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vendredi 8 octobre 2010

L'émergence d'une classe politique, une nécessité pour Haïti

On ne change pas une équipe qui gagne, dit-on. Mais lorsqu'une équipe ne peut pas donner de résultat, on est obligé de la changer, dis-je. En politique, lorsqu'on reconduit quelqu'un en poste, cela sous-entend qu'on était satisfait des performances de la personne et on la retourne en fonction, qu'elle soit élective ou nominative, pour continuer ou terminer le travail qu'il a commencé. Est-ce le cas en Haïti? Si la réponse est non, d'où la nécessité de l'émergence d'une nouvelle classe d'hommes aux affaires politiques de ce pays Haïti: Avant le mardi 12 janvier, il suffisait de visiter ou d'habiter pendant un certain temps en Haïti pour se rendre compte de la situation catastrophique du pays. Plus de la moitié de la population vivait dans l'extrême pauvreté. Haïti n'était plus le pays essentiellement agricole qu'elle était durant le début du 19e siècle. La société se trouvait chaque jour confronté à des problèmes d'insécurité, au coût élevé de la vie, l'analphabétisme, la corruption et d'enrichissement illicite de leurs mauvais dirigeants. Le taux de mortalité en Haïti était très élevé. Près d'un million d'enfants en âge scolaire n'avaient pas accès à l'instruction de base. Moins de 35% de ceux-là qui sont scolarisés arrivaient à peine à atteindre la 5eme année fondamentale. Environ 80% des élèves fréquentaient des écoles privées alors que l'article 32 de la Constitution de 1987 stipule que l'instruction sest gratuite. Pour un pays sans emploi où les gens vivaient dans l'extrême pauvreté, le cout de l'instruction était très élevé pour les familles. De 1804 jusqu'à cette date, les enfants en âge de scolarisation ont toujours été négligés. Seule une faible minorité des enfants et des jeunes bénéficiaient d'une scolarité effective et consécutive. Haïti n'avait pas assez d'écoles et de professeurs compétents. Ce n'était pas seulement au niveau de l'éducation que le bilan était lourd. Dans tous les domaines de la vie nationale, la situation était catastrophique. Tout ça était le résultat de plus de 200 ans de mauvaise gouvernance. Mais les 35 secondes du tremblement de terre du 12 janvier ont mis a nu et montrent très clairement comment les autorités haïtiennes sont incapable de diriger les 27,750 km2.
Le « moi » ou l'individualisme est très poussé chez l'haïtien. Que ce soit en Haïti ou à l'extérieur, l'Haïtien aime parler de lui-même et de sa réussite personnelle. Je suis la fille de monsieur ou de madame... Mon fils a été de chez les...Je conduis la voiture de l'année. J'habite dans les hauteurs de... Pendant qu'ils passent la majeur partie de leur temps á parler de leur réussite, ils n'ont même pas eu le temps pour voir, négativement, le développement des bidonvilles etdes marchés publics près de chez eux. Cela ne les intéresse pas puisque ils peuvent toujours acheter un ticket pour aller se soigner à l'extérieur. En quoi cela peut-il les intéresser puisqu'ils peuvent payer les meilleures universités pour leurs enfants. Pour eux, environnement, infrastructures, décentralisation, justice sociale etc. ne sont que de simples mots.
Bref, il y eut le 12 janvier. Selon Daly Valet dans l'éditorial du Matin 'Ras-le-bol' du lundi 19 avril 2010 « Le séisme du 12 janvier a assené le dernier coup de pioche fatal à ce qu'il restait de Port-au-Prince. Notre capitale était devenue une sorte de poubelle à ciel ouvert. En fait, ce tremblement de terre n'a fait qu'apporter une signature naturelle à un acte de décès dressé par les habitants de la ville eux-mêmes et ses gestionnaires successifs depuis 1986. Cette descente ininterrompue aux enfers est à inscrire dans l'ordre des dommages directs et collatéraux de l'incurie et de la mal gouvernance. Les élites militaires putschistes, la gent lavalassienne et cette ribambelle d'objets politiques volants non identifiés de l'ère post-duvaliérienne n'ont fait que se servir grassement, mais non servir gracieusement. De l'État central aux municipalités, la République dans son entièreté, une et indivisible, périclitait. Jusqu'à l'actuelle dislocation. Désastres transversaux. Marasmes multisectoriels. Absence de vision ? Incompétence ? Quelle qu'en serait la cause, le bilan de ceux-là qui se disputaient et se tuaient pour le contrôle des vestiges de l'État bancal et atrophié duvaliérien est là. La crise de gouvernance et l'inconséquence des élites. Le pays et sa capitale implosaient parce que médiocrement administrées".
Lorsqu'on grandissait en Haïti durant les années 1980, on savait nous présenter le gouvernement de Jean-Claude Duvalier comme responsable de tous les maux du pays. Etant un gouvernement rétrograde, donc on voulait son départ. Pensant qu'une fois parti, la situation socio économique des classes défavorisées allait être différente, mais la classe politique de l'opposition avait elle une certaine préparation ou programme pour assurer la transition de celui qui entre père et fils avait dirigé le pays pendant presque trente ans. En quittant le pays, il y eut donc après le départ de Jean Claude Duvalier le 7 février, une absence de leadership. Remplacé par un gouvernement civilo-militaire appelé Conseil National de Gouvernement (CNG), ce Conseil, avec un mandat de deux ans, avait pour mission, de refaire le tissus social, doter le pays d'une nouvelle constitution et du même coup le sécuriser pour l'organisation des élections libres, honnêtes et démocratiques. Le Conseil était composé de: le Lieutenant Général Henry Namphy, président, les colonels, Williams Régala, Prosper Avril, Major Max Vallès, Ingénieur Alix Cinéaste et professeur, Me. Gerard Gourgue.
Dans son discours inaugural, Namphy déclarait que « L'Armée ne nourrit aucune ambition politique et demeure au service des intérêts supérieurs de la Patrie ». Si certains voyaient dans ce discours une garantie comme quelqu'un qui allait conduire Haïti vers la démocratie et la croissance économique, déjà, les plus prudents de la classe politique se méfiaient du gouvernement de transition. Historiquement les expériences avec les militaires au pouvoir se révélaient toujours négatives, donc déjà on parlait de Duvalier sans Duvalier. Le gouvernement de transition serait t-il en mesure de combler le fossé de presque deux cents ans d'inégalités entre ceux là qui possèdent et ceux qui n'ont rien. Le général Namphy avait- il la possibilité, l'expérience et la bonne volonté pour répondre aux attentes du peuple haïtien qui a tant souffert des vingt neuf années de dictature des Duvalier ? Serait-il en mesure de se conduire en vrai chef capable de prendre les bonnes décisions pour le pays ou une poupette facile d'être influencée et intimidée par les macoutes et la communauté internationale ?
De concert avec les forces rétrogrades du pays, le régime militaire allait s'identifier et montrer son vrai visage. « Banboch demokratik lan fini », déclarait le président du Conseil. Influencé par la politique extérieure des grandes puissances occidentales et la maladresse des politiciens de la gauche haïtienne aussi bien de l'inexpertise des militaires á diriger, l'attente du peuple haïtien ou l'euphorie 1986 s'allait s'évanouir.
L'arrivée des activistes et hommes politiques venant de la diaspora qui pour la plupart étaient exilé pour leur opposition face au régime des Duvalier, était porteur d'espoirs. Malheureusement une fois arrivés au pays, bon nombre d'entre eux s'étaient noyés dans la grande bataille pour la lutte du pouvoir.
Sur le terrain, quant a certains activistes et dirigeants de partis politiques, de concert avec ceux de la diaspora, pour faire obstacle aux élections, a travers certaines organisations populaires a tendance de gauche, dépassée par l'évolution du temps, ils pensaient encore qu'une révolution politique ou la prise du pouvoir pouvait encore se faire par des luttes armées comme à l'époque de la guerre froide. Ainsi le boycottage de l'élection faisait son chemin par certaines organisations et associations qui se réclamaient de la masse. On assistait pendant les mois qui suivent la création du Conseil Électoral Provisoire à des déclarations codées de la part de certains leaders de partis politiques opposant à des élections. La tactique du double langage continuait comme á l'époque de la formation des constituants pouvant travailler sur la charte constitutionnelle. Avant c'était non á la constitution pour finalement dire non aux élections. Nous n'allons pas aux élections avec les militaires. Il nous faut un autre gouvernement capable d'organiser des scrutins libres et démocratiques, réclamaient les leaders politiques et les organisations á tendance gauchiste.
L'armée dans sa politique traditionnelle comme elle l'avait fait en 1957 pour le docteur François Duvalier, voulait effectivement organiser des élections orientées, dirigées pour un candidat. L'hypocrisie et la mesquinerie du jeu de double langage des leaders de la classe politique á pouvoir participer aux élections a, dans une certaine mesure, désamorcé l'atmosphère électoral et du même coup facilité l'armée dans leur jeu macabre. Au lendemain même du 7 février, certains dirigeants de la classe politique haïtienne qui se réclamaient de la gauche ou du secteur démocratique, ont toujours été indécis en terme de leur participation effective au le processus démocratique. Avec les discours démagogiques de révolutions et changement des conditions de la masse, ils n'étaient toujours pas d'accord surles moyens pour accéder au pouvoir. Dans leurs prises de position toujours codées et empreintes du double langage et de marronnage, il y a certains qui préconisaient la prise du pouvoir par la force et d'autres qui veulaient le prendre par le processus électoral, mais avec la faveur bien entendu de l'armée et de la communauté internationale.
Même lorsqu'ils s'unissaient certaines fois contre le régime militaire de transition pour protester ou dénoncer certains abus et violation des droits humains, le conflit entre ceux qui voulaient arriver au pouvoir par la force et la voie électorale était le cheval de bataille de tout un groupe de politiciens. Ceux qui voulaient aller aux élections étaient le plus souvent décriés et insultés comme vendeurs de patrie ou bien 'machan-n peyi'. Comme l'idée du « rache manyok » lancé par l'opposition avait échoué, donc il fallait trouver un moyen pour faire obstacle au Conseil National de Gouvernement. D'une façon voilée, mais moins enflammée et radicale, certains leaders qui hier encore parlaient leur double langage de anti-élections, ont rapidement changé de discours, façon de laisser la porte ouverte ou de courtiser cette même armée, dans l'exercice des élections tant décriées.
Comme les militaires ne pouvaient pas contrôler la machine électorale de 1987 et diriger le vote populaire, de concert avec les tontons macoutes, ils ont planifié et perpétré le massacre 'de la ruelle Vaillant'. Le même jour, général Namphy annonçait la caducité du Conseil Electoral Provisoire. Rapidement un autre conseil électoral de facto fut créé pour organiser les élections bidons du 18 janvier qui devaient porter au pouvoir le professeur Lesly François Manigat

