primordial d'encourager les jeunes à lire, et ceci avec plaisir », a dit l'écrivain Marc Exavier.
Le professeur et journaliste
Marc Exavier
Dans son exposé, le professeur a expliqué que cette activité culturelle est un moyen pour nous de susciter un intérêt particulier pour la lecture chez les jeunes. « On veut intéresser les jeunes afin qu'ils développent chez eux la pratique de la lecture, une saine habitude qui leur sera profitable à l'avenir. L'avenir passe par les jeunes et les jeunes, sont l'avenir du livre », a-t-il indiqué, ajoutant que le système éducatif haïtien n'encourage pas les jeunes à la lecture.Poète et nouvelliste, il croit que le programme scolaire devrait subir une refonte au niveau primaire au niveau secondaire et au niveau universitaire.
« Le système est figé et obsolète. Les jeunes n'ont pas de goût en ce qui a trait à l'objet-livre. C'est à travers la lecture que nos enfants auront la parfaite maîtrise de leur pensée et de l'écriture », a soutenu l'écrivain, formulant le voeu de voir dans la future Haïti chaque institution scolaire et chaque université disposer d'une structure de documentation de base permettant aux élèves et aux universitaires d'enrichir leurs connaissances. C'est une initiative qui mérite d'être soutenue. C'est un sujet très important.
Pour sa part, René Garot, l'administrateur de la bibliothèque, a indiqué que cet atelier a été organisé pour promouvoir la lecture chez les jeunes. Il a également affirmé qu'une bibliothèque demeure toujours un espace important dans une communauté. Les services qui y sont offerts sont essentiels, car ils contribuent au développement personnel et à la vitalité culturelle des lecteurs et de la communauté.
René Garot, administrateur
de la Bibliothèque communautaire
de Fonds-Parisiens
« Quelqu'un qui ne lit pas est un prisonnier de l'ignorance et de l'inculture. La lecture est un élément capital dans la construction d'une société. C'est pour cette raison que nous encourageons nos jeunes à la lecture. Grâce à la bibliothèque, qui dispose de près de trois mille ouvrages, cette communauté reculée pourra exploiter au maximum nos rayons et ainsi éviter l'oisiveté. Mais aussi, elle contribuera à développer dans la zone la pratique de la lecture et, du même coup, augmentera la production littéraire », renchérit-il en soulignant que leur vision est de faire de Fonds-Parisien une ville de production littéraire à l'instar de la ville de Jérémie, la Cité des poètes.
Cet atelier a révélé l'amour et l'enthousiasme manifestés par les jeunes de Fonds-Parisiens qui se sont engagés dans cette expérience à donner le meilleur d'eux-mêmes en devenant de vrais lecteurs. Albertho Polynice , l'un des jeunes bacheliers, n'a pas caché sa satisfaction d'avoir participé à cette activité qu'il juge louable et fondamentale. « Je suis devenu un vrai lecteur, grâce aux différentes activités de sensibilisation entreprises en matière de lecture au sein de ma communauté. Cette initiative très louable est une activité exemplaire lorsqu'on sait que les jeunes, de plus en plus livrés à eux-mêmes, n'ont aucune attirance particulière pour la lecture. Pour la jeunesse (estudiantine), la lecture est une activité saine et enrichissante. C'est là un exemple à suivre à travers le pays », a souhaité Albertho.
Amos Cincir
mcincir@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83447&PubDate=2010-09-21

L'opposition radicale au pied du mur

Haïti: À mesure qu'on avance vers la date du 28 novembre 2010, l'opposition à la tenue d'élections avec l'actuel Conseil électoral provisoire (CEP) perd des ailes. Après la décision de Mirlande Manigat et de Charles Henri Baker, deux figures de cette bataille, c'est au tour de la Plateforme des patriotes haïtiens PLAPH d'abandonner le navire pour mettre le cap vers les élections. Au cours d'une rencontre tenue le dimanche 19 septembre 2010, les dirigeants de la PLAPH et leurs cinquante-huit (58) candidats à la députation et sept (7) au Sénat ont décidé de participer aux élections du 28 novembre. Question, selon le colonel Himler Rébu, de sauver cette plateforme politique. Néanmoins, PLAPH garde ses mêmes réserves vis-à-vis de l'actuel Conseil électoral provisoire.
