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dimanche 9 janvier 2011

Haïti toujours en attente de reconstruction

Un an après le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, la reconstruction a à peine commencé. De la catastrophe qui a tué près de 250 000 personnes, les survivants espéraient voir surgir un nouveau pays, "refondé" et décentralisé, grâce aux 10 milliards de dollars promis par la communauté internationale. Douze mois plus tard, la population est épuisée et sans perspectives.
Près d'un million de sans-abri sont toujours entassés sous des tentes et des bâches, dans des conditions inhumaines. Seuls 5 % des décombres ont été dégagés, et la capitale, Port-au-Prince, est un immense bidonville. Les viols se sont multipliés dans les camps de fortune.
2010 restera dans la mémoire des Haïtiens comme l'année de tous les malheurs : aux ravages du séisme se sont ajoutés une épidémie de choléra, qui a déjà tué plus de 3 600 personnes, puis les violences d'une crise électorale dont personne ne voit la solution. Une mission d'experts de l'Organisation des Etats américains a été dépêchée. Aucune date n'est fixée pour le second tour de la présidentielle, alors que le mandat de René Préval prend fin le 7 février.
Les autorités locales, la communauté internationale et les ONG, omniprésentes et peu transparentes dans la gestion de leurs fonds, se renvoient la balle pour expliquer les échecs et les retards. Sonné par la catastrophe, incapable de communiquer durant de longues semaines, M. Préval est accusé d'avoir manqué de leadership pour mobiliser son peuple ou pour exproprier les terrains nécessaires au relogement des sinistrés. Mais son administration a été décimée par le séisme, et l'Etat haïtien n'a reçu qu'une part infime des sommes mobilisées grâce à la générosité internationale.
Difficultés budgétaires, effets d'annonce restés sans suite : les bailleurs de fonds n'ont pas tenu leurs promesses. Moins de la moitié des 2,1 milliards de dollars promis pour 2010 a été décaissée. Créée pour coordonner l'aide internationale, la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH) est la cible de nombreuses critiques.
Coprésidée par l'ancien président américain Bill Clinton et le premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, la CIRH a tardé à se mettre en place. Son action a été entravée par "des politiques et des priorités souvent contradictoires", selon l'ONG Oxfam. L'image de l'ONU a été sérieusement écornée par les accusations portées contre les casques bleus, soupçonnés d'avoir introduit le choléra dans l'île. Après avoir longtemps tardé, le secrétaire général Ban Ki-moon vient de nommer une commission indépendante pour faire la lumière sur l'origine de l'épidémie.
La communauté internationale est aussi accusée d'avoir poussé à l'organisation des élections alors que les conditions n'étaient manifestement pas réunies, sous prétexte qu'il n'existait pas de plan B. Mais la crise postélectorale risque de provoquer de nouvelles convulsions. Et l'absence d'autorités légitimes pourrait servir de prétexte pour retarder le versement des sommes promises.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/01/08/haiti-toujours-en-attente-de-reconstruction_1462762_3222.html

Haïti: un an plus tard

Le 12 janvier 2010 la terre tremblait à Haïti. Un séisme de magnitude sept frappait à quelques kilomètres de Port-au-Prince. La catastrophe a fait plus de 200 000 morts.

Sujets : Église Baptiste de Trois-Rivières , Haïti , Trois-Rivières , Port-au-Prince
Un an plus tard, beaucoup de travail reste à faire pour venir en aide au pays.
L’aide des Trifluviens a été mise à contribution. À plusieurs reprises, des gens du milieu culturel, sportif, communautaire, éducatif et des affaires ont fait des levées de fonds.
Une dizaine de Mauriciens de l’Église Baptiste de Trois-Rivières étaient en mission d’aide humanitaire dans la région de Tiverny en janvier 2010. Ils étaient à Port-au-Prince lorsque le séisme a eu lieu. Heureusement, personne n’a été blessé.
«Avant l’évènement, j’allais à Haïti pour aider et c’était correct. Mais maintenant le sentiment d’appartenance au peuple est beaucoup plus grand et fort», affirmait Eva-Nancie Camirand. La jeune femme, originaire d’Haïti, était sur les lieux avec les membres de l’Église.
Le Comité de Solidarité/Trois-Rivières (CS/TR) a lancé de nombreux appels à la population au cours de l’année afin d’apporter de l’aide au peuple haïtien. Des membres du comité se sont rendus à Haïti à quelques reprises au cours de la dernière année. À son retour à Trois-Rivières après un séjour de deux semaines à Port-au-Prince au mois de mai, Annie Lafontaine était en état de constater qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire sur le terrain.
Le comité tiendra une conférence de presse le 12 janvier sur l’évolution de la situation. Plus de détails à venir.
http://www.lhebdojournal.com/Soci%C3%A9t%C3%A9/Monde/1969-12-31/article-2102396/Haiti-un-an-plus-tard/1