Le gouvernement de Lesly Manigat
Au matin du 7 février 1988, c'était dans l'indifférence totale que le Professeur a prêté serment comme le premier président élu post Jean-Claude Duvalier, devant un parlement que le peuple et la communauté internationale ont considéré comme illégitime. « La fin justifie les moyens ». Mais quand on arrive au pouvoir comme dans le cas des élections illégitimes du 18 janvier, les moyens étaient vraiment limités et impossibles à justifier. La fin justifie que le professeur était incapable de diriger une Haïti où les militaires ne voulaient pas retourner dans leurs casernes, et, conformément aux normes internationales, suivant le contexte du nouvel ordre mondial, et remettre le pouvoir à un gouvernement civil, issu d'élections libres, honnêtes et démocratiques.
La gestion du pouvoir politique issue des élections du 18 janvier 1988 s'avérait difficile et même impossible. Deux choses handicapaient le gouvernement du professeur Manigat : La crédibilité des élections qui l'ont emmené au pouvoir et l'impopularité du président. La légitimité des élections qui ont emmenés le président au pouvoir avait été questionnée par la communauté internationale aussi bien par les forces politiques d'Haïti, questionnement qui a mis les nouveaux élus que de l'exécutif et du législatif en isolement. Impopulaire nationalement et isole par la communauté internationale, le professeur était arrivé au pouvoir dans un contexte très difficile. Comme le président n'avait pas la légitimité, donc les bailleurs de fonds ont été timides au déblocage d'aides financières qu'avait besoin le régime pour exécuter son programme. On lui reprochait d'arriver au pouvoir à partir des élections non crédibles, mais il paraît être le seul à avoir une idée de la bonne gouvernance des choses publiques.

Le gouvernement de Namphy II
Mis sur le banc de touche pendant les vingt neuf années des Duvalier pour jouer un rôle de second et de complices des dictateurs dans les actes criminels et violations des droits du peuple haïtien, une fois au pouvoir en 1986 après le départ de Jean-Claude Duvalier, l'armée ne voulait plus rester dans les casernes. Le coup contre Manigat, le 20 juin, par ceux-là même qui avait organisé les élections truquées pour le porter au pouvoir, retourne avec le général Namphy au pouvoir pour une seconde fois, pour continuer ses exactions et ses basses oeuvres qui ont été bien sûr interrompues pendant les quelque mois du gouvernement civil de Manigat. Tout portait a croire que le second mandat de ces militaires sans vision sera un gouvernement de répression où les macoutes et les nostalgiques duvaliéristes retourneraient au pouvoir pour continuer le duvaliérisme sans Duvalier.

Le gouvernement du général Avril
A la faveur d'un coup orchestré par un groupe de soldats, manipulés par des officiers mesquins de la hiérarchie militaire, qui se réclamaient de la base progressiste des forces armées d'Haïti (Fad'H), Prosper Avril est arrivé au pouvoir. C'était le tour de « l'intelligent Avril ». Non seulement le général n'avait pas de programme pouvant répondre aux desideratas du peuple, mais il ne voulait non plus organiser des élections. Heurté à une classe politique qui voulait des élections et une population assoiffée de changement, le Général Avril devait, après plusieurs jours de manifestations, quitter le pouvoir le 10 mars 1990.

Le gouvernement de Ertha Pascal Trouillot
Avec l'investiture du Juge Ertha Pascal Trouillot au Palais national, elle était devenue la première femme à pouvoir occuper ce poste. Le défi qu'attend le gouvernement de Madame Trouillot était énorme. En dépit de l'origine du gouvernement qui était le fruit d'une large consensus entre tous les secteurs et acteurs de l'élite politique, l'administration de Madame Trouillot était incapable de faire appliquer la justice dans le pays. Arrivée à la première magistrature de l'Etat avec un pouvoir sans base de popularité puisque elle n'était pas de la trempe des politiciens traditionnels qui sont capable de manipuler les bases politiques pour pouvoir contrôler certains dossiers importants dans la problématique haïtienne, le nouveau locataire du palais national était sans marge de manoeuvre face à une force militaire qui avait pris goût au pouvoir politique. En dépit de ce qu'on peut dire ou penser de la gestion de Madame Trouillot, en moins de dix mois, avec l'aide de la communauté internationale, son gouvernement a pu organiser les élections générales du 16 décembre 1990. Elections qui devait porter au pouvoir le populaire prête, Jean-Bertrand Aristide.