Avec cette décision, les partis et plateformes Uccade, Libération, Rasanble et Alternative sont dans une situation assez difficile face à leurs candidats qui souhaitent participer à ces élections. Au niveau de l'Alternative, par exemple, pas moins de soixante de leurs candidats menacent de passer outre la décision des dirigeants de bouder ces joutes. Les anciens députés Éloune Doréus, également de la plateforme et secrétaire exécutif OPL et Acclush Louis Jeune, sont parmi ceux qui veulent participer coûte que coûte à ces compétitions électorales.
Faut-il rappeler qu'à la clôture la semaine dernière de la Conférence des forces politiques sociales et territoriales, Uccade, Rasanble, Alternative, et Libération se sont prononcés en faveur de l'organisation d'élections libres, honnêtes et inclusives. Elles ont décidé de maintenir la mobilisation anti-René Préval et contre l'actuel Conseil électoral Provisoire (CEP). À cet effet, elles ont créé une force politique visant la mise en place d'un gouvernement de transition en remplacement du chef de l'État le 7 février 2011. Laquelle équipe transitoire aura à initier un nouveau processus électoral.
Pendant qu'ils ont maintenu leur position contre les élections du 28 novembre 2010, les dirigeants de ces dernières plateformes projettent de poursuivre les pourparlers avec leurs candidats.
Entre temps, le Conseil électoral provisoire avance à grands pas et avec assurance vers le 28 novembre. La semaine dernière, il a reçu le décaissement des cinq millions de dollars promis par les États-Unis pour l'organisation des élections législatives et présidentielles. Le Brésil avait déjà fourni les cinq cent mille (500 000) dollars qu'il avait promis. Dans les jours qui viennent, selon le directeur général du CEP, les cinq millions de dollars du Canada devraient être disponibles. Pierre-Louis Opont, le directeur général du CE, dit espérer que l'Union européenne concrétisera ses promesses dans le meilleur délai.
Jacques Desrosiers
jadesro@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83819&PubDate=2010-09-21
Commentaires:
Nous nous bidonnâmes à la lecture de la dépêche faisant état de la constitution d'un front unitaire de l'opposition supporté par d'éternels candidats malheureux aux scores anémiques qui en réalité ne contrôle aucun parti ni aucune militance.
René Préval et la communauté internationale ont compris que les candidats aux législatives vivent de leurs fonctions de députés et de sénateurs de la République. Ils n'ont pas écouté les chants cacophoniques de cette oppositionincapable de choisir son combat et sa guerre. Ils ont continué àpréparer le festin, à poser sur la table des menus fastueux et appétissants.
Et voilà les politiciens qui salivent et des estomacs assaillis par des crampes. La loi du ventre, la logique de la survie prennent le dessus et voilà que tout le monde abandonne le navire qui va à contre-sens pour s'approcher de la table...
Qui aura été le plus fort dans cette histoire.
Malgré tout ce qui a pu être dit sur René Préval, un jour il faudra reconnaître l'étendue de son talent en matière de politique politicienne made in Haïti...

La RTNH aura bientôt une couverture nationale grâce à Voilà

Haïti: La compagnie de téléphonie mobile Voilà a conclu en juin dernier un protocole d'accord et de partenariat avec la Radio Télévision Nationale d'Haïti (RTNH) en vue de permettre à ce média de service public de rendre finalement possible son projet de couverture nationale. Ce partenariat permettra, d'une part, à la RTNH d'équiper les sites, Vigie (Cap-Haïtien), Chen Kontan (La Gonâve), Hilaire (Petite-Rivière de L'Artibonite), Haut-Piton (Fort-Liberté) Savanne Carré, Bellevue (Jacmel) et Brieux (Cayes), apprend-on d'un communiqué émanant de Voilà. C'est la compagnie verte qui assurera le fonctionnement de ces sites, d'une part, en les dotant d'un appareil dénommé « E-1 » permettant la retransmission de l'image et du son, et d'autre part, en fournissant de l'énergie à tous les sites disséminés un peu partout à travers les dix départements géographiques du pays.