Haïti: la revendication des Trân

Publié le 09 janvier 2011
Le Soleil

(Québec) Le calme est revenu dans la famille Trân. Un an après la tourmente du séisme en Haïti, la famille du célèbre maître de taekwondo Trân Triêu Quân a terminé son deuil. Mais si le disparu repose en paix, ses deux filles continuent à déplorer le sort réservé aux familles lors du décès d'un proche à l'étranger.
La mort tragique de Trân Triêu Quân à Port-au-Prince avait créé bien des remous il y a un an. L'homme d'affaires québécois d'origine vietnamienne s'était rendu en Haïti pour la deuxième fois en janvier 2010 afin d'y aider les citoyens à respecter des normes de construction plus sécuritaires en cas de séisme ou d'ouragan.
Le destin aura voulu que l'homme de 57 ans périsse comme bien d'autres sous les décombres de l'Hôtel Montana, où il logeait à Port-au-Prince. Aujourd'hui, l'his­toire semble triste mais limpide. Il y a un an, elle était confuse et cauchemardesque pour la famille Trân.
Trân Triêu Quân a été porté disparu peu de temps après le tremblement de terre. Mais au-delà de ce constat, c'est le brouillard. Les membres de sa famille, en quête désespérée de réponses, ne trouvent aucun réconfort auprès des autorités canadiennes et des différents ministères. Pas de coups de fil, pas d'accusés de réception à leurs demandes. Pas d'information. Le néant ou le flou, selon l'interlocuteur auquel ils se butent dans leurs démarches pour confirmer la mort de leur père.
La famille Trân est devenue pendant quelques semaines un symbole dans la région de la grogne des familles touchées par le séisme. De tous ces gens incapables d'enfin entamer leur deuil. «Nous, ce qu'on avait décrié, c'est de ne pas avoir d'information du ministère des Affaires étrangères. Des fois, de se faire dire des choses, alors que dans la réalité ils n'étaient pas au courant. C'était la partie la plus difficile à accepter», raconte aujourd'hui sa fille Cécilia.
Plusieurs familles ont ouvertement appuyé les sorties publiques des filles de Trân Triêu Quân, mais d'autres n'ont pas apprécié. Une petite souffrance en comparaison des centaines de milliers de morts en Haïti, ont reproché certains. «Il faut se rendre compte que dans une telle situation, quand tu es dans un contexte qui est aussi gros, tu as l'air de te plaindre pour rien lorsque tu demandes des petites choses. Si jamais c'est un cas isolé, la réponse ne sera pas la même. Des gens nous ont écrit après le séisme en nous disant : "Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais il y a des centaines de milliers de personnes qui sont mortes, il n'y a pas juste vous dans la vie."»
Bien consciente de l'ampleur de la catastrophe naturelle, sa fille aînée Joliette souhaitait avant tout mettre en lumière les besoins des familles endeuillées. «Que les gens comprennent, tout ce qu'on a besoin, c'est que quelqu'un soit là pour nous rassurer. Pas pour nous dire des faussetés, mais nous dire où en est le gouvernement canadien là-dedans. C'est frustrant de voir qu'il n'y a rien qui est fait. Quand on appelait le numéro de téléphone contact, ce n'était jamais la même personne qui répondait, il n'y avait pas de suivi.»
Les proches de Trân Triêu Quân auront eu besoin d'aller bien au-delà des sorties médiatiques pour connaître la vérité. Au bout de plusieurs semaines d'angoisse, ils ont dépêché le frère du défunt, Lân, et son fils Nicolas à Port-au-Prince pour y voir plus clair.
Le corps a été finalement retrouvé et rapatrié à Québec. Les funérailles ont eu lieu selon la tradition bouddhiste devant quel­ques centaines de proches. La poussière est retombée. Le message, lui, demeure le même. «Il y a quelque chose qui manque. Si jamais autre chose arrive, je suis presque certaine que des familles vivront encore la même chose. Et nous n'apprenons pas de ça. Quand la catastrophe arrive, ce n'est pas le temps de mettre le mécanisme en place pour s'occuper des familles», insiste Joliette Trân, qui poursuit aujourd'hui les activités de son père au centre de taekwondo Trân Fusion à Sainte-Foy.
Plus de colère. Plus d'amertume. Seulement cette revendication douce. Et une grande fierté aussi : celle de constater l'énorme reconnaissance des gens d'ici depuis la mort de leur père. «Beaucoup de gens connaissent mon père, plus qu'on croyait. Et il a touché beaucoup de gens. Nous avons reçu des témoignages et des condoléances d'un peu partout dans le monde. Je pense que ce n'est pas fini encore. On a tellement de gens qui sont venus pour nous parler. J'ai l'impression que ça va toujours continuer», raconte Cécilia.
Et sa soeur Joliette de conclure avec cette anecdote : «Des fois, les gens m'arrêtent, sans que je sache trop pourquoi. Les gens me disent : "Vous êtes la fille de..." Des fois, ils connaissent mon père, mais des fois, pas du tout. Ils me disent que mon père était bien. Quand on aime quelqu'un, c'est toujours agréable de savoir ça.»
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/seisme-en-haiti/201101/08/01-4358405-haiti-la-revendication-des-tran.php