Aristide au pouvoir
C'est dans un atmosphère de fête et de réjouissances dans tout le pays et dans les communautés haïtiennes en diaspora que le gouvernement sorti des élections du 16 décembre d'abord, au palais législatif au Bicentenaire, ensuite pour les cérémonies religieuses, à la Cathédrale de Port-au-Prince le 7 février 1991. Le nouveau gouvernement avait-il l'expérience et la volonté pour opérer les réformes nécessaires tant souhaité par les masses défavorisées. D'un activisme militant au verbe enflammé de « makout pa ladan'l, anba inperyalis » à la présidence, le père Arisitide devenu président savait-il exactement les responsabilités qui l'attendaient au lendemain même de son investiture du 7 février.
Après presque deux cents ans de luttes d'une nation déchirée par la misère et l'inégalité entre ceux-là qui possèdent et ceux-là qui n'en ont rien, le 7 février 1991, les destinées du peuple haïtien ont été remises au chef Lavalas. Avec une vote massive de 67% aux élections générales du 16 décembre, président Arisitde pensait qu'il avait le plein feu vert de décider de la moindre petite chose des institutions du pays. Arrivé au pouvoir sur une base populiste. Dans un premier temps c'etait « tim tim bwa chèch, twa woch di fe e grès kochon ki kwuit kochon. Pour finalement arriver à « si pa gen la pè nan vant, pap kab gen la pè nan tèt. Autant de discours populistes vides de sens. Discours qu ne correspondaient pas aux réalités politiques et économiques d'un peuple sans emploi, sans grands centres hospitaliers et universitaires. De coup d'état au départ force, l'homme qui occupait la scène politique haïtienne pendant les années 90, laissait impression quelqu'un qui ne savait comment garder son pouvoir voire changer l'image du pays. Ainsi, le 29 février 2004 comme il survolait Cité Soleil en direction de son exil en Afrique du Sud, il laissait plus de misère dans son propre fief que lors du vol de Jean-Claude Duvalier pour la France en 1986. Il rentrait dans l'histoire comme quelqu'un, qui comme ses prédécesseurs, a échoué lamentablement.
René Préval
De « naje pou soti a gade m nan je map gade w nan je », René Préval et ses hommes ont dirigé le pays comme un président sans vision. Préval n'a pas pu ni pendant son premier ni au cours de son second mandat instaurer l'autorité de l'état comme il l'avait promis. Il n'a pas pu non plus empêché la corruption dans les institutions publiques. Le programme d'apaisement social était une simple illusion. Les bandits imposèrent leurs lois aux autorités. Au moment ou Préval, avec sa plateforme politique Espoir transforme en Unité, préparait les élections de février pour renouveler le tiers du sénat et les 99 députés, le pays avait été terriblement frappé par le tremblement de terre du 12 janvier. Si Préval est le seul après le départ de Jean Claude Duvalier a pouvoir boucler tous ses mandats de cinq ans, il apparait pourtant désorienté et sans options face aux défis d'une Haïti post séisme.

Abraham di se ase. Nou bezwen yon lòt klas politik
La maladresse et l'inefficacité des dirigeants post duvaliériens à résoudre les problèmes de base de la fonction régalienne ont conduit à une Haïti plus pauvre qu'avant 1986. Après plus de 20 ans post Duvalier, le bilan est lourd. Le résultat de ceux-là qui ont dirigé Haïti a mis à jour l'incapacité de la classe politique, particulièrement du secteur populaire à diriger. Les institutions sont affaiblies. Port-au-Prince est devenue une ville poubelle ceinturée de bidonvilles.
Les bandits imposent leurs propres lois aux paisibles citoyens en passe a des problèmes économiques, vie chère et chômages. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le pays ne peut pas continuer à recycler les mêmes politiciens post Duvalier. Si cela continue, on retrouvera les mêmes résultats négatifs. A savoir une Haïti sans emploi, sans sécurité, sans écoles, sans infrastructures, des dirigeant arrogants et corrompus. Comme « les problèmes politiques sont les problèmes de tout le monde et les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques », donc on doit réinventer Haïti avec une nouvelle classe d'hommes dans les affaires publiques du pays. D'ou la nécessité de l'émergence d'une nouvelle classe politique.
Bien des années auparavant, l'Ambassadeur américain Brian Dean Curran anticipait l'idée d'une nouvelle classe politique. C'est dans cet ordre d'idées que dans son discours très significatif prononcé le 9 juillet 2003 lors d'une soirée d'adieu organisée par la HAMCHAM qu'il déclarait. "J'espère que les têtes froides prévaudront. Et j'espère que l'ultime incohérence, la nostalgie de l'ère duvaliérienne, n'induise personne à appuyer financièrement ou autrement, aucun rôle politique pour Jean Claude Duvalier. Le passage du temps ne devrait pas effacer les crimes. Les pages de l'histoire ne peuvent pas être retournées. Cherchez de préférence parmi vos incroyablement talentueux jeunes professionnels éduqués à Harvard, Columbia, Stanford, Georgetown et autres universités américaines, à la Sorbonne ou l'HEC, à McGill ou Laval, pour une nouvelle génération de leadership politique, éprouvés dans le creuset des idées modernes, mais maintenant en Haïti, préparant un meilleur avenir pour Haïti et non la pérennité, la nostalgie ou la revanche". Le peuple haïtien doit avoir une alternative entre ceux-là qui ont échoué pendant les vingt cinq dernières années dans la gérance des affaires publiques du pays et ceux-là qui peuvent apporter le changement et réinventer Haïti.
En reconduisant ces mêmes messieurs dans d'autres postes, le peuple saura qu'il a fait choix pou ke lekòl kontinye tonbe sou piti li. Mete mesye sa yo nan pouvwa ankò se pèmèt pa gen anyen ki fet pour résoudre le problème de l'insécurité, de la faim, du chômage et de l'électricité. Reconduire ces messieurs au pouvoir c'est donner un autre mandat de cinq ans à Préval ou à ces messieurs pour continuer à nous regarder dans les yeux et de nous dire de nager pour sortir. De Namphy a Préval, la classe politique traditionnelle avait 25 ans pour prouver son efficacité et ses compétences dans la bonne gouvernance des affaires politiques du pays. Malheureusement, ils ne savaient pas comment s'y faire. Le tremblement de terre du 12 janvier est le coup de grâce. Il montre que rien de sérieux ne peut sortir de ces messieurs. Donc après un quart de siècle, c'est le moment de remercier et renouveler le clientèle de la classe politique haïtienne de l'après 1986.
Prof. Ésaü Jean-Baptiste
younalot@yahoo.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84104&PubDate=2010-10-07

L'agriculture doit être une des priorités des efforts de la reconstruction selon Oxfam