Par ailleurs, indiquent les responsables de Voilà, des investissements de base seront réalisés pour le compte de la RTNH, notamment :
- la conformité de la mise à la terre, procédure impliquant l'installation d'un paratonnerre et la reprise des équipements existants sur le site de Vigie ;
- l'installation d'une nouvelle génératrice sur le site de Chen Kontan ;
- la mise en conformité de la salle de Brieux y compris l'installation du système de climatisation ;
- des travaux d'infrastructures aux locaux de la TNH ;
- la fourniture et l'intégration des interfaces codeur / décodeur analogiques numériques ;
- l'intégration d'unités mobiles pour la retransmission d'évènements en direct.
Fort de ce témoignage de l'engagement de Voilà dans le social haïtien, Robin Patberg, directeur général de la compagnie, a déclaré : « Ce protocole d'accord et de partenariat entre Voilà et la RTNH est une nouvelle preuve de la capacité de notre compagnie à travailler pour la modernité dans l'intérêt commun ». Toujours selon M. Patberg, « la position de ce média sur le marché et sa longue expérience dans le domaine de l'audiovisuel font que nous attendons de ce contrat qu'il permette à la RTNH de servir la population au mieux de ses nouvelles capacités ».
Pour sa part, le directeur général de la Radio Télévision Nationale d'Haïti (RTNH), Pradel Henriquez, affirme que « le nouveau contrat avec Voilà en juin dernier en vue de la couverture nationale de la TNH a complètement bouleversé la donne dans le bon sens. Ce contrat reflète d'abord un besoin de partenariat, d'échange de techniques, de services et de compétences. Il traduit aussi une certaine confiance mutuelle exprimée sous un mode binaire privé-public généralement antagonique. C'est un contrat qui doit déboucher tôt ou tard sur la diffusion de programmes de la TNH sur tout le territoire national à 100%, ce qui du même coup permettra de trancher, une fois pour toutes, la problématique de la couverture nationale des médias d'État posée depuis une quinzaine d'années sans solution pratique ».
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83814&PubDate=2010-09-21

Carte Blanche à Jean-Claude Boyer ...Le désarroi des jeunes

Haïti: Les jeunes sont désemparés. Chacun d'eux veut construire son avenir, mais c'est impossible. Puisque, à force de tâtonnements, d'hésitations et d'incohérences, les responsables de la formation supérieure ont fini par ériger des barrières pour endiguer le flot de bacheliers qui, chaque année, frappent aux portes des universités. La société haïtienne piétine, en partie parce que, dans les sphères de décision, a été privilégiée la facilité. Les solutions de facilité ont vite fait de rejeter la majorité du capital humain potentiel qui ne demandait qu'à être formé. S'est-on inquiété du sort des exclus de l'université d'Etat ? Non, cette inquiétude ne s'est pas traduite dans un changement d'orientation, un changement de cap pour leur permettre d'éprouver enfin l'agréable sensation de bénéficier d'une formation supérieure. Je suis parti en quête d'une réponse, tout au moins d'une explication, à la vive inquiétude des jeunes, qui est devenue mienne tant elle m'interpelle. Et il y a vraiment de quoi partager leur appréhension. J'ai découvert que ceux des bacheliers dont les parents arrivent avec difficulté, et même à coup de contorsions, à financer leurs études, avaient fini par intégrer les nouveaux centres d'enseignement supérieur qui ont ouvert leurs portes à Port-au-Prince ces dernières années. Précisément, pour répondre à la demande de formation des jeunes. Une demande croissante d'année en année. Ces initiatives venant de particuliers sont louables. Malgré tout, nombreux sont les bacheliers qui n'ont pas la chance de fréquenter une université privée. Volontairement, je ne mentionnerai pas ceux qui ont fait le choix de se former en République voisine ; là encore, les études sont financées par leurs parents. Une charge vraiment lourde. On y reviendra. Oui, d'année en année, de jeunes bacheliers restent inoccupés, et se retrouvent dans le désoeuvrement. La raison tient, je le répète, dans l'adoption de solutions de facilité. Point nécessaire d'exposer ici le mécanisme de sélection adopté. Cependant, il a abouti effectivement à l'exclusion de milliers de jeunes.