Haïti - Social : Des jeunes reconstruisent leur vie grâce au hip-hop

09/01/2011 13:07:16
Ils sont une dizaine de garçons dans le groupe. Leur point commun ? Ils ont tous été séparés de leurs parents lors du séisme de l’an dernier. Aujourd’hui, ils ont trouvé une solution pour tenter de s’en sortir et avoir de l’espoir en l’avenir : danser le hip-hop.
390 jeunes garçons sont pris en charge au centre d’accueil de Carrefour, à Port-au-Prince. Soutenu par l’Unicef, ce centre permet de loger, de nourrir et de donner une éducation à tous ces jeunes en quête de repères. Alors que le centre tente de retrouver leurs parents, les garçons ne restent pas inactifs. Ensemble, ils forment « Cœur à Cœur », un groupe de hip-hop dynamique et motivé. L’une de leurs chansons s’appelle « Nous prenons nos propres décisions », ce qui révèle combien ces jeunes veulent prendre leur avenir en main. En effet, le texte de la chanson encourage les haïtiens à faire le bien autour d’eux et à reconstruire tous ensemble leur pays, si affaibli lors de l’année qui vient de s’écouler.
Youri Belcomb a 13 ans. Considéré comme l’un des élèves modèles du centre, est très fier de faire partie du groupe et de diffuser des messages positifs autour de lui. Pour lui, la chanson « Nous prenons nos propres décisions » explique que les Haïtiens peuvent améliorer la situation de leur pays. À côté du hip-hop, Youri est très motivé par ce qu’il apprend en classe. Grâce à l’école, il peut croire en l’avenir. « J’utiliserai les mathématiques pour aider mon pays à se reconstruire », affirme t-il. « Imaginez que je construise une route ou une maison, j’aurais besoin de connaître les chiffres, les multiplications et tout le reste ».
On l’aura deviné, Youri a un caractère que l’on peut résumer en un seul mot : l’optimisme. Non seulement, il aime apprendre, mais en plus, il aime beaucoup que l’on écoute ses idées. « Un an après le séisme, ce que je voudrais par-dessus tout pour mon pays, c’est que tous les Haïtiens s’unissent pour reconstruire notre pays : tout nettoyer, construire des routes, protéger la population pour que l’on ait un bel Haïti. »
Le centre travaille étroitement avec l’Unicef pour réunir les jeunes à leurs familles. Il s’agit aussi de leur donner toutes les conditions pour grandir sereinement et préparer un bel avenir. « Le meilleur endroit pour que ces jeunes puissent se reconstruire, ce n’est pas le centre, mais une famille », souligne Jeff Desruisseaux du centre d'accueil de Carrefour.
HL/ HaïtiLibre / UNICEF
http://www.haitilibre.com/article-2071-haiti-social-des-jeunes-reconstruisent-leur-vie-grace-au-hip-hop.html

Haïti: les élections devraient être reportées à février

Par Thierry Portes
La contestation des résultats de la présidentielle entraîne un report du deuxième tour.