Dans son nouveau rapport rendu public cette semaine, l'organisation internationale, Oxfam, appelle les instances concernées à accorder la priorité aux investissements dans le secteur agricole dans le cadre du plan de reconstruction du pays, dévasté par le tremblement de terre du 12 janvier. Oxfam exhorte les pays donateurs à financer le plan d'agriculture du gouvernement estimé à un montant de 772 millions de dollars. Ils doivent aussi abandonner la politique commerciale consistant à subventionner certains produits de consommation dont le riz et à éliminer les barrières à l'exportation des produits haïtiens.
« Les images poignantes des maisons effondrées montrent à quel point la capitale et les villes avoisinantes sont frappées par le tremblement de terre. Cependant, elles n'informent pas quant aux effets du tremblement de terre sur les communautés rurales. Le séisme a eu des effets néfastes sur la production agricole, ce qui a affecté tout le pays où environ 60 % de la population vivaient dans l'insuffisance alimentaire, bien avant la catastrophe du 12 janvier », a dit Philippe Mathieu, directeur pays de Oxfam.
Dans ce rapport, Oxfam appelle la communauté internationale à adopter une politique qui supporte le développement économique en Haïti. Par exemple, l'exonération des taxes sur les produits haïtiens qui entrent sur le marché américain serait l'une des mesures pouvant favoriser la lutte contre la pauvreté en Haïti.
« Il y a un paradoxe qu'il faut prendre en compte. Le riz importé des USA est subventionné et cela nuit aux producteurs haïtiens, parallèlement, le gouvernement américain investit dans le développement de la production nationale en Haïti. La communauté internationale doit abandonner ses politiques d'aide et de commerce contradictoires, dans l'objectif de supporter la croissance de l'économie rurale assez fragile en Haïti », a commenté Philippe Mathieu.
Le gouvernement haïtien a élaboré un projet d'agriculture ambitieux dans le cadre du plan de reconstruction du pays qui s'articule autour d'un montant de 772 millions de dollars. Il consiste à mettre l'emphase sur l'amélioration des infrastructures, l'augmentation de la production et l'amélioration de l'accès aux services en milieu rural. Pourtant, jusqu'à date, la communauté internationale n'a pas encore manifesté aucun intérêt à supporter ce plan.
EJ/Radio Métropole Haït
ihttp://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18317

La quasi-totalité des candidats de l'Alternative participeront aux élections

66 candidats de le Plateforme Alternative ont décidé d'ignorer le mot d'ordre de boycott du directoire de ce regroupement de l'opposition . Le directoire de l'Alternative, composé des dirigeants de la Fusion, de l'OPL et KID, maintiennent leur mot d'ordre de boycott en raison du manque de crédibilité des conseillers électoraux. Seuls 15 candidats, dont des membres du directoire de l'Alternative, Anick François Joseph, Andrice Riché et Serge Gilles, entendent respecter le mot d'ordre.
Face au refus du directoire, les candidats ont mis en place un bureau de coordination, chargé d'assurer la réalisation des différentes étapes du processus.
L'ex député de la 45 eme et de la 46 eme législature, Gary Guiteau, coordonnateur du Bureau, révèle que les multiples rencontres avec le directoire de l'Alternative n'ont pas permis d'harmoniser les points de vue. Il soutient que les candidats veulent prendre part aux joutes parce qu'ils sont en mesure de remporter les élections dans leurs régions.
Les candidats de l'Alternative sont pratiquement livrés à eux-mêmes. Le député Guiteau espère qu'il y aura avant la publication des résultats une entente entre les candidats et le directoire.
Toutefois les candidats de l'Alternative promettent de poursuivre la lutte afin de rendre le processus électoral plus crédible. Les élections sont un passage obligé, martèle M. Guiteau pour qui l'élection d'un parlement légitime est une condition du développement économique d'Haïti .
Interrogé sur le retard de ces candidats dans la course électorale, Gary Guyteau révèle que certains candidats avaient déjà lancé leur campagne.
LLM / radio Métropole Haïti

Paul Denis proclame la "victoire" de Jude Célestin à un meeting de INITE

Le candidat officiel fera la course en tête dès le plus prochain sondage et creusera l’écart définitivement sur son rival immédiat, a déclaré très sûr de lui le ministre de la justice qui, en compagnie de son collègue Joseph Jasmin, chargé des relations avec le Parlement, haranguait une foule de plusieurs centaines de partisans réunis au gymnasium Vincent Jeudi 7 octobre 2010, Radio Kiskeya
Deux ministres du gouvernement Préval/Bellerive, Paul Denis (justice et sécurité publique) et Joseph Jasmin (chargé des relations avec le Parlement) ont prédit jeudi une victoire haut la main de INITE et de son candidat à la présidence, Jude Célestin, lors d’un rassemblement de plusieurs centaines de partisans de la plateforme présidentielle anticipant, de plusieurs jours, la deuxième phase de la campagne électorale prévue à partir du 15 octobre
"Le 28 novembre qui va gagner ? Nous allons être portés au pouvoir afin de transformer les conditions de vie de la population", a lancé Denis, transfuge de l’Organisation du peuple en lutte (OPL), devant la foule réunie dans l’enceinte du gymnasium Vincent en annonçant un raz-de-marée de INITE au premier tour du scrutin présidentiel et législatif.



Commentant deux récents sondages d’opinion, dont le second a été nettement favorable à Célestin arrivé en deuxième position derrière Mirlande Manigat du RDNP, Paul Denis a dit de façon péremptoire que son favori passera définitivement en tête dans la plus prochaine enquête. "Il sera très, très loin" de son plus proche poursuivant", a-t-il assuré sous des acclamations.
Le parti officiel constitue une équipe bien organisée, d’une solidité à toute épreuve, dotée d’un projet politique dans lequel "le peuple se reconnaît", a poursuivi d’un ton ferme le ministre de la justice venu en personne appuyer la candidature de Jude Célestin à la présidence et d’autres représentants de la même famille politique en course pour le Sénat et la Chambre des Députés.
Joseph Jasmin, également en mission pour sa chapelle politique, a fait l’apologie du dialogue, vecteur de compréhension et de paix et l’une des grandes caractéristiques de INITE.
"Personne ne sera mis à l’écart. Il y aura de la place pour tout le monde", a conclu un Jasmin plus que déterminé.
Prenant la parole également, la candidate au Sénat dans l’ouest, Marie-Denise Claude, a décrit INITE comme une "plateforme soudée aux masses populaires" et une force politique créée pour lancer Haïti sur la voie de la reconstruction.
Fille de feu pasteur Sylvio Claude, opposant historique au duvaliérisme assassiné en 1991 dans la nuit du coup d’Etat contre Lavalas, Mme Claude a aussi eu des propos élogieux à l’endroit de Jude Célestin qui, selon elle, a montré sa capacité à conduire la population vers le changement lors de son passage à la tête du Centre national des équipements (CNE).
Apparemment attendu à ce rassemblement, l’aspirant à la succession de René Préval ne s’est pas présenté.
Plusieurs autres candidats de la plateforme au pouvoir comme l’ex-Député Saurel François et le chef d’OP Printemps Bélizaire, tous deux transfuges de Lavalas, sont également intervenus au gymnasium Vincent dont le décor préfigurait la véritable campagne électorale qui doit se dérouler, en principe, du 15 octobre au 26 novembre.
Elle est précédée de la phase dite visuelle qui, jusqu’au 15 octobre, doit se limiter strictement à des affichages de photos et érections de panneaux publicitaires, selon les instructions formelles du Conseil électoral provisoire. spp/Radio Kiskeya