En ce qui concerne les étudiants qui avaient trouvé une fenêtre ouverte grâce à la décision prise par des particuliers de participer à la dotation du pays en centres de formation - même si les locaux sont exigus, et que les campus demeurent une vue de l'esprit - ils ont, pendant la catastrophe, payé le prix du sang. Le gouvernement n'a pas cherché à faire le décompte des étudiants qui ont péri, pendant le séisme, dans l'effondrement des locaux abritant leurs Facultés. A quoi bon cette comptabilité macabre ? Puisque à l'intérieur, et davantage depuis la catastrophe, tout est à faire. Les priorités ne sont pas définies. Pourquoi intégrer le sort des étudiants dans la reconstruction ?
Reconstruction au nom de laquelle le gouvernement justifie son assiduité auprès de l'international, sans arriver à lui faire délier la bourse. Comme si l'international attendait le changement de leadership pour se décider à tenir ses promesses. En attendant, il ne traîne pas les pieds sur au moins un point. Heureusement. L'aide promise à nos étudiants se matérialise. Le Brésil offre son aide; pendant 18 mois, il accueillera des étudiants dans ses universités. La France accueillera un quota. Les Etats Unis d'Amérique prendront leur part du lot. Le Canada offre sa coopération. L'initiative la plus spectaculaire est à mettre à l'actif du président dominicain Leonel Fernandez qui compte financer dans le Nord d'Haïti, l'implantation d'une université dont la capacité d'accueil sera de dix mille étudiants. Si le projet devait aboutir, à coup sûr la nécessité pour nos jeunes de traverser la frontière aux fins d'études ne se poserait plus. Mais ce qui nous fait sourciller est que la perche a été tendue par nos voisins dominicains. Comme si nos dirigeants avaient été frappés de cécité et de surdité, pour être restés inactifs pendant trop longtemps pour améliorer l'offre spatiale afin d'absorber la demande de plus en plus croissante en formation de nos jeunes. Pour nous qui traînons aux pieds le boulet du sous-développement et n'arrivons pas à trouver nos marques en vue du décollage, l'initiative dominicaine a toutefois surpris. Il n'y a pas de décollage économique sans un capital humain en quantité et naturellement bien formé. La catastrophe a fait que la République dominicaine vole maintenant à notre secours pour suppléer à la défaillance des dirigeants haïtiens vis-à-vis de la jeunesse. Se satisfaisant de l'existant précaire, ils ont été incapables d'aller à la rencontre des préoccupations légitimes des jeunes, la principale étant précisément la construction de l'avenir au-travers de leur absorption dans les centres de formation en enseignement technique et supérieur.
Comment comprendre que, même dans la lointaine Afrique, plus précisément au Sénégal, les jeunes sont prêts à s'y installer pour poursuivre des études ? La vérité tient en ce que, trop longtemps délaissés, ils saisissent désormais la première opportunité. Si je vous disais que, du temps de mes études à la Faculté de Droit, j'avais des camarades venant de la Martinique et de la Guadeloupe, me croiriez-vous ? Je vous laisse méditer sur le recul enregistré depuis.