Le calendrier électoral haïtien s'étire et se tend dangereusement, comme un élastique prêt à rompre. Le deuxième tour des élections générales -présidentielle, législatives et renouvellement sénatorial partiel- n'aura pas lieu à la date initialement prévue du 16 janvier. C'est quasiment officiel. Pierre Thibault, l'un des membres du CEP, le Conseil électoral haïtien, l'a confirmé au Figaro: «Il faudra bien un mois pour préparer les élections, qui se tiendront probablement fin février.»
Mais cette question ne trouble pas le microcosme politique haïtien et le personnel diplomatique qui a investi Port-au-Prince. Le grand sujet d'inquiétude vient de la diffusion, semble-t-il imminente, des conclusions de la mission de l'OEA, l'Organisation des États américains, venue valider le premier tour de la présidentielle. L'OEA s'apprête à rendre son rapport au président haïtien René Préval. Seraient ainsi connus les deux qualifiés pour le second tour de la présidentielle.
Début décembre, la sélection, loin derrière Mirlande Manigat, de Jude Célestin, le candidat d'un président Préval si décrié, avait jeté dans les rues de la capitale haïtienne des jeunes soutenant Michel Martelly, arrivé troisième, et disqualifié pour moins de 7000 voix. Leur rage était compréhensible: la fraude du pouvoir était manifeste, et elle fut condamnée par les observateurs internationaux et nombre de chancelleries occidentales. Leurs méthodes étaient en revanche condamnables: les barrages, destructions et actes de vandalisme organisés par ces émeutiers durant plusieurs jours à Port-au-Prince ont rappelé de mauvais souvenirs dans un pays sujet à des accès de violences.

Risques d'émeutes
Si les résultats annoncés en décembre sont validés, il y a fort à parier que les mêmes émeutiers repasseront à l'attaque. Toutefois la rumeur, véhiculée par la communauté internationale qui est largement partie prenante dans ce processus, dit que Jude Célestin serait cette fois disqualifié. On ne sait comment la prudente OEA va s'y prendre pour suggérer que seuls la juriste Mirlande Manigat et le chanteur Michel Martelly doivent rester en lice pour le second tour. La réaction des autres candidats, éliminés au premier tour, et qui avaient dénoncé ce scrutin, peut réserver des surprises. Mais elles auront moins de poids que celle de René Préval, qui n'est sans doute pas disposé à ce que son candidat soit ainsi rayé d'un trait de plume. Quant aux réactions des candidats au second tour des législatives et sénatoriales de l'Unité, le parti de Préval et Célestin, qui risquent de souffrir d'un retournement de la dynamique électorale, elles suscitent nombre d'interrogations et de craintes. Dans l'Unité, il y a des adeptes de la manière forte. «Des armes et de l'argent ont été distribués dans les quartiers populaires», nous assurait Mirlande Manigat, qui s'apprête à affronter Michel Martelly. Tout le monde répète à Port-au-Prince que la situation est explosive.

Reconstruction
En officialisant maintenant les résultats du premier tour de la présidentielle, on peut au moins espérer qu'après une bouffée de chaleur, les rues de la capitale haïtienne retrouvent un peu de calme pour la célébration, le 12 janvier, du premier anniversaire du tremblement de terre.
Si troubles il devait y avoir, et si ceux-ci devaient perdurer, ils différeraient encore un peu plus la reconstruction de Port-au-Prince et de sa région, qui n'a pas réellement commencé. Les bailleurs de fonds internationaux, venus au chevet d'Haïti, attendent en effet pour lancer les travaux qu'un nouveau président soit investi et la mise en place d'un gouvernement issu des législatives. «Cela nous renvoie à avril prochain», assure un haut représentant des institutions financières internationales installé en Haïti.

Choléra : l'ONU enquête
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a nommé quatre experts pour enquêter sur l'épidémie de choléra en Haïti, dont certains habitants du pays attribuent l'origine à des Casques bleus népalais. Plus de 3400 personnes sont mortes du choléra depuis le début de l'épidémie en octobre. Le mois dernier, des chercheurs américains ont rapporté que la bactérie responsable du choléra en Haïti provenait d'Asie du Sud et ressemblait surtout à une souche décelée au Bangladesh. L'ONU disait ne disposer jusqu'ici d'aucun élément laissant penser que le bataillon népalais en soit responsable, tous les tests effectués sur ses soldats s'étant révélés négatifs. Mais devant la persistance des accusations, Ban Ki-moon a dû réagir.
http://www.lefigaro.fr/international/2011/01/07/01003-20110107ARTFIG00660-haiti-les-elections-devraient-etre-reportees-a-fevrier.php