Annette Auguste "Sò Ann" soutient implicitement Yves Cristallin

Sans se montrer, elle accueille chez elle des éléments de la base Lavalas venus faire allégeance à l’ex-ministre des affaires sociales présenté comme le futur Président qui fera revenir le "bon Dieu" Aristide jeudi 7 octobre 2010, Radio Kiskeya
L’activiste politique et responsable Lavalas Annette Auguste surnommée "Sò Ann" a endossé jeudi la candidature à la présidence de l’ancien ministre des affaires sociales, Yves Cristallin, en abritant dans sa résidence une conférence de presse de soutien à celui qui s’engage dans la course électorale sous la bannière de l’organisation Lavni.
Dans une salle où s’étaient réunies plusieurs dizaines de personnes, une entité dénommée cellule de réflexion des organisations populaires de base de Fanmi Lavalas a lancé à l’électorat un appel en faveur de Cristallin, en l’absence de "Sò Ann" réputée très proche de l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide.
N’hésitant pas à qualifier ce dernier de "Dieu", Sonny Aurélien, secrétaire général de la cellule, a affirmé dans un jeu de mot à consonance théocratique qu’ils ont choisi de voter "Kris" (Christ pour Cristallin) afin d’obtenir le retour de leur leader, exilé depuis 2004 en Afrique du Sud.
L’orateur, qui s’adressait au pouvoir en place sans le nommer, a aussi mis en garde contre toute "manipulation" du vote populaire que Lavalas, dit-il, saura défendre.
"Nous devons baigner maintenant nos propres enfants et non plus ceux des autres afin d’éviter d’être trahis", a martelé M. Aurélien qui voit déjà en Yves Cristallin le prochain Président d’Haïti.
Signataire de la charte de Fanmi Lavalas et ex-président de la Chambre basse du Parlement, l’ancien ministre de René Préval empêchera par sa victoire aux urnes la "disparition" du secteur politique dont il est issu, selon la lecture de la cellule de réflexion des organisations populaires de base de Fanmi Lavalas.
La conférence de presse s’est achevée sur des slogans Lavalas et des proverbes créoles scandés à l’unisson. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7110
Commentaires:
Si le jeune candidat à la présidence se respecte il devrait savoir que l'héritage aristidien est très lourd à porter actuellement en Haïti. Aristide et tout son club de gauchiste retardataire qui dirigent le pays 1986 au même titre que les Duvalier sont responsable de la situation du pays.
Les jeunes doivent démontrer qu'ils sont capables de réaliser et assurer la promotion de la rupture avec tout ce qui nous empêche d'avancer depuis deux siècles.
L'appui de "so ann" est un appui pongongon quine peu que faire du tort!

Affaire Willio Dor/Evans Lescouflair : le parquet de la capitale classe le dossier sans suite

Porté en triomphe par des dizaines de partisans accompagnés de bandes de rara, le ministre de la jeunesse et des sports est blanchi des accusations de viol et pédophilie portées contre lui ; Willio Dor et le médecin qui lui avait accordé son certificat médical font désormais l’objet d’une plainte, annoncent les avocats du ministre jeudi 7 octobre 2010,Radio Kiskeya
Le parquet de Port-au-Prince a décidé jeudi soir de classer sans suite la plainte pour viol portée par le nommé Willio Dor contre le ministre de la jeunesse, des sports et de l’action civique, Evans Lescouflair, à l’issue d’une audition ayant tourné à une manifestation de rue de plusieurs dizaines de partisans déchaînés de l’intéressé.
Après avoir interrogé pendant environ six heures M. Lescouflair, assisté de son conseil de défense, le commissaire du gouvernement, Me Harrycidas Auguste, a mis fin pour "absence de preuve" à une affaire qui avait défrayé la chronique ces dernières semaines.
Cette étape une fois franchie, les avocats du ministre, Samuel Madistin, Bernard Gousse, Hannibal Coffy et Cadichon Champagne sont passés à la contre-offensive et ont déposé une double plainte contre Willio Dor et le Dr Jorden’s Saint-Baptiste respectivement pour accusation fantaisiste et usage de faux en écriture publique.
Attaché à l’Hôpital de l’université d’Etat d’Haïti (HUEH), le médecin est accusé d’avoir contrevenu à la loi en acceptant de délivrer au plaignant, huit mois après le supposé viol, un certificat attestant qu’il aurait été victime de violences sexuelles ayant laissé des lésions internes.
Me Samuel Madistin précise que le parquet avait demandé et obtenu du directeur exécutif de l’HUEH, Dr Alix Lassègue, un rapport médical dans lequel il a prouvé que le certificat incriminé n’avait aucune valeur juridique.
Estimant que son client a fait les frais d’une délation, l’avocat soutient que Willio Dor aurait exposé à la presse un "viol imaginaire" pour se venger de son acien patron à la suite de sa révocation pour détournement de fonds au centre d’appui à la jeunesse (CEDAJ).
Ce renvoi était intervenu le 2 janvier 2010, jour férié chômé en Haïti au cours duquel les administrations sont censées rester fermées.
Argumentant comme son collègue Madistin sur les motifs du rejet de l’accusation, Me Bernard Gousse a souligné les incohérences du certificat médical délivré au-delà du délai admis de 72 heures et l’absence d’un rapport balistique sur le coup de feu que M. Lescouflair aurait tiré pour maîtriser sa prétendue victime.
Entouré à son arrivée d’une foule, incluant des bandes de rara, qui l’avait accompagné jusqu’aux portes du parquet, le titulaire du ministère de la jeunesse et des sports en est ressorti visiblement renforcé.
"Je savais que la raison était de mon côté. C’est pourquoi j’avais confié le dossier à mes avocats", a brièvement déclaré Evans Lescouflair qui assure vouloir rester auprès des jeunes malgré deux semaines d’attaque assimilées à un "lynchage politique".
Il doit se prononcer sur le dossier lors d’une conférence de presse prévue vendredi matin.
Collaborateur et ami proche du Président René Préval, le ministre Lescouflair avait bénéficié ces derniers jours du soutien de différents groupes issus des quartiers défavorisés de Port-au-Prince particulièrement remontés contre des Sénateurs de l’opposition ayant relayé les accusations de viol présumé de M. Dor et d’attouchement sexuel sur son neveu de 16 ans. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7109
Commentaires:
Le ministre a célébré sa victoire avec un peu trop de ferveur. Orté en triomphe par des dizaines de partisans ah! mon chè! bagay yo pat bezwen rive jis-laaa...EN Haïti les militants pour n'importe quelle cause s'achètent contre rien!

Les étrangers ne font qu’exploiter à leur profit la crise haïtienne, déclare le président de la CNDDR Alix Fils-Aimé

Il dit ne disposer d’aucune information sur la distribution d’armes dans le pays, comme le soutient l’ancien premier ministre Jacques Edouard Alexis jeudi 7 octobre 2010, Radio Kiskeya
La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) présentes sur le terrain ne pratiquent que le « business crise », a déclaré mercredi M. Alix Fils-Aimé, président de la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CNDDR), dans une interview accordée à Radio Kiskeya.
« Les étrangers trouvent leurs intérêts dans nos crises et jamais Haïti n’avancera tant que ses propres fils ne se seront résolus à assumer leur destin », a poursuivi le responsable de la CNDDR, une entité avec laquelle la mission onusienne a collaboré dans les initiatives qui visaient à démanteler les gangs constitués après le départ du président Jean Bertrand Aristide en 2004.
Alix-Fils-Aimé a fait ces déclarations en marge d’une réaction qu’il était invité à produire concernant les récentes révélations de l’ancien premier ministre Jacques Edouard Alexis, candidat à la présidence sous la bannière du Mouvement pour le Progrès d’Haïti (MPH), relatives à la distribution d’armes par le gouvernement dans le but de contrôler les prochaines élections. Le président de la CNDDR qui estime que ce serait vraiment grave si de telles révélations étaient fondées, affirme ne disposer d’aucune information en ce sens. Il estime que ce serait à M. Alexis de fournir des détails à ce sujet. Par contre, il admet que, à chaque période électorale, des groupes tentent d’accéder au pouvoir par la violence.
M. Fils-Aimé a enfin réitéré la volonté de la CNDDR et de la Police Nationale d’Haïti à continuer l’œuvre de désarmement et à sévir contre les bandits. [jmd/Radio Kiskeya]
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7106