Jean-Claude Boyer
jc2boyer@yahoo.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83802&PubDate=2010-09-21

Le leadership du Sénégal

Ironie de l'histoire, le tremblement de terre du 12 janvier survenu en Haïti a dopé les relations entre Port-au-Prince et un certain nombre de capitales africaines. Mais le Sénégal a prouvé, une fois de plus, son savoir-faire face à ses pairs du continent noir. Haïti: Dès la diffusion des premières images du séisme, le président sénégalais, Me Abdoulaye Wade, a senti le vent du boulet et a offert d'accueillir sur son territoire ceux des Haïtiens qui le désirent. Excellente opération de communication pour un homme connu pour son franc-parler et ses prises de position hautement courageuses. Un geste fort qui donne l'alerte à l'Union africaine (UA) et suscite un regain d'intérêt dans les autres métropoles africaines. Chose rare, même les pays pauvres sur le papier comme le Tchad et le Burkina Faso proposent des enveloppes financières lors de la conférence des bailleurs du 31 mars à New York.
En Haïti même, où les autorités pensent à tout, un tel élan de solidarité en provenance de la lointaine Afrique est plutôt bien accueilli. Dans les sphères du pouvoir, on projette même de dépêcher, sans en indiquer la date, une importante délégation à Dakar pour mieux formater l'offre sénégalaise. Simple effet d'annonce, selon certains, ce voyage n'aura pas lieu à la période fixée. Cependant, les contacts diplomatiques entre les deux capitales et l'ambassade du Sénégal à Kingston (Jamaïque) se multiplient.
A ce jour, des dizaines d'Haïtiens vivent sur le territoire sénégalais, où ils ont été accueillis en frères. Dans les semaines à venir, plus d'une centaine de jeunes des deux sexes, boursiers du gouvernement sénégalais, mettront le cap sur Dakar, pour y entreprendre des études supérieures dans des établissements universitaires de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Voilà un bel exemple de coopération Sud-Sud en plein 21e siècle. Pourtant le Sénégal n'est pas un eldorado au sous-sol regorgeant de minerais ou de pétrole, comme c'est le cas dans d'autres destinations du continent. Le pays a connu un développement important en 48 ans (1960-2008). La croissance prévue pour 2010 est de l'ordre de 4 %. Majoritairement musulman, démocratique à un degré appréciable, stable politiquement et économiquement, le Sénégal est devenu la locomotive de la diplomatie africaine en Haïti. Ce n'est pas le fait du hasard. Déjà au début des années 80, une subvention de l'ancien président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, avait permis de créer au sein de l'Université d'Etat d'Haïti un temple du savoir sur le monde noir dénommé Institut d'études et de recherches africaines d'Haïti (IERAH). Cet établissement d'enseignement supérieur formait des africanistes spécialistes de l'Afrique, de la Caraïbe et de l'Amérique noire. Mais sans raisons évidentes, l'IERAH pourtant créé par décret présidentiel, devait être subtilement mis en sommeil et remplacé par un autre institut, dont la vocation n'avait rien de commun avec la volonté de l'ancien président sénégalais et de ces africanistes haïtiens très nombreux. Ces derniers avaient pourtant déployé des efforts surhumains pour que l'IERAH devînt une réalité palpable dans cette partie du monde...
Aujourd'hui comme hier, la diplomatie sénégalaise ne se contente pas uniquement de simples accolades entre officiels de délégations haïtiennes et africaines dans les couloirs des forums internationaux, ni de promesses sans lendemain découlant de ce genre de rencontres. Dans cette partie de l'Afrique, haut lieu de la déportation à Gorée de millions d'esclaves vers les Amériques, la mémoire collective n'a pas oublié que la liberté des Noirs a commencé en Haïti, véritable berceau de la Négritude. A Lomé, Cotonou, Abidjan, Monrovia, Yaoundé, Kinshasa, Libreville, Ndjamena et autres capitales africaines, la cause haïtienne émeut les coeurs des intellectuels africains, qui ont lu et étudié « La tragédie du roi Christophe » du Martiniquais Aimé Césaire.
Malgré son histoire émaillée de violences politiques, de coups d'Etat et d'instabilité économique, Haïti, à quelques variables près, a les indicateurs économiques et sociaux d'un pays de l'Afrique subsaharienne et ne fait pas moins face aux mêmes défis. Jusqu'à date, le Sénégal reste un havre de paix disposant d'infrastructures à la hauteur de ses ambitions. La pauvreté y côtoie aussi l'opulence. Dans la sous région et au-delà, il est toujours bien auréolé par le fait que c'est l'un des rares pays d'Afrique de l'Ouest à n'avoir jamais connu de coup d'Etat en cinquante ans d'indépendance.
Tout compte fait, il y a lieu de s'interroger sur l'absence notoire d'ambassades africaines en Haïti, alors que Cuba et la Jamaïque en regorgent. C'est le même constat dans la quasi totalité des 53 pays du continent africain où l'on ne dénombrerait pas plus de trois ambassades haïtiennes d'ouverture récente. Comment expliquer qu'un ambassadeur plénipotentiaire africain choisisse de résider à la Jamaïque au lieu d'Haïti. Existe-il une véritable diplomatie africaine en Haïti ? La réalité en est que durant ces trente dernières années, Port-au-Prince n'a pas renversé cette tendance. Le même problème se pose au niveau des Etats africains noyés dans des contradictions internes.
Au plus fort de la guerre froide, François Duvalier entretenait d'excellentes relations personnelles avec les dirigeants des pays comme le Tchad, la Guinée de Sékou Touré ou l'Ethiopie de l'empereur Hailé Sélassié 1er. Des centaines d'Haïtiens travaillaient en Afrique comme enseignants et experts des Nations unies dans les années 60 et 70. D'autres s'étaient aliénés les régimes au pouvoir au Congo, au Tchad, au Gabon, au Bénin et avaient connu des fortunes diverses... Le nombre impressionnant de couples mixtes, depuis une cinquantaine d'années, contraste avec ce manque d'engagement politique à peine voilé qui caractérise les gouvernements d'Haïti et des pays de l'Afrique subsaharienne. Autres faits significatifs, et pas des moindres : depuis 1804, date de proclamation d'Haïti de son indépendance, seul un chef d'Etat de ce pays s'est rendu en visite officielle en Afrique. Il s'agit du président René Préval. Seuls trois dignitaires africains sur cinquante-trois : Sékou Touré (Guinée Conakry), Hailé Sélassíé 1er (Ethiopie) et Tabo Mbeki (Afrique du Sud) ont foulé le sol haïtien.
Le Sénégal vient rappeler, à sa manière, aux opinions publiques d'Haïti et d'Afrique que la solidarité n'est pas un vain mot sous le prisme de la « Renaissance africaine » ou du Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Il y a lieu de relever cet effort. Même si -calcul politique oblige - le premier mandataire sénégalais, qui ne fait que perpétrer une tradition chère à ses prédécesseurs et à son continent n'est pas un ange aux yeux de ses opposants.
A Port-au-Prince, les futurs maîtres de la République issus des élections de novembre 2010 - si elles ont effectivement lieu - devront réinventer une véritable diplomatie africaine, dans la mouvance des relations Sud-Sud. La diplomatie sénégalaise mérite le respect et, surtout, la plus grande attention.
Belmondo Ndengué
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83761&PubDate=2010-09-21

"Haïti, kenbe la !" de Rodney Saint-Eloi

Haïti: L'auteur haïtien Rodney Saint-Eloi publie "Haïti, kenbe la !" (Haïti, redresse-toi !), un témoignage unique sur les trente-cinq secondes qui ont terrassé son île ce 12 janvier 2010.