Aristide avait "démissionné" en 2004, dit son ancien Premier ministre

Outre ce coup de massue asséné à son ex-patron, Yvon Neptune, aujourd’hui candidat à la présidence, confirme la présence de "chimères" dans les rangs de la Police Nationale avant la chute de Lavalas Mercredi 6 octobre 2010, Radio Kiskeya
Le dernier Premier ministre de Jean-Bertrand Aristide, Yvon Neptune (2002-2004), candidat du parti Ayisyen Pou Ayiti aux présidentielles de novembre, a déclaré mercredi sur Radio Kiskeya que l’ancien Président Lavalas avait bel et bien présenté sa démission avant son départ en exil, le 29 février 2004.
“J’ai eu la copie de la lettre de démission de M. Aristide, elle était authentique”, a lâché Neptune en réponse à une question à l’émission Di m ma di w consacrée aux élections.
Une affirmation qui contraste totalement avec les propos d’Aristide lui-même et de ses partisans selon lesquels l’ancien chef de l’Etat, exilé en Afrique du Sud, aurait été victime d’un "kidnapping moderne" commandité par la France et les Etats-Unis.
Tour à tour porte-parole de la présidence et président du Sénat avant de devenir le Premier ministre d’Aristide, au départ de ce dernier, Yvon Neptune avait assuré la transition et cohabité avec le nouveau Président provisoire d’alors, Me Boniface Alexandre.
Gérard Latortue devait succéder au Premier ministre sortant quelques semaines plus tard.
Dans la même émission, le candidat à la Présidence est allé d’une révélation à une autre en affirmant que des “chimères”, nom des partisans zélés du régime Lavalas, avaient intégré la Police Nationale aux derniers jours de Jean-Bertrand Aristide au pouvoir.
Différents témoignages ont été recueillis sur la présence dans l’Artibonite d’un certain nombre de "faux policiers" venus combattre les rebelles du Front de résistance dont la progression de l’insurrection, couplée aux pressions diplomatiques occidentales, avait pratiquement donné le coup de grâce à un régime déjà fortement ébranlé par des manifestations pacifiques colossales de l’opposition démocratique.
Libéré de prison après plus d’un an d’incarcération pour son implication présumée dans le "massacre de La Scirie" à St-Marc (Artibonite, nord), au cours duquel de plusieurs dizaines de personnes proches de l’opposition auraient été exécutées, Yvon Neptune a, encore une fois, protesté de son innocence. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7105
Commentaires:
Il parait que je vais définitivement adorer ces élections que je critique à tout le temps. Elles seront sans doute d’un apport considérable dans l’élaboration de l’histoire du pays. Avec des vérités cachées à demie et de vrais mensonges camouflés en certitudes, le linge sale ne se lavera plus en familles.


Après les démêlées Preval/Alexis, nous assistons à la rupture Neptune/Aristide. L’ancien premier ministre quia en quelque sorte payé de sa liberté sa loyauté et son implication au sein du gouvernement d’Aristide déballe tout. Au moins il reprend à haute voix des vérités cachées que certains candidats n’oseraient jamais évoquées surtout quelques semaines avant les élections présidentielles.

Yvon Neptune a donc confirmé ce que tout le monde savait :

1.- Aristide a démissionné en 2004 avant d’être embarqué pour l’Afrique du Sud

2.- Les partisans zélés d’Aristide avaient infiltrés et intégrés la Police Nationale d’Haïti au moment le plus violent des confrontations entre le gouvernement et le secteur des étudiants.

A travers cette attitude, Yvon Neptune se rachète, se libère d’une tâche qui est en quelque sorte très mal vue. Il s’approche d’une aile modérée qui risque de prendre le contrôle des affaires en Haïti.

Il est sûr qu’il ne gagnera pas les élections. Ne dit-on pas que sans le vote Lavalas il n’y aura pas de gagnant. Les Lavalassiens feront comme tout le monde et se laisseront guider par la politique du ventre vide. Un gros pan de cette tendance s’alignera avec le PROPRE (PROCHAIN PRESIDENT).

Personnellement je considère comme courageuse l’attitude de l’ex premier ministre qui au fond n’est pas aussi méchant qu’il en a eu l’air dans le passé.

Il a des couilles !

CIRH : moins de nouveaux projets, priorité à l’exécution

La commission pour la reconstruction d’Haïti n’a pas droit à "l’erreur", disent ses co-présidents Jean-Max Bellerive et Bill Clinton qui, pour la troisième réunion de cette entité, constatent que, pour cette période, près de 450 millions de dollars sur 700 promis ont été récoltés mercredi 6 octobre 2010, Radio Kiskeya
La commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti va désormais s’occuper beaucoup moins de l’approbation des projets liés à la reconstruction pour se consacrer totalement à l’exécution de projets portant sur le logement, la santé, l’éducation et le ramassage des décombres du séisme de janvier, ont annoncé mercredi à l’issue de la troisième réunion de la CIRH ses deux co-présidents, le Premier ministre Jean-Max Bellerive et l’ex-Président américain Bill Clinton.
S’exprimant à la Primature, siège de l’ancienne ambassade américaine, où se tenait la rencontre organisée par téléconférence en présence du Président René Préval, le chef du gouvernement a révélé que 448 millions dollars sur un montant de 700 millions attendu sont désormais disponibles en vue du financement des 49 projets déjà approuvés, neuf mois après la plus grande tragédie de l’histoire d’Haïti.
Cependant, 18 nouveaux projets estimés à 700 millions de dollars ont reçu le feu vert des commissaires.
Les différents travaux qui doivent être entrepris reflètent les grandes priorités gouvernementales, a indiqué Bellerive en soulignant que tous les membres de la CIRH sont conscients que le processus de reconstruction ne doit pas aboutir à un échec.
Dans cette perspective, il n’y aura pas de place pour la corruption, a-t-il promis avant de présenter la coopération post-séisme entre les autorités haïtiennes et la communauté internationale comme une expérience unique à l’échelle planétaire en terme de mobilisation de ressources humaines, financières et techniques.
Se félicitant de l’absence d’éclatement social et d’épidémie dans le pays et du retour en classe des écoliers malgré les effets dévastateurs de la catastrophe du 12 janvier, le Premier ministre Jean-Max Bellerive juge impossible l’attribution de logements à tous les sans-abri. Il faudrait une enveloppe de cinq milliards de dollars pour pouvoir redonner un toit à plus de deux millions de personnes en situation précaire à travers la construction de 500.000 unités de logement alors que l’aide promise sur trois ans est inférieure à ce montant, a-t-il poursuivi.
Pour sa part, Bill Clinton s’est montré dans l’ensemble satisfait du processus de décaissement des fonds promis à Haïti dont 30% seulement ont été acheminés à la CIRH. L’ancien chef de la Maison Blanche a également regretté le retard mis par son propre pays à concrétiser ses dons, une situation imputable à certaines obstructions enregistrées au Congrès. Toutefois, l’administration Obama doit commencer à honorer ses engagements dans les prochains jours.
Les autres donateurs sont appelés à en faire autant.
Dans le cadre du processus de reconstruction, l’accent va être mis sur les projets à impact rapide, a annoncé M. Clinton. Est-ce pourquoi, ajoute-t-il, la priorité est accordée à l’éducation, la santé des femmes, la construction de logements et l’enlèvement des débris.
Il a, par ailleurs, plaidé en faveur de la création d’un système éducatif universel, élément indispensable à la reconstruction d’Haïti.
Le Président René Préval s’est contenté de prendre part à la réunion sans faire de déclarations à la presse.
Jugée trop prééminente et lente dans ses prises de décision, la commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti a très peu de résultats à son actif, plus de six mois après sa création, en avril dernier, par l’adoption d’une loi très controversée dans les deux Chambres du Parlement. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7104