Un témoignage unique sur les trente-trois secondes qui ont terrassé Haïti le 12 janvier 2010. Le récit hallucinant de ces destins frappés par le séisme, comme ce père qui presse ses enfants de rentrer pour étudier : cinq secondes plus tard, sa maison s'effondre sur les siens... Le bruit sourd qui est d'abord perçu comme un tir de mitraillettes et qui précède la déchirure des bâtiments s'écroulant en accordéon. Puis le silence total. Le nuage noir, la nuit... Et les Haïtiens bercés de traditions vaudou qui croient à l'apocalypse car « les églises non plus n'ont pas résisté au goudougoudou ». Ces hommes et ces femmes de toutes conditions qui errent sans but, le chaos mais aussi l'extraordinaire énergie déployée par les plus pauvres... et l'instinct de survie qui transfigure le malheur.
« J'ai écrit ce livre pour faire taire en moi les fureurs du goudou-goudou, ce séisme désormais ancré dans les entrailles de tous les Haïtiens. »
Haïti, en plus de la violence de l'histoire, de la misère, n'avait pas besoin de séisme. C'est une violence de trop. L'esclavage, la colonisation, l'exploitation, les occupations auraient amplement suffi. « La nuit, je me sens balancé. La terre vacille au moindre mouvement. Je me mets à lire ou à écrire pour oublier que la terre, qui sait nourrir, peut aussi trembler et tuer. »
« J'ai écrit ce livre pour dire que la vie ne tremble jamais. Un peuple debout cherche sa route, à la lueur des bougies. Un peuple debout cherche de l'eau et du pain, et enterre ses morts. Car les morts savent traverser les jardins et frappent aux fenêtres des rêves pour apporter aux vivants l'espoir. »
Ce texte commence donc avec l'atmosphère du tremblement de terre et de cette fête de la littérature dans ce pays si pauvre matériellement, mais si riche de sa culture. Les écrivains arrivent, les organisateurs se démènent car le programme est ambitieux. Puis vint le goudou-goudou. 35 secondes et un pays qui bascule encore plus dans l'horreur.
Si l'écrivain s'autorise quelques flashbacks, le récit reste dans son ensemble linéaire. Le scribe raconte ce qu'il voit. Il y a des anecdotes qu'on lui rapporte. Il y a ce qu'il entend à la radio. Si les premières pages sont écrites dans un style ampoulé, la voix de Saint-Eloi se veut très rapidement plus naturelle et transmet mieux son ressenti sur ce qu'il perçoit. Il réussit à échapper au misérabilisme. Ce que rapporte Saint-Eloi relève à la fois de l'abattement et du désir de faire face en fonction de ses ressources, comme ces jeunes qui continuent de jouer au jeu de dames comme de coutume, quelques jours après le séisme. Certaines images pourront surprendre. Mais c'est Haïti.
Si Saint-Eloi évoque la solidarité entre les auteurs dans les premières heures du tremblement de terre, Trouillot, Laferrière et lui-même pour prendre des nouvelles des proches, plus on avance dans le texte et dans le temps, plus son analyse se montre global.
Rodney Saint-Eloi revient sur la violence de la société haïtienne, les taches encore présentes du passé colonial, les antagonismes qui continuent d'écraser les communautés de ce pays. Le temps du séisme, le sentiment que tous les Haïtiens sont logés à la même enseigne, malgré leurs divisions.
L'espoir est sûrement dans le message que lui adresse le grand écrivain Frankétienne peu de temps après son retour à Montréal où il broie du noir « Je continuerai à écrire et à peindre. L'attribut de Dieu est sa perpétuation. Même sous les décombres, j'attends le Nobel. Et note bien ceci: je ne mourrai pas sans le Nobel ». Celui qu'il désigne comme « un génial mégalomane », abattu quelques heures après le goudou-goudou, rêve de nouveau de conquérir le monde par ses mots et par son oeuvre, dans sa demeure en reconstruction. C'est Haïti, sans démagogie, dévastée, mais digne. L'espoir est haïtien.
Cela fait deux jours et on dirait une éternité: tant de voix trébuchées, tant de murs lézardés. Désormais la ville est divisée en deux fractions, celle qui est debout et qui respire sans en savoir la raison, et celle qui est ensevelie sous les gravats. La nouvelle histoire du pays débute par ce cri perçant qui fendille le ventre de la terre : rafales de mitrailleuses lourdes, tremblements des toits, craquelure des chaises. Une houle sans nom engrange, tranquille, la mémoire des choses. Un grand bruit de tonnerre, on croirait que le diable bat sa femme. Tous les visages sont fissurés. Tous les corps. Les morts paraissent sérieux sous les décombres. Ils ont sur la figure une balafre secrète.
« En terminant cet ouvrage, je me demande si des mots simples peuvent relever un pays en ruines, si la succession de séismes humains ou naturels peut cesser par une simple formule incantatoire. « Haïti, kenbe la ! ». En terminant ce livre témoignage, Rodney Saint-Eloi, homme de lettres haïtien, éditeur, fondateur des Editions Mémoire d'encrier, pose la question de la place, de l'intérêt, de la portée de ces mots cochés sur papier, ces mots qui racontent la souffrance, l'espérance, le combat d'un peuple qui ploie sous le poids des éléments en furie.
Source combiné
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83697&PubDate=2010-09-21

WE MISS YOU BADLY WYCLEF!...J'AURAIS VOTE WYCLEF

WE MISS YOU BADLY WYCLEF!

C’est réellement dommage que le CEP, à tort ou à raison, ait exclu Wyclef Jean de la liste des candidats aux élections de novembre prochain. Personne ne peut nier en fait l’effet médiatique pour Haïti que représentait ou aurait représenté sa présence dans l’arène comme candidat. 
Là, on ne tient compte ni de ses capacités à diriger un pays, ni de sa probabilité de l’emporter sur le candidat officialiste ou sur les autres candidats pratiquant la politique traditionnelle d’Haïti. 
Avec WYCLEF en liste, l’actualité haïtienne était assurée d’une certaine pertinence dans les médias importants du monde. Que ce soit au niveau des grandes chaînes de télévision ou des journaux les plus lus et consultés. Car, après l’essoufflement normal de l’actualité post séisme, 158 jours après le 12 janvier, les médias avaient patiemment attendu les six mois pour faire le point et le bilan de la situation. 
Pour eux, l’actualité haïtienne n’a de l’intérêt que dans un espace-temps reparti en multiples de trois mois. Tout le monde a su par exemple qu’après six mois, la situation du pays avait peu ou pas changé. 
Ce constat n’a été à l’origine d’aucune démarche visant à savoir le pourquoi de cette inertie, ni de mouvement poussant les acteurs à agir dans le sens du bon sens pour apporter des solutions à de sérieux problèmes qui perdurent dans le temps. Entre le sixième et le neuvième mois. Bien merci. Rien à faire on attend. 
Ce n’est guère un beau titre « Haïti, six mois et un jour plus tard ». Non plus « Haïti six mois et une semaine après ». La mode est aux multiples de trois ou des fractions de trois mois. « HAITI NEUF MOIS PLUS TARD », « HAITI UN AN PLUS TARD », « HAITI DOUZE MOIS PLUS TARD », voilà des titres « in » et qui vendent. Cependant entre le sixième et le neuvième mois la calamité, la souffrance et la misère des sinistrés restent palpables et réels. 
Au moins avec un WYCLEF Jean dans al course électorale, son actualité assurerait une bonne relève avant l’arrivée de ces titres à vous couper le souffle et à vous inciter à acheter des journaux ou à vous asseoir devant les postes de télévision. 
En suivant la « route des cyclones », on peut craindre le pire pour Haïti et les haïtiens vivant sous les tentes « d’infortune ». Et nous ne voudrions pas que le passage d’un de ces phénomènes atmosphériques ne nous remette au devant de la scène internationale dans al rubrique des catastrophes. 
En attendant, personnellement, je regrette l’absence de WYCLEF Jean sur la liste de ceux qui partiront en campagne pour les présidentielles haïtiennes. 
DL 01/09/2010