Funérailles de Dieudonné Cédor, l’un des derniers géants de la peinture haïtienne

Des représentants du monde artistique et intellectuel ont notamment fait leurs adieux au vieux maître mercredi 6 octobre 2010, Radio Kiskeya
Diverses personnalités du monde des arts et de la culture ont rendu mercredi un ultime hommage à Dieudonné Cédor, lors des funérailles de l’illustre peintre chantées en l’église Saint-Pierre de Pétion-Ville (banlieue est de la capitale).
Dans son homélie, le célébrant principal, le père Thalès Eugène, s’est appesanti sur les qualités humaines et le talent artistique exceptionnel du disparu en rappelant que ses toiles ont fait l’objet de maintes expositions internationales. Le prêtre a aussi mentionné la présence en Haïti de nombreuses œuvres du vieux maître ainsi que ses fresques murales, réalisées avec son ami Néhémy Jean, en 1967, à l’aéroport international Toussaint Louverture.
Présent aux obsèques, le peintre Philippe Dodard a précisé qu’il assistait à la cérémonie à la fois en tant qu’artiste et représentant d’Elizabeth Débrosse Préval. Au nom de l’épouse du chef de l’Etat, il a annoncé la création prochaine d’une bibliothèque Dieudonné Cédor à Anse-à-Veau (Nippes, sud-ouest), sa ville natale.
Outre les membres de la famille éplorée, on notait dans l’assistance la présence du directeur général du ministère de la culture, Stéphane Mallebranche, de l’ancienne ministre de la culture Magali Comeau Denis, du célèbre artiste-peintre et compagnon de route de Cédor, Franck Louissaint, de l’historien Michel Hector, de galeristes, collectionneurs et anciens étudiants du disparu à l’Ecole nationale des arts (ENARTS).
L’inhumation a eu lieu au cimetière de Turgeau.
Dieudonné Cédor s’est éteint le 27 septembre dernier, à 85 ans, des suites d’une maladie de plusieurs mois après avoir été l’un des principaux acteurs du XXe siècle artistique haïtien à travers différentes expériences fondatrices ou novatrices à plus d’un titre comme le Centre d’art, le Foyer des arts plastiques ou encore la galerie Brochette. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7103

Les donateurs décaissent un tiers des fonds promis pour la reconstruction

Pour la première fois depuis le lancement de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti (CIRH), Bill Clinton, affiche une relative satisfaction. L'ex président des Etats-Unis se réjouit de la réponse des bailleurs de fonds qui ont décaissé plus de 30 % des fonds promis pour la reconstruction d'Haïti ravagé par un violent séisme le 12 janvier 2010. Il s'agit en réalité du résultat des multiples interventions de M. Clinton auprès des donateurs qui s'étaient engagés dans le processus de reconstruction lors de la conférence de New York. L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU est optimiste et assure que les autres donateurs commenceront à décaisser les fonds après l'annonce de la mobilisation de l'assistance américaine.
Près de 50 % des fonds disponibles ont été mobilisés au cours des 6 dernières semaines, révèle M. Clinton.
Hier 18 projets ont été approuvés lors de la réunion de la Commission Intérimaire. Les projets, qui concernent les secteurs du déblaiement des sites, du logement, de la santé, de l'éducation et la protection des femmes et des filles contre les violences, sont estimés à 777 millions de dollars. Le co-président de la Commission Intérimaire fait remarquer que seulement 448 millions de dollars sont déjà disponibles.
Tout en se réjouissant des résultats obtenus, M. Clinton croit qu'il faut au cours des prochains jours mettre l'emphase sur des projets prioritaires tels le logement, le déblaiement et la création d'emplois.
Au total 49 projets ont été approuvés par le conseil d'administration de la CIRH. La santé est le secteur social ayant jusqu'ici obtenu une part importante des fonds mobilisés. M. Clinton se réjouit également des investissements dans le secteur de l'éducation. Des projets ont permis à 80% des enfants qui n'avaient pas accès à l'éducation de fréquenter un établissement scolaire cette année.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18314

Luck Mervil envisage de concrétiser son ambitieux programme avant la fin de l'année

L'artiste haïtiano-canadien Luck Mervil prend à bras le corps son ambitieux projet de changer le monde. Au cours des 6 derniers mois, M. Mervil a réalisé plusieurs allers-retours entre le Québec et Haïti afin de préparer les étapes administratives du programme Vilaj-vilaj. Le projet de M. Mervil est différent des autres projets des ONG veulent qui multiplient les interventions dans le secteur du logement. Il ne s'engage pas uniquement à construire des maisons mais à rendre les citoyens les véritables propriétaires des villages. L'artiste informe que la première phase du projet coûtera 25 millions de dollars. Cependant les fonds proviendront en réalité des citoyens bénéficiaires et propriétaires.
Entre Mars et septembre 2010 M. Mervil a franchi les différentes étapes administratives y compris l'obtention d'une ferme de l'Etat pour la construction du premier village. Même s'il refuse de préciser la zone de construction du premier village, l'artiste assure qu'il se situera dans une région entre Léogane et Miragoane.
Lors du lancement du programme 5 000 personnes pourront avoir accès au village qui disposera toutefois d'infrastructures pour 25 000 âmes.
Les maisons préfabriquées à partir de containers seront de standard international, promet M. Mervil qui annonce la construction d'un village moderne comparable aux villes américaines ou européennes. Entre autres des systèmes permettront de capter les eaux usées et les vidanges qui serviront de matières premières pour la production de l'électricité.
L'ambitieux projet de Mervil pourrait voir le jour à la fin de cette année.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18315

Le Canada accorde 5,8 millions de dollars pour les élections

Le gouvernement canadien a confirmé mardi dernier le décaissement prochain de 5,8 millions de dollars en vue de la réalisation des élections du 28 novembre. La ministre canadienne de la Coopération internationale, Beverley Oda, assure que le décaissement de cette somme garantira des "institutions démocratiques fortes et une saine gouvernance sont essentielles pour assurer le succès de la reconstruction en Haïti". Elle attire l'attention sur la nécessité d'avoir " processus électoral équitable et transparent qui aidera à préserver la stabilité dans l'Haïti d'après-séisme".
L'aide canadienne vient s'ajouter aux contributions des autres donateurs dont les Etats-Unis, le Brésil et le trésor Public. En septembre dernier le gouvernement américain avait annoncé le décaissement des 5 millions de dollars promis pour la réalisation des élections.
Les autorités électorales sont dans l'attente du décaissement des 7 millions de dollars promis par l'Union Européenne.
A l'instar des autres contributions, les fonds accordés par le gouvernement canadien seront gérés Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). L'appui financier aidera à financer des projets tels l'aide opérationnelle au CEP apportée par le PNUD, le soutien technique de Elections Canada et l'observation des élections par le Conseil national pour l'observation des élections.
Le budget pour la réalisation des activités électorales est de 29 millions de dollars.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18313
Commentaires:
C'est assez amusant de suivre  l'inv..l'évolution de la situation en Haïti. (Merde j'allais dire l'involution!. Vaut mieux ça que fellation pour inflation!). D'un côté Bill Clinton se réjouit du fait que les donateurs aient débloqué 30% du montant promis pour la reconstruction. Une construction qui commence lentement et surement mal. De l'autre côté des donateurs allouent des millions pour élire des individus qui seront sans aucun doute des obstacles à la reconstruction du pays que ce ne sont pas carrément des obstacles.
Ces politiques de poids et de mesures différents complètement incongrues laissent rêveur.
On se demande définitivement quel est l'objectif non avoué de la communauté internationale pour Haïti.

Haïti: la république des ONG

Publié le 08 octobre 2010.-
Jocelyn Coulon:

L'auteur (j.coulon@cerium.ca) est directeur du Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix, affilié au CERIUM de l'Université de Montréal.
La reconstruction est mal partie.  La mise en oeuvre
des projets est lente, plus d'un million de sinistrés vivent
toujours dans le dénuement complet.
PHOTO: MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE
Au moment où l'ancienne gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean s'apprête à assumer ses responsabilités d'envoyée spéciale de l'UNESCO en Haïti, le représentant de l'ONU sur place lance un cri d'alarme. Ce pays est devenu une république aux mains des ONG et les choses stagnent dans ce pays, dit-il. Il faut tout revoir.
Edmund Mulet, le représentant spécial de l'ONU en Haïti et chef de la MINUSTAH, est d'un naturel calme et posé. Il a traversé de rudes épreuves comme opposant au Guatemala où il a été emprisonné. Négociateur impliqué dans les processus de paix en Amérique centrale, il sert l'ONU depuis une décennie. Il y représente la quintessence de son corps diplomatique. Au cours des dernières années, j'ai eu la chance de le rencontrer et de discuter longuement avec lui. Jamais un mot plus haut que l'autre. Sur Haïti, visiblement, il est exaspéré. Il ne mâche pas ses mots.
Dans un entretien accordé à l'agence Reuters la semaine dernière, M. Mulet regrette que les milliards de dollars investis en Haïti depuis longtemps n'aient eu «?aucun impact sur l'État de droit?». «?Cela doit changer?», insiste-t-il. Il reconnaît que la communauté internationale, inquiète des risques de corruption et d'instabilité politique, est responsable d'avoir affaibli le gouvernement haïtien et d'avoir fait du pays une «?république des ONG?» en créant des «?structures parallèles dans l'éducation, la santé et toutes sortes de secteurs que les Haïtiens eux-mêmes devraient assumer?». Pour le diplomate, «?nous devons changer notre manière de travailler en Haïti?» et «?oeuvrer avec le gouvernement et les institutions en place.?»
L'attaque est frontale. Est-elle justifiée?? Edmond Mulet est un témoin privilégié et crédible. Il était déjà en Haïti comme représentant spécial de l'ONU entre 2006 et 2007, avant les ravages du tremblement de terre, avant que l'industrie des bonnes causes ne s'installe pour apporter le bien. Il constate, et ce qu'il voit ne lui plaît pas. Il reprend, à sa manière, l'adage voulant que l'enfer soit pavé de bonnes intentions. Les Haïtiens sont exclus, ils n'ont pas voix au chapitre. Les quelque 10 000 ONG présentes en Haïti et les représentants des organisations internationales et des gouvernements étrangers font la pluie et le beau temps. Ils ont créé un état de dépendance envers l'aide étrangère qui favorise l'irresponsabilité et l'inertie. La reconstruction est mal partie, elle risque de dérailler. La mise en oeuvre des projets est lente, plus d'un million de sinistrés vivent toujours dans le dénuement, et la campagne électorale apporte chaque jour son lot de frustration.
Les interventions internationales en Haïti depuis 1990 ont souvent fait l'objet de critiques sévères. Ainsi, en 2003, une évaluation de l'ACDI sur l'intervention canadienne dans ce pays entre 1994 et 2002 afin de former la police nationale et de moderniser les institutions judiciaires et politiques a conclu à l'inefficacité de plusieurs programmes d'aide en Haïti. En particulier, les résultats obtenus après quelque 60 millions de dollars d'investissement dans l'aide à la gouvernance et au développement de la démocratie ont fortement déçu.
Edmond Mulet serine un air déjà connu. Sa dénonciation de la république des ONG est sans doute sévère, car, après tout, ces dernières font un travail nécessaire dans un pays où 30?% des fonctionnaires et des cadres étatiques ont péri dans le tremblement de terre de janvier dernier. Pourtant, nous aurions tort d'ignorer son constat. Le contexte est aujourd'hui différent d'il y a une décennie. La volonté internationale et l'aide financière sont présentes afin, non de tout changer, mais d'offrir un espoir aux Haïtiens. Quelque 10 milliards de dollars ont été promis pour la reconstruction, et un ancien président américain porte le flambeau de cet effort. Cela ne se représentera pas. D'où la nécessité de bien écouter Edmond Mulet et de réfléchir sérieusement à l'avenir de Haïti, avec les Haïtiens.
http://www.cyberpresse.ca/opinions/201010/07/01-4330460-haiti-la-republique-des-ong.php

Haïti: l'UE évalue son aide dix mois après le séisme

Le 07 octobre 2010.-   Agence France-Presse, Port-au-Prince
Des projets d'un montant de 214 millions de dollars pour
la construction d'importants réseaux routiers avaient été
déjà présentés dans le cadre des activités de la Commission
intérimaire pour la reconstruction d'Haïti, a rappelé le bureau
de l'UE  dans le pays. PHOTO: AP
Une délégation de la Commission européenne, qui a séjourné une semaine en Haïti afin d'évaluer l'action humanitaire européenne après le séisme du 12 janvier, a annoncé jeudi que son action allait désormais entrer dans une nouvelle phase, après l'aide d'urgence.
«L'aide humanitaire est distribuée à un rythme soutenu, les besoins des Haïtiens les plus vulnérables sont pris en compte», a jugé jeudi le chef de la délégation, Esko Kentrschynskyj, révélant que l'UE distribuait 2 millions de litres d'eau par jour et fournissait 1000 abris provisoires par semaine dans les camps de déplacés.
Sur le terrain, l'UE travaille avec une quarantaine d'organisations, des agences humanitaires de l'ONU, des ONG et la Croix-rouge qui interviennent auprès des personnes sinistrées par le séisme, qui a fait près de 250 000 morts et détruit l'économie du pays le plus pauvre du continent américain.
«Tout de suite après le tremblement de terre, l'Union européenne avait débloqué 3 millions d'euros pour répondre à l'urgence, par la suite l'UE a attribué 120 millions d'euros (environ 171 millions de dollars canadiens)», a indiqué Lut Fabert, la chef du bureau de la Commission de l'UE en Haïti.
Lors d'une conférence de presse présentant le bilan de la mission d'évaluation, M. Kentrschynskyj, responsable du service humanitaire et de protection civile de l'UE (ECHO) pour l'Asie, l'Amérique latine et les Caraïbes, a indiqué que l'aide de l'Union européenne à Haïti allait entrer maintenant dans la phase de transition après l'urgence.
«Notre action va se focaliser désormais sur l'accompagnement au retour des déplacés dans leur quartier d'origine, dans le cadre d'un dialogue avec les autorités haïtiennes», a-t-il annoncé.
L'UE a d'autre part indiqué avoir présenté mercredi des projets d'un montant de 86 millions de dollars lors d'une réunion de la Commission pour la reconstruction d'Haïti sous la co-présidence du Premier ministre Jean-Max Bellerive et de l'ex-président américain Bill Clinton.
Cinq ministères seront ainsi reconstruits avec des fonds de l'UE, qui consacrera 7,5 millions de dollars à la gouvernance, 10 millions à la société civile et 6 millions à la relance de l'agriculture et l'économie rurale.
Des projets d'un montant de 214 millions de dollars pour la construction d'importants réseaux routiers avaient été déjà présentés dans le cadre des activités de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti, a rappelé le bureau de l'UE dans le pays.
L'engagement des pays de l'UE pour la reconstruction d'Haïti est évalué à 1,6 milliard de dollars, dont 677 millions apportés par la Commission.
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/seisme-en-haiti/201010/07/01-4330587-haiti-lue-evalue-son-aide-dix-mois-apres-le-seisme